Alliance Sahel: 23 milliards d’euros d’engagements financiers

Les membres de l’Alliance Sahel réaffirment leur engagement aux côtés des populations.Dans un contexte d’instabilité et d’insécurité croissantes, l’Alliance Sahel veut maintenir et adapter le soutien au bénéfice des populations pour ne pas compromettre les gains obtenus en termes de développement. Ainsi, depuis son lancement en 2017, les engagements financiers en sa faveur sont passés de 7,3 à 23 milliards d’euros.

« La présence de l’État et la fourniture des services essentiels dans tous les territoires des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), la restauration de la cohésion sociale et de la confiance des citoyens dans leurs institutions publiques, demeurent une priorité absolue », rapporte le compte rendu de la 3e Assemblée générale de l’Alliance Sahel tenue le 4 avril dernier à Madrid (Espagne).

En juillet 2017, la France, l’Allemagne et l’Union Européenne, accompagnées de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et du Programme des Nations Unies pour le développement lancent l’Alliance Sahel, une plate-forme de coopération internationale pour intervenir davantage et mieux au Sahel. Depuis son lancement, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Danemark, la Banque Européenne d’Investissements, la Norvège et la Suède ont rejoint l’initiative comme membres de plein exercice.

Dans leur intervention, les membres de l’Alliance Sahel se sont fortement mobilisés pour la mise en œuvre du Programme de développement d’urgence (PDU) du G5 Sahel, qui cible les régions fragiles frontalières.

« Le PDU a montré des impacts rapides et tangibles : 1 080 000 bénéficiaires ont d’ores et déjà eu un accès amélioré à l’eau ; 125 000 personnes ont bénéficié d’une assistance alimentaire ; 1 572 structures contribuant à la prévention des conflits et à la cohésion sociale ont été créées et 414 000 personnes ont été formées au dialogue, à la gestion et à la médiation des conflits », poursuit le communiqué de l’AG.

« Les efforts collectifs et la nécessité d’une coordination entre l’humanitaire, le développement et la paix pour relever les défis de la région ne sauraient être surestimés », a dit pour sa part, Yero Baldeh, directeur du Bureau de coordination des États en transition au sein du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad).

Au Sahel, près de 2,5 millions de personnes ont fui leur foyer au cours de la dernière décennie. Environ 6,7 millions de personnes ont besoin d’assistance alimentaire en urgence, un chiffre qui pourrait atteindre 10,5 millions de personnes si des mesures urgentes ne sont pas prises.

À cette situation déjà critique s’ajoute l’impact sans précédent de la guerre en Ukraine sur le marché mondial des céréales et des fertilisants pour l’approvisionnement des pays et l’assistance destinée aux populations souffrant d’insécurité alimentaire. La pandémie de Covid-19 a égalmement amplifié les fragilités économiques, sanitaires et nutritionnelles auxquelles étaient déjà confrontées les populations.

« Face à cette situation, il faut comprendre que si nous, pays sahéliens, sommes responsables de l’avenir de nos États en tant que dirigeants, nous restons dépendants de l’environnement politique, économique et financier international, sur lequel nous avons peu de prise. Aussi, la situation sécuritaire dans nos pays, nous rappelle l’urgence du développement et notre responsabilité particulière en la matière », a souligné Mahamat Hamid Koua, président du Conseil des ministres du G5 Sahel.

Le Rwanda devient « plus fort » malgré le génocide de 1994

Le Rwanda a commémoré jeudi 7 avril le 28e anniversaire du génocide contre les Tutsis.Le nom de code « Kwibuka », ou souvenir en kinyarwanda, a été respecté pour la vingt-huitième fois en souvenir au génocide rwandais où environ 800.000 personnes, appartenant principalement à l’ethnie des Tutsis, furent massacrées par les extrémistes Hutus. C’est le pire moment de la vie de la nation rwandaise. Beaucoup pensaient qu’elle ne se relèverait pas vu l’ampleur du massacre considéré comme l’une des plus grandes tueries du vingtième siècle.

Mais en visitant aujourd’hui la capitale Kigali et d’autres localités du pays, force est de constater que le Rwanda a changé et est plus que jamais inscrit sur les rampes de l’émergence. « Les leçons que nous avons apprises en tant que Rwandais ne devraient jamais être gaspillées. Au fil des années, nous devenons beaucoup plus forts et meilleurs », a déclaré le président Paul Kagame devant plusieurs invités au Mémorial de Gisozi où sont enterrées plus de 250.000 victimes.

A son arrivée sur le site avec son épouse, il a observé avec les participants une minute de silence avant d’allumer la Flamme du Souvenir qui brillera pendant cent jours.

« Jusqu’à aujourd’hui, je suis toujours étonné de voir comment les Rwandais et les survivants en particulier choisissent d’être plus forts chaque jour malgré ce qu’ils ont vu et vécu », a ajouté le chef de l’Etat qui a dirigé la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) avant son accession au pouvoir en 2000.

Si plusieurs participants au génocide ont été jugés et condamnés, les procès semblent toutefois sans fin. Le Rwanda, qui s’est réconcilié entre temps avec la France, a en effet créé plus de 12.000 tribunaux pour que personne n’échappe à sa part de responsabilité. De son côté, le tribunal international installé par l’Onu a contribué à poursuivre les plus hauts responsables et qu’une dizaine de pays occidentaux ont également mené quelques procès symboliques.

« Au nom de l’UA, je me joins au peuple rwandais ami et frère en souvenir du 7 avril 1994 marquant le début du tragique génocide contre les Tutsi. Plus jamais ça ! », a twitté Macky Sall, chef de l’Etat sénégalais et nouveau président en exercice de l’Union africaine.

Ethiopie : découverte de neuf charniers dans le nord du pays

Neuf fosses communes ont été identifiées dans la zone contestée de Wolkait-Tegede et Telemt, dans le nord de l’Ethiopie, selon une étude menée par une équipe de chercheurs d’une université locale.L’étude menée par les chercheurs de l’université de Gonder indique qu’au moins 59.000 civils de l’ethnie Amhara ont été massacrés et enterrés ensemble dans 12 fosses communes, dont trois se trouvent dans la région du Tigré.

Selon l’étude, le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), qui combat le gouvernement, a tué plus de 59.000 Amharas entre 1983 et 1990.

Pendant cette période, le TPLF opérait en tant que groupe armé conventionnel combattant le gouvernement militaire de l’époque, qui a été renversé en 1991.

Wolkait, Tegede et Telemet sont des zones où le TPLF a massacré et ou torturé des Amharas qui réclamaient plutôt une identité Gondar à l’époque.

Le massacre a eu lieu principalement dans la localité de Gehanem (enfer en amharique), où un charnier a été découvert.

Les résultats de la recherche ont établi qu’entre 1983 et 1990, des personnes appartenant à l’ethnie Amhara ont été tuées et jetées dans le fleuve Tekeze.

Le Dr Bamlaku Yideg, chef de l’équipe de recherche, qui compte environ 12 membres, aurait déclaré que les résultats de la recherche ont révélé que les personnes qui vivaient dans la région étaient détenues, torturées et tuées pour être jetées dans l’eau (une référence au fleuve Tekezze).

Mali : quand l’or alimente les caisses de l’Etat

Le pays tire 70% de ses recettes de l’or.Toutefois, l’or ne brille pas assez pour beaucoup de Maliens qui attendent de ressentir les retombées de ces ressources sur leur quotidien.

Selon le directeur national de la Géologie et des Mines, Cheick Fanta Mady Keïta qui s’est confié au quotidien d’informations générales « Le Républicain », « l’or représente 70% des recettes du Mali actuellement ». Le Mali est le troisième pays producteur de l’or en Afrique avec 71 tonnes produites derrière le Ghana et le Burkina Faso. Le secteur aurifère arrive en tête des recettes de l’Etat avec 600 milliards de FCFA souligne-t-il. Cela permet au gouvernement de réaliser de nombreuses infrastructures dans le domaine de la santé, du transport et de l’environnement selon l’ingénieur géologue et minier.

Le secteur est vital pour l’économie du pays, plus encore après l’embargo de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il représente plus d’un million d’emplois, 7% du PIB, un quart du budget de l’État et les trois quarts des exportations.

Conscient des enjeux, les nouvelles autorités de transition veulent tirer davantage de ce secteur en poussant les sociétés exploitantes à verser plus à l’Etat malien. « On est tous des Maliens, on essaye de faire davantage pour que cet or brille pour nous », a indiqué Cheick Fanta Mady Keïta.

L’Etat malien est en train de pousser les sociétés minières à faire encore plus en jouant sur les taxes.  Une manière de rétablir un peu d’équilibre dans les contrats signés qui réservent souvent la part belle à ces entreprises étrangères. Le pays est aussi devenu avec la crise au Sahel, une plaque tournante du trafic d’or vers des pays riverains comme la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

Le nouveau code minier signé en 2019, essaie de rétablir l’équilibre en mettant l’accent sur le contenu local. « On a dit à capacité égale, compétence égale, quand il y a un marché entre un étranger et un malien, il faut donner le marché à la société malienne et je vous le dis, il faut vérifier, dans beaucoup de mines actuellement. Ce sont les sociétés sous-traitantes maliennes qui sont en train d’opérer dans ces mines. Et l’argent dégagé par rapport à ça va rester au Mali » a indiqué Cheick Fanty Mady Keïta.

Ce contenu local souligne-t-il « va beaucoup nous permettre de faire de sorte que cet or brille davantage pour le Mali ». A ce niveau, les nouvelles autorités essaient d’explorer d’autres chaînes d’alimentations dans le secteur des mines afin d’y insérer les sociétés maliennes, dit-il.

Af’Sud : un Zimbabwéen tué dans une attaque xénophobe

L’attaque mortelle à caractère xénophobe s’est produite dans la nuit de mercredi à jeudi dans la banlieue de Soweto.La porte-parole de la police sud-africaine, Brenda Muridili, a confirmé ce qu’elle avait appelé « un incident de justice populaire ».

« Les rapports que nous recevons des témoins sont qu’il y a un petit groupe de personnes qui sont allées de porte en porte et puis quand ils sont arrivés à cette maison, ce jeune homme a simplement couru hors de la maison et ils l’ont poursuivi et, malheureusement, il a été tué », a-t-elle déclaré.

L’attaque de la foule s’est produite dans le township de Diepsloot, à Johannesburg, alors que les habitants poursuivaient l’immigrant qui tentait de fuir les membres de l’Opération Dudula – le groupe de vigilance anti-immigrés – qui faisaient du porte-à-porte à la recherche d’immigrés sans papiers, a-t-elle expliqué.

La tension à Diepsloot s’est répandue dans les rues mercredi soir. La criminalité dans cette zone inquiète les riverains puisque sept personnes ont été tuées en une semaine, a ajouté la porte-parole.

Dans les townships de Johannesburg, les immigrés africains craignent une poussée de violences xénophobes. Face à l’augmentation du taux de criminalité, les habitants de Soweto ont souvent recours à l’accusation de crime et de violence à l’encontre des ressortissants étrangers sans papiers.

Selon la police, quelque 24 immigrants sans papiers, pour la plupart zimbabwéens, ont été arrêtés dans le quartier.

Burkina Faso : la junte autorise Kaboré à rejoindre son domicile

L’ex-président burkinabè était en résidence surveillée depuis son renversement, il y a plus de deux mois, par les militaires actuellement au pouvoir.Roch Marc Christian Kaboré retrouve enfin les siens. Ce mercredi 6 avril, le gouvernement de transition a annoncé dans un communiqué que l’ancien président du Faso va rejoindre le même jour « son domicile à Ouagadougou », la capitale du pays. 

« Toutefois le gouvernement rassure que des mesures sont prises pour garantir sa sécurité », ajoute le communiqué signé par le porte-parole Lionel Bilgo. 

Le 31 mars dernier, le gouvernement de transition avait donné des gages pour la libération de l’ex-président après que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a exprimé ses préoccupations lors de la dernière réunion des chefs d’Etat de la région tenue à Accra, capitale du Ghana.

« Sur la préoccupation liée à l’ancien Président du Faso, le Gouvernement du Burkina Faso tient à rassurer la Commission de la Cedeao, ainsi que toute la Communauté internationale, que depuis un peu plus de trois semaines, des concertations ont été initiées au niveau national et se poursuivent dans l’optique d’aboutir au retour de l’ancien Président dans une résidence familiale de son choix tout en garantissant sa sécurité », avait admis le gouvernement burkinabè. 

Roch Marc Christian Kaboré, 67 ans, a été arrêté le 24 janvier dernier par une garnison de militaires dirigés par le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, reconnu depuis lors chef de l’État par les instances juridiques nationales. 

Quelques semaines après son investiture, une « charte constitutionnelle de la transition », signée par le nouveau chef de la junte, fixe à trente-six mois la période de transition avant de nouvelles élections pour lesquelles le président de la transition ne sera pas éligible.

Si la Cedeao a fait savoir son désaccord face à une telle durée proche d’un mandat, la junte au Burkina Faso dit avoir des objectifs plus importants que la tenue d’élections. Elle estime que « sa plus grande préoccupation demeure la sécurisation du pays, une réponse efficace et urgente à la crise humanitaire et aux drames socioéconomiques et communautaires provoqués par l’insécurité sans oublier le renforcement de la gouvernance et la lutte contre la corruption ».

Procès Thomas Sankara : verdict ce mercredi

Quatorze accusés sont poursuivis à l’absence des deux principaux accusés : Blaise Compaoré et son ancien chef de sécurité, Hyacinthe Kafando.Six mois d’audience, plusieurs années d’instruction et plus de 100 témoins entendus pour l’éclatement de la vérité. Le procès des présumés assassins de Thomas Sankara,ancien président de la Haute Volta, va enfin livrer son verdict ce mercredi 6 avril 2022.

35 ans après l’assassinat du panafricaniste, le tribunal militaire de Ouagadougou son verdict dans ce dossier qui a tenu en haleine le Burkina Faso pendant plusieurs mois.

Parmi les accusés, Gilbert Diendéré, 61 ans, un des principaux chefs de l’armée lors du putsch de 1987 qui a abouti à l’assassinat de Thomas Sankara. Il risque jusqu’à 20 ans de prison s’il est reconnu coupable. 

Ils  sont poursuivis pour « attentat à la sûreté de l’Etat », recel de cadavre » et « complicité d’assassinat ». Et leurs avocats ont plaidé non coupables.

Ce procès longtemps attendu au « Pays des Hommes Intègres » s’est déroulé sans Blaise Compaoré.

L’ancien président qui a pris le pouvoir après la mort de son « ami » a été renversé du pouvoir en octobre 2014 et exilé en Côte d’Ivoire depuis sa chute. Jugé par contumace, il encourt une peine de prison de 30 ans.

La même peine est réservée à son ancien chef de sécurité Hyacinthe Kafando, jusqu’à présent porté disparu.

Longtemps considérée comme un sujet tabou durant les années de pouvoir de Compaoré, « l’affaire Sankara » refait surface pendant la transition quelques mois seulement après la chute de l’ancien chef d’Etat burkinabé. Malgré un mandat d’arrêt international lancé le 7 mars 2016, Blaise Compaoré, devenu entretemps citoyen ivoirien, n’a jamais été inquiété.

Surnommé le « Che » africain en référence à son idole « Che Guevara », l’icône de la révolution cubaine, le capitaine Thomas Sankara a pris le pouvoir à 33 ans en renversant le régime de Jean-Baptiste Ouédraogo le 4 août 1983. Sous son magistère, la Haute-Volta change de nom et devient le Burkina Faso, le « Pays des Hommes Intègres ».

Il lance la grande « révolution démocratique et populaire » pour sortir son pays de la pauvreté, ce qui lui vaut une très grande popularité en Afrique et au-delà. Mais le rêve ne dure que quatre ans. Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara et douze de ses compagnons sont abattus par un commando lors d’une réunion au Conseil de l’Entente (siège du Conseil national de la Révolution) à Ouagadougou, la capitale.

Afrique : l’insécurité alimentaire s’accentue (CICR)

Plus d’un quart de la population du continent noir est confronté à la famine selon le Comité International de la Croix-Rouge (CICR).Le CICR tire la sonnette d’alarme. Selon l’organisme de secours, quelque 346 millions de personnes sont confrontées à une crise de la sécurité alimentaire. Celle-ci contraint des familles entières à sauter des repas chaque jour. Si rien n’est fait, prévient-elle, la situation risque de s’aggraver dans les mois à venir.

La crise alimentaire est présente sur tout le continent, de la Mauritanie et du Burkina Faso à l’ouest, à la Somalie et à l’Éthiopie à l’est. Pour y faire face, le CICR s’apprête à intensifier ses opérations dans dix pays. Il interviendra en étroite coordination avec d’autres composantes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge afin de porter assistance à 2,8 millions de personnes supplémentaires.

« C’est une catastrophe qui passe largement inaperçue. Des millions de familles souffrent de la faim et des enfants meurent de malnutrition », a déclaré Dominik Stillhart, le directeur des opérations du CICR cité dans une note reçue ce mardi à APA.

« Nous intensifions nos opérations en Somalie, au Kenya, au Nigéria, au Burkina Faso et dans bien d’autres pays pour tenter de secourir le plus de gens possible, mais le nombre de personnes qui se retrouvent sans nourriture et sans eau est effarant », a-t-il ajouté.

Plusieurs facteurs comme les conflits, les chocs climatiques (sécheresses en Afrique de l’Est et précipitations cumulatives inférieures à la normale en Afrique de l’Ouest), l’augmentation spectaculaire du nombre de personnes déplacées et la flambée des prix des denrées alimentaires et des carburants ont contribué à créer des besoins considérables.

La situation est d’autant plus compliquée que beaucoup de pays touchés par la crise alimentaire subissent encore les contrecoups économiques négatifs de la pandémie de Covid-19.

« Pour faire face à cette crise, nous avons besoin de renfort. Le CICR a pour mission essentielle d’aider les gens à rester en vie, mais ici cela ne suffit pas. Une crise d’une telle ampleur nécessite un effort concerté. Gouvernements, partenaires humanitaires et donateurs devront se concentrer sur des solutions à moyen et long terme afin d’aider les personnes touchées à se relever. Cela doit être la priorité », a ajouté M. Stillhart.

Guinée: le directeur de la justice militaire reprend service

La suspension du Haut commandant de la gendarmerie nationale, Colonel Balla Samoura, de ses fonctions a été levée ce mardi, a appris APA.Fin de la disgrâce pour le Colonel Balla Samoura. Membre influent du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD, junte), il avait été suspendu de ses fonctions le 30 mars dernier suite à un différend avec Alphonse Charles Wright, le procureur de la Cour d’appel de Conakry.

Ce dernier, lors d’une conférence, l’avait sèchement accusé d’interférer dans les affaires judiciaires qui ne relèvent pas de sa compétence. Le procureur fustigeait notamment l’arrestation et la séquestration de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ibrahim Kalil Kaba. Celui-ci aurait passé, selon ses avocats, deux jours dans les locaux de la direction de la justice militaire, dirigée par M. Samoura, sans avoir reçu au préalable une convocation. Il n’aurait pas non plus eu accès à ses conseils.

Le procureur avait enfoncé le clou en maintenant ses accusations contre l’officier dans une émission de grande écoute.

Face au tollé suscité par cette sortie, Balla Samoura s’était défendu par voie de presse, arguant que son statut lui permettait d’agir comme un officier de police judiciaire.

Tous les deux ont ensuite été suspendus de leurs fonctions. Le procureur « pour faute disciplinaire » et le Haut commandant de la Gendarmerie pour « non-respect des consignes relatives à la prise de parole publique ».

Après la reprise de fonction de ce dernier, Alphonse Charles Wright devrait également regagner son poste dans les heures à venir.

Mali : la botte secrète des militaires pour faire plier la CEDEAO

Si un accord n’est pas trouvé entre les autorités de la transition malienne et la CEDEAO, Bamako envisage de décréter unilatéralement une transition de vingt-quatre mois.Suite et pas fin entre le Mali et la CEDEAO. Le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, est attendu ce mardi ou mercredi à Bamako. En dépit des divergences, les deux camps tentent de trouver un accord sur la durée de transition.

Le chef de l’Etat malien Assimi Goïta, avait carte blanche pour dérouler une transition de cinq ans selon les conclusions des Assises de refondation de décembre 2021. Mais, dans un « ultime sursaut », il a accepté une transition de vingt-quatre mois pour convaincre les chefs d’Etat de la CEDEAO qui campent sur une durée de seize mois. 

La différence n’est pas insurmontable, mais elle est suffisamment importante pour créer un blocage. L’urgence pour le Mali est d’arriver à faire plier le bloc régional de lever l’embargo décrété en janvier 2022.

Mais cette issue ne serait envisageable que s’il y a d’accord entre les deux parties sur la durée de transition. Cet énième visite de Goodluck Jonathan, qualifiée par certains comme celle de la dernière chance, permettra-t-elle de décrocher enfin un accord pour la levée des suspensions ?

La CEDEAO mise devant le fait accompli ?

En cas d’échec des négociations, Bamako compte maintenir son chronogramme de vingt-quatre mois pour achever cette transition, avant de fixer une date pour les élections qui doivent déboucher sur le retour des civils au pouvoir. La CEDEAO serait dans ce cas mise devant le fait accompli avec l’obligation de se prononcer clairement sur le maintien ou la levée de l’embargo sur le Mali.

Sur le terrain, les effets de ces sanctions commencent à se faire sentir chez les populations surtout avec la fermeture des frontières terrestres et aériennes. Dans un contexte de menace jihadiste dans le Sahel, la CEDEAO peut-elle maintenir indéfiniment l’embargo sur cet État enclavé ?

A côté, les sanctions économiques de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) commencent à inquiéter les banques exposées à certains risques face à l’accumulation des impayés de l’Etat malien dont les avoirs sont gelés par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) basée à Dakar. A la date du 28 février 2022, les impayés de Bamako auprès des certains établissements financiers s’élevaient à 90,8 milliards francs Cfa selon la plateforme d’informations financières et boursières, Sika Finance.

Au niveau interne, les banques maliennes détentrices des créances des autres pays de la zone UEMOA ne peuvent pas être payées en raison de la suspension des transactions commerciales et financières entre le Mali et les autres pays de la CEDEAO.

Aujourd’hui, les créances détenues par les établissements de crédit auprès de l’UEMOA sur le Mali seraient estimées à 1825,34 milliards francs CFA soit 2,8 milliards d’euros. 

Comment le Sénégal travaille t-il à pouvoir nourrir seul sa population ?

Face à un contexte mondial tendu et incertain, le président Macky Sall dit vouloir relever au plus vite le défi de l’autosuffisance alimentaire.Le Sénégal fait partie de ces Pays les moins avancés (Pma) dépendant fortement de l’importation de produits alimentaires de base. En fin 2021, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) indiquait que le déficit commercial du pays s’était détérioré de 11,73%. Dans cette balance commerciale déficitaire, les denrées de première nécessité occupent une bonne place alors que des tensions multiformes menacent le bon approvisionnement du monde.

La guerre menée par la Russie en Ukraine a des conséquences notamment sur la fourniture du gaz ou du blé, sachant que la population sénégalaise est un grand consommateur de féculents. Mais la sécurité alimentaire de certains pays africains était déjà menacée par la sécheresse, les crises jihadistes ou encore la Covid-19, cette pandémie qui a mis à genoux plusieurs économies du monde.

Face à ces difficultés à plusieurs échelles, les autorités sénégalaises sont persuadées que l’indépendance alimentaire constitue la panacée. Macky Sall l’avait compris, avant son élection en 2012, en promettant de batailler ferme pour remporter le défi de l’autosuffisance alimentaire. Il l’a réitéré une nouvelle fois, dimanche 3 avril dernier, à la veille de la célébration du 62e anniversaire de l’indépendance de son pays.

« Il nous faut produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons. C’est le sens des investissements massifs que l’Etat continue de consacrer à la modernisation et à la diversification des secteurs de l’élevage, de la pêche et de l’agriculture. De plus, pour la deuxième fois consécutive, le budget de la campagne agricole est revu à la hausse, et passe cette année de 60 à 70 milliards de FCFA », a déclaré le président sénégalais.

Pour Macky Sall, la souveraineté alimentaire du Sénégal est dans l’ordre du possible en voyant ce qui se fait dans les Domaines agricoles communautaires (Dac). Cette expérience « montre que nous pouvons relever ce défi, à l’image des belles moissons du Dac de Keur Momar Sarr (nord), sept mois seulement après son lancement en juillet dernier », a insisté le chef de l’Etat.

D’une superficie de 5000 hectares, le Dac de Keur Momar Sarr, financé à hauteur de 6,2 milliards FCFA par l’Etat du Sénégal, polarise 96 villages dans des communes de cette localité du nord du pays. A court terme, l’aménagement de près de mille hectares sera destiné aux cultures fourragères. Une production annuelle de 5000 tonnes de fourrage (maïs fourrager, Maralfalfa, etc.) est attendue, d’après l’équipe de coordination du projet.

« Ce soir, mes chers compatriotes, considérant le risque élevé de pénurie et de flambée des prix en raison de la crise mondiale, j’appelle à une mobilisation générale pour accroître et valoriser davantage nos produits agricoles, d’élevage et de pêche », a indiqué le président Sall, avant de souligner ses actions sociales, impactant « les prix des denrées de première nécessité », et dont le but est de soulager les ménages.

Toutefois, il note que la bataille de la souveraineté alimentaire appelle l’effort de tous ses concitoyens pour être à l’abri des aléas de la conjoncture internationale. « Car, à vrai dire, l’indépendance n’est pas l’acte isolé d’un jour, mais un combat permanent, qui se gagne également sur le front de la sécurité alimentaire. C’est ce qui ajoute à la souveraineté nationale un surcroit de liberté », a soutenu le non moins président en exercice de l’Union africaine (UA).

Mali: décès de l’ancien Premier ministre Diango Cissoko

Le Mali perd encore une autre figure politique.Après le décès de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga le 21 mars 2022, le Mali perd Diango Cissoko. L’ancien Premier ministre est décédé ce lundi 4 avril 2022.

Diango Cissoko, 74 ans, a occupé la fonction de Premier ministre de transition du Mali du 11 décembre 2012 au 5 septembre 2013. 

Auparavant, Diango Cissoko a occupé de multiples fonctions dans la haute fonction publique. Il fut  ministre de la Justice de 1984 à 1999 ensuite Secrétaire général de la présidence de la République de 1988 à 1991 puis Médiateur  de la République. 

Le défunt était Administrateur civil diplômé de l’École nationale de l’administration du Mali. Diango Cissoko est titulaire d’un doctorat d’État en droit de l’université de Rouen.

Le HCR officialise la fin du statut de réfugié pour les Ivoiriens

Cette mesure sera effective le 30 juin 2022 annonce le Bureau du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en Côte d’Ivoire.

Le HCR retire la Côte d’Ivoire des pays à risque et recommande que ses ressortissants ne bénéficient plus de l’asile à partir de juin 2022.

L’annonce a été faite, vendredi, par la représentante du HCR à Abidjan, lors d’une rencontre avec le ministre ivoirien de la Réconciliation et de la cohésion nationale, M. Bertin Konan Kouadio dit « KKB ».

Le statut de réfugié pour les Ivoiriens et Ivoiriennes à l’étranger « va cesser le 30 juin 2022 parce que le contexte socio-politique en Côte d’Ivoire s’y prête », a déclaré la représentante du HCR à Abidjan.

Après le 30 juin 2022, « ils peuvent continuer d’être à l’étranger mais sous un autre statut autre que réfugié », a dit la représentante du HCR, ajoutant que cette année, déjà, à la clôture du « premier trimestre, on est heureux d’annoncer que plus de 8 000 sont déjà rentrés ».

« Il en reste dans les pays d’exil encore 25 000 réfugiés et la plupart, prennent les dispositions pour venir, surtout avant le 30 juin 2022, date butoirs d’entrée en vigueur de la clause de cessation de statut de réfugiés pour ce qui concerne les Ivoiriens à l’étranger », a-telle relevé. 

Le premier responsable du HCR à Abidjan a confirmé la visite en Côte d’Ivoire de Filippo Grandi, le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés afin de commémorer la journée mondiale des réfugiés, célébrée chaque 20 juin, mais surtout pour annoncer aux autorités locales l’entrée en vigueur de la clause de cessation de statut de réfugié ivoirien.

Le 6 avril prochain, un convoi de réfugiés ivoiriens en provenance du Libéria est attendu sur le sol ivoirien, a annoncé la représentante du HCR, indiquant que près de 23 000 réfugiés sont rentrés l’année dernière et déjà, cette année, près de 9 000 autres sont arrivés en Côte d’Ivoire.  

« Presque tout le monde est rentré et l’année dernière, à pareille moment, on a été heureux d’accueillir quelques 22 686 réfugiés ivoiriens qui sont en majorité venus du Libéria, du Ghana, de la Guinée et du Mali dans une certaine mesure », a précisé la représentante du HCR. 

La Côte d’Ivoire a connu une grave crise post-électorale en 2010-2011 qui a occasionné la mort de plus de 3 000 personnes et le départ de plusieurs Ivoiriens hors du pays. Depuis le début du processus de retour, le HCR estime à 305 293 réfugiés ivoiriens qui sont rentrés au bercail.

 Les retours se sont faits de façon « volontaire » et « aujourd’hui, on est fort heureux que les conditions l’ont permis grâce au contexte socio-politique », a-t-elle poursuivi, tout en félicitant l’Etat ivoirien pour les efforts consentis dans cette dynamique.

A l’endroit du ministre de la Réconciliation et de la cohésion nationale, elle a déclaré « nous sommes venus vous exprimer notre gratitude au nom de notre Haut commissaire pour les réfugiés Filippo Grandi et en notre nom personnel en Côte d’Ivoire pour le chemin parcouru ».

« Nous n’avons plus de conflit intercommunautaire, il y a tout les mécanismes d’apaisement, le dialogue politique est en marche et donc nous vous félicitons M. le ministre pour ces avancées notables qui permettent au CHR d’apprécier cette solution durable », a-t-elle fait savoir. 

Cette mesure intervient dans un contexte où la guerre entre la Russie et l’Ukraine a fait déjà plus de 4 millions de réfugiés ukrainiens. Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés  voudrait concentrer ses efforts envers les populations déplacées.

Le ministre Bertin Konan Kouadio a remercié le HCR pour tous ces efforts, tout en faisant observer que les résultats de la représentante de l’agence en Côte d’Ivoire « mérite » l’administration du gouvernement ivoirien.

Pour ce faire, il a assuré que son département ministériel sera, déjà, le 6 avril auprès de l’institution pour accueillir les réfugiés ivoiriens en provenance du Libéria, un pays frontalier au Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire.

Il a fait savoir que cela a été débattu en Conseil de ministres et de gouvernement, tout en rassurant que l’Etat de Côte d’Ivoire va exprimer sa reconnaissance au moment venu. 

Casamance : Macky Sall donne son feu-vert pour la poursuite des opérations

Le président sénégalais a indiqué dimanche, à la veille de la célébration du 62e anniversaire de l’indépendance de son pays, avoir autorisé la poursuite des opérations militaires pour la défense de l’intégrité territoriale.Le Sénégal tient à la préservation du sanctuaire national, particulièrement en Casamance, au sud du pays où sévit une rébellion de plus de quarante ans. Si les forces de défense et de sécurité ont engagé le mois dernier des opérations d’envergure occasionnant le démantèlement des bases rebelles de Salif Sadio, dans le nord Sindian précisément, Macky Sall ne veut pas s’en arrêter là.

« J’ai donné ordre à nos Forces de défense et de sécurité de poursuivre sans répit ces opérations jusqu’à ce que tous les objectifs assignés soient atteints », a indiqué le chef de l’Etat sénégalais dans un message à la nation d’une quinzaine de minutes. 

« Les hommes et femmes qui ont choisi le métier des armes pour défendre les intérêts vitaux de la nation, au péril de leur vie, méritent notre soutien et notre gratitude. C’est pourquoi je tiens à l’amélioration constante des conditions d’existence de nos soldats, l’efficacité opérationnelle de leurs missions et la quiétude de leurs familles », a-t-il poursuivi, ajoutant que le thème de la fête de l’indépendance de cette année porte sur « Forces de défense et de sécurité et résilience nationale ».

Pour le non moins président en exercice de l’Union africaine (UA), « ce thème nous invite à persévérer dans nos efforts individuels et collectifs face aux épreuves de notre temps ». Il fait référence au contexte mondial « agité et incertain » (terrorisme, guerre russo-ukrainienne), auquel s’ajoute la profonde crise sanitaire et économique née de la pandémie de Covid-19.

En lieu et place de la place de la Nation (ex-place de l’Obélisque), le défilé marquant cette édition de la fête nationale aura lieu à la place de l’Indépendance « en raison des travaux sur le chantier du BRT (Bus Rapid Transfer) ». Cette cérémonie se tiendra « en format réduit ; mais avec toute la solennité qui exalte notre commun vouloir de vie commune et la symbiose Armée-Nation », a assuré le président Macky Sall.

Côte d’Ivoire : le projet de loi sur le divorce à l’Assemblée

24 projets de lois ont été soumis aux députés ivoiriens pour la session ordinaire 2022 parmi lesquels le projet de loi relatif au divorce et à la séparation de corps.La session ordinaire 2022 de l’Assemblée nationale ouverte vendredi, est présidée par Adama Bictogo, vice-président, en l’absence du président de l’institution qui qui remplace Amadou Soumahoro convalescent.

Pour cette session 2022, M. Bictogo a indiqué que « 24 projets de lois se trouvent en ce moment sur le bureau de l’Assemblée nationale dont le calendrier de travail sera soumis incessamment en plénière pour adoption ». 

« Nous enregistrons déjà 13 projets de lois portant autorisation de ratification de conventions internationales, cinq projets de lois portant ratification d’ordonnance, et six projets de lois ordinaires », a-t-il souligné. 

Parmi ces 24 projets de lois, certains susciteront indéniablement un grand intérêt, notamment le projet de loi relatif au divorce et à la séparation de corps. Il vient en complément des dernières réformes intervenues sur le dispositif relatif au mariage.

Il a ajouté qu’il met un accent particulier sur la protection des intérêts moraux et matériels des enfants. M. Bictogo a par ailleurs évoqué le projet de loi relatif à la cybercriminalité compte tenu des menaces dans le cyber espace en mettent en place un dispositif plus répressif.  

La session législative précédente a été marquée,  entre autres, au plan législatif par 23 projets de lois qui ont été examinés et adoptés,  six projets de lois portant autorisation de ratification de conventions internationales,  sept projets de lois portant ratification d’ordonnance.

Les députés ont en outre adopté sept projets de lois ordinaires à caractère économique, social, politique et culturel; trois projets de lois à caractère financier (règlement du budget de l’Etat 2020, projet de loi des finances rectificatives du budget 2021, projet de loi des finances pour 2022).

« L’impact social de toutes ces lois est patent et nettement perceptible à tous les niveaux », a déclaré M. Bictogo, relevant comme entre autre élément d’illustration, la ratification du protocole de la Cedeao sur la lutte contre la corruption et l’adoption du régime fiscal et douanier de la convention de concession de la ligne du Métro d’Abidjan qui va générer 20 000 emplois directs.

Côte d’Ivoire: la Fondation MTN équipe une université publique d’un FabLab

La Fondation MTN Côte d’Ivoire a offert jeudi du matériel informatique et technique à l’Université Nangui Abrogoua (publique).Cet équipement, remis par la secrétaire exécutive de la Fondation, Natenin Coulibaly, vise l’amélioration des compétences des étudiants de l’UFR des Sciences Fondamentales Appliquées en particulier et à faire bénéficier cette structure des implémentations d’un monde connecté.

Il a pour but d’accompagner l’Université Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé, située dans le nord d’Abidjan, dans la transformation de l’apprentissage tout en permettant aux étudiants d’implémenter leurs connaissances et projets via ce laboratoire de fabrication.  

« Aujourd’hui, MTN se pose la question de savoir qu’est-ce que nous pouvons faire en matière d’éducation pour permettre à nos jeunes frères d’inventer leurs métiers, parce que les métiers traditionnels sont occupés », a déclaré Mme Natenin Coulibaly.

Selon la secrétaire exécutive de la Fondation, « si on veut améliorer l’employabilité de nos jeunes, il faut qu’on leur permette d’être plus innovants à travers la technologie et chez MTN, la formation est capitale ». 

« L’innovation nous amène vers le LabFab », soutiendra-t-elle, avant d’ajouter que « cette université est la première à être dotée d’un FabLab (par la Fondation) parce que l’université nous a demandé en lieu et place d’une salle multimédia, d’offrir un FabLab ». 

Il s’agit, en outre, de soutenir le gouvernement ivoirien dans le renforcement des capacités des apprenants, tout en améliorant leur employabilité, a-t-elle souligné, tout en exhortant les étudiants à croire en eux et à oser, en créant et inventant leur métier.   

Le président de l’Université Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé, M. Tano Yao, a remercié le directeur général de MTN qui a travers la Fondation, a accordé ces équipements qui permettront d’accroître les capacités de ce FabLab en matière d’innovation technologique pour le bénéfice des utilisateurs, chercheurs, personnel administratif et technique, et surtout les étudiants. 

« Je voudrais rassurer la fondation que nous ferons un très bon usage de ces équipements que nous avons attendus avec beaucoup d’impatience; ceux-ci contribueront à compléter la formation de nos apprenants », a-t-il poursuivi. 

Il a fait observer que grâce à ce don, la Fondation contribue de façon qualitative à rehausser la qualité de la formation à travers la réalisation de projets innovants au profit des étudiants et du personnel technique.  

L’insertion des jeunes demeure une préoccupation mondiale et singulièrement en Côte d’Ivoire. Ainsi, dans ses perspectives d’auto-employabilité, créativité et de réalisation de projets des étudiant (e)s en particulier, l’Université Nangui Abrogoua (UNA) s’est doté d’un FabLab. 

La réalisation de ce projet d’un coût global de 20 millions de FCFA permettra au FabLab-UNA de bénéficier des matériels informatiques et numériques innovant notamment 10 ordinateurs de Bureau HP core I7, 1 Scanner 3D, 1 kit de tournevis de précision, 5 Spray de numérisation, 10 Laque pour impression 3D, etc., et d’une connexion à l’internet gratuite.

Le don d’équipement de la Fondation intervient dans le cadre de l’accompagnement du gouvernement ivoirien à encourager la formation des jeunes afin de renforcer leur employabilité. La Fondation a offert plus de 150 salles multimédias dans plusieurs établissements universitaires, scolaires et centres de santé sur toute l’étendue du territoire ivoirien. 

Né à l’université américaine du MIT (Massachusetts Institute of Technology) dans le courant des années 90, le FabLab a pour objectif d’offrir un espace de collaboration et de fournir aux utilisateurs les connaissances de base et l’aide nécessaire à la création de projets personnels et participatifs

Niger: un millier de «mendiants» rapatriés du Sénégal (gouvernement)

Niamey entend rapatrier tous les Nigériens mendiant à l’étranger.Après concertation entre Dakar et Niamey, deux vols affrétés le 25 et 26 mars par le gouvernement nigérien ont ramené de Dakar 478 enfants, 413 femmes et 162 hommes, tous ressortissants «de Kantché et Magaria», deux départements de la région de Zinder (centre-est), proche du Nigeria.

L’annonce a été faite dans un communiqué diffusé vendredi soir à la télévision publique.  
 

Les autorités du Niger on réagi après la diffusion par les médias dakarois d’un reportage sur la situation des mendiants dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. La séquence montrait la situation précaire des mendiants pour la majeure partie des sans-abris ou dormant dans des rues souterraines avec les risques d’insécurité. 

De telles images ont alerté les autorités nigériennes qui ont aussitôt réagi. «Face au phénomène grandissant de la mendicité qui dégrade l’image de notre pays (…) et hypothèque l’avenir des enfants innocents, le gouvernement a décidé de prendre des dispositions fortes pour y mettre fin», indique le communiqué du gouvernement nigérien.

Le Niger est frappé depuis quelques années par la sécheresse et les violences jihadistes. Certaines régions du pays font face à un exode des populations qui tentent de fuir la précarité. 

Dans cette politique de rapatrier de ses ressortissants, Niamey compte «poursuivre devant les juridictions compétentes» tous « ceux qui entretiennent ce réseau criminel» et «d’autres opérations de rapatriement de Nigériens »qui pratiquent la mendicité à l’étranger« seront lancées , ajoute-t-il.

Dans la région de Zinder, les autorités locales ont pour leur part ouvert une enquête « en vue de démanteler » les réseaux « qui convoient les mendiants à l’étranger». 

Derrière le phénomène de la mendicité qui ne serait  qu’un prétexte, le gouvernement nigérien soupçonne « des réseaux mafieux organisés qui procèdent à la traite et au trafic de ces êtres humains».

Sénégal : Macky Sall exhorte la jeunesse à « refuser la violence »

Le président sénégalais qui lançait les festivités de la semaine nationale de la jeunesse, estime que « la violence ne mène qu’au recul et à la ruine. »Le Centre international de conférence Abdou de Diamnadio (Cicad) a accueilli cette cérémonie d’ouverture de la semaine de la jeunesse 2022. « Si je suis parmi vous pour procéder au lancement de la Semaine nationale de la Jeunesse, c’est pour réitérer la priorité élevée que j’accorde aux jeunes et à tout ce qui touche cette composante majeure de notre population » a indiqué Macky Sall dans son discours.

S’adressant à la jeunesse présente dans la salle, le chef de l’Etat sénégalais a lancé un message de sensibilisation contre la violence. « Ne vous laissez pas conduire dans des aventures sans lendemain » dit Macky Sall.

Le président sénégalais invite plutôt la jeunesse à cultiver certaines vertus « en puisant dans les valeurs citoyennes que transmettent l’éducation, la formation, l’attachement à la famille, le sens de la patrie, le respect du bien commun, la culture de la paix et de la fraternité. Refusez la violence. »

Il a aussi insisté sur le comportement citoyen des jeunes avec l’avènement des nouvelles technologies. « Ne perdez pas votre temps dans un usage abusif de l’internet et des réseaux sociaux, à la merci de personnes qui se disent influenceurs. Comme disait un sage du moyen âge (Socrate), seules les connaissances qui nous rendent meilleurs sont utiles » dit-il.

Organisée par le ministère de la Jeunesse, en partenariat avec le Comité national olympique et sportif sénégalais (Cnoss) et le Conseil national de la jeunesse du Sénégal (Cnjs), l’édition 2022 a pour thème : « Les semaines de la jeunesse au rythme de l’Olympisme ».

Huawei initie des élèves d’Abidjan à l’informatique

Huawei initie 239 élèves à l’informatique dans des écoles secondaires à AbidjanDurant deux semaines, la filiale du géant chinois des Télécoms, Huawei Côte d’Ivoire a initié 113 filles des classes de la 6e à la 1ère de l’Ecole des familles Etimoé, sur l’outil informatique. Du lundi 28 mars au vendredi 1er avril 2022, 126 garçons de la 6e à la 2nde de l’Ecole des familles Makoré ont à leur tour bénéficié de cette formation. 

 L’École des familles Etimoé accueille uniquement des élèves filles, tandis que l’École des familles Makoré enregistre que des élèves garçons. M. Pacôme Diané, sous-directeur de la Formation humaine à l’École des familles Makoré s’est félicité de ce projet éducatif.

Il a indiqué que cette initiation des élèves de ces établissements s’inscrit dans le cadre de la politique RSE de Huawei qui se veut une entreprise citoyenne. Cela devrait permettre aux apprenants d’avoir « l’esprit d’entrepreneuriat » et une maîtrise de l’outil informatique.  

M. Niayé Koffi, sit ingenieur (ingénieur de site) à Huawei a indiqué que son intervention a été de présenter l’entreprise aux élèves. Il les a instruits sur les avantages de la 5 G, déjà utilisée dans certains pays, et qui va offrir demain un puissant flux de connectivité à l’humanité.

En Afrique, la 5 G reste encore un challenge pour les pays. M. Niayé a en outre montré, par exemple, que l’on peut faire la télé-médecine, et le patient, via des équipements interconnectés pourra être examiné à distance et en temps réel.

Surtout dira-t-il, avec la 5 G, l’image se rapproche de la réalité grâce à un flux de connectivité Internet smart, ce qui donnera aux utilisateurs de vivre une autre expérience digitale et de gagner du temps dans l’exécution des tâches sur les plateformes électroniques. 

Avec la 5 G, on peut aujourd’hui piloter des véhicules sans chauffeur, toute chose qui simplifiera les activités humaines. A l’endroit de ces élèves, l’entreprise, insinuera-t-il, veut semer en eux « la graine informatique » et cette envie de pouvoir innover pour leur nation.  

Ghana : inauguration de l’usine de montage de Nissan Navara

Le président du Ghana, Nana Addo Danquah Akufo-Addo, a inauguré jeudi la toute nouvelle usine de montage ultramoderne de Nissan Navara dans la ville industrielle de Tema.Lors de l’inauguration, le président Akufo-Addo a déclaré que la création de l’usine s’inscrivait dans la vision du gouvernement de faire du Ghana une plaque tournante de l’industrie automobile en Afrique, après des pays comme l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Maroc.

Selon les médias locaux, l’usine d’assemblage, d’une valeur de 9 millions de dollars, a la capacité de produire 11,593 véhicules par équipe et par an. Elle est le fruit d’un partenariat entre Japan Motors of Ghana et Nissan Motor Corporation.

L’usine a commencé la production de deux modèles, le Nissan Navara et le véhicule utilitaire sport (SUV) Peugeot 3008, qui seront produits en sous-traitance.

Selon la déclaration de Nthabiseng Motsepe Corporate Communication, l’usine est l’aboutissement d’un voyage qui a commencé en 2018 lorsque Nissan est devenu le premier déménageur du pays à signer un protocole d’accord avec le gouvernement ghanéen pour travailler à la création de la politique de développement automobile du Ghana.

Mali : la Minusma se déploie au nord du pays

Des unités de Casques bleus de l’Onu sont déployées à la frontière Mali-Burkina-Niger pour « endiguer » les massacres dans la bande des trois frontièresLes Casques bleus de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) sont désormais présents dans le nord-est du pays, à la frontière avec le Burkina Faso et le Niger, « afin d’endiguer une vague de meurtres », a annoncé jeudi l’Onu.

Dans cette région, des groupes jihadistes liés à l’Etat islamique (EI) ont tué des centaines de civils ces dernières semaines, selon les autorités locales.

La Minusma forte 12 000 militaires et 1 500 policiers au Mali, doit désormais faire face à la menace directe des groupes jihadistes dans un contexte où Paris et ses partenaires européens ont annoncé en février dernier, la fin des opérations Barkhane et Takuba au Mali.

La mission onusienne présente dans les régions de Kidal, Tombouctou, Gao ou Tessalit pour sécuriser et stabiliser ces régions et porter assistance aux populations, ne dispose pas de mandat pour faire la guerre au Mali. Dans son mandat, elle est épaulée par Barkhane et Takuba qui assurent les interventions militaires contre les groupes jihadistes.

Avec le départ de la France et ses alliés européens, la Minusma devra réadapter sa stratégie au Mali afin d’intégrer une force militaire de combat au moment. Elle devra aussi s’accorder avec la société privée militaire russe Wagner, qui serait déjà en action au Mali.

Mali: Il y a dix ans, Mamiti, 20 ans, « inaugurait » le tribunal islamique à Tombouctou

Le 30 mars une rébellion touarègue prenait le contrôle du Nord du Mali, avant d’être finalement supplantée par des groupes islamistes qui y ont installé des tribunaux islamiques. Un jeune touareg de Tombouctou était la première personne jugée puis condamné sur la base de la charia. Deuxième volet de notre série sur l’occupation, il y a exactement dix ans, du septentrion malien par les islamistes.Le jeune homme avait alors tout juste la vingtaine. Mais il s’en souvient comme si c’était hier. « L’armée malienne s’était retirée de la ville dans la nuit. Ce jour-là, tôt le matin, je suis sorti en ville comme la plupart des jeunes. Certains sont allés piller les maisons abandonnées et les administrations pour récupérer des motos, des téléviseurs, des climatiseurs etc. Mes amis et moi sommes partis vers le camp militaire. Mes amis cherchaient des véhicules, des motos, des armes ou des caisses de munitions qu’ils espéraient vendre ailleurs. Moi, j’avais un autre objectif. Aller au mess des officiers. J’étais persuadé que dans leur fuite, les militaires n’ont pas eu le temps de récupérer l’argent de la caisse et surtout les stock d’alcool. C’est un des meilleurs que j’ai goûté dans cette ville et qui est très prisé par les buveurs de Tombouctou. Je n’ai trouvé ni argent ni stocks, seulement trois ou quatre bouteilles de vin oubliées au fonds d’un frigo, dont j’ai bu une ou deux sur place, avant de quitter les lieux complètement ivre » rigole-t-il, aujourd’hui au téléphone, relatant le moment de son arrestation par une patrouille des islamistes d’Ansardine appuyé par Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), alors en concurrence pour le contrôle de la ville avec les nationalistes touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) avec lequel ils s’étaient initialement alliés pour déclencher cette énième rébellion qui venait d’éclater dans le Nord du Mali. 

«Je suis à peine sorti du camp qu’un pickup avec des combattants lourdement armés s’est arrêté devant moi. « Ils m’ont demandé de voir ce quil y avait dans le sachet que je portais. Je leur ai dit que c’était du vin. Ils m’ont ordonné de les jeter immédiatement par terre et ils y ont mis le feu. Là, j’ai compris que la situation était grave. J’étais persuadé qu’ils allaient m’exécuter sur place. J’avais si peur que j’ai dessaoulé sur le champ », plaisante drôlement le jeune touareg, imitant l’accent de celui qui semblait être le chef de la patrouille islamiste: Omar Ould Hamaha, que le monde entier allait’découvrir aux premières heures de l’occupation de Tombouctou, grâce à des vidéos mises en ligne par des habitants de la ville où il revendiquait haut et fort l’objectif des jihadistes d’occuper tout le territoire malien, menaçant la communauté internationale d’un « 11 septembre multiplié par dix si jamais elle se hasardait à  intervenir au Mali ».  « Barbe rousse », comme l’avait surnommé la presse internationale en raison de son bouc teint au henné, « pour faire comme le Prophète » -comme il le confiait, en septembre 2012 à l’auteur de ces lignes dans la ville de Gao où il avait fini par prendre ses quartiers-, conduit le jeune homme dans les locaux d’une ancienne banque transformée en commissariat de police islamique. Mamiti y passe cinq jours de garde à vue, où avec deux autres jeunes arrêtés pour le même motif de consommation d’alcool -un Arabe et un Songhai, la communauté noire majoritaire dans la ville- il passe son temps à jouer au repenti, en priant et lisant le Coran à haute voix. “Il fallait me voir. En quelques jours, j’étais devenu comme eux, au point que certains m’ont même proposé de les rejoindre comme combattant. Je n’ai pas dit non et je n’ai pas dit oui”, confie le jeune homme.Déféré devant le tribunal islamique, il est immédiatement condamné et puni.

 

« C’était vraiment bizarre. Lle commissaire était mon cousin maternel et le juge mon oncle maternel également. Je ne savais même pas qu’ils étaient avec eux. Au fond de moi, j’espérais qu’ils allaient me sauver, comme j’en avais l’habitude avec les autorités qui étaient là. Il y a avait toujours quelqu’un pour me sortir d’affaires. Mais là, rien. Mon cousin et mon oncle avaient bien de l’affection pour moi. Ils me l’ont dit. Mais là pas question de m’accorder de faveur. », se souvient Mamiti. Le premier, Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Mahmoud, longtemps en fuite, a été arrêté puis remis par les autorités maliennes le 31 mars 2018 à la Cour pénale internationale (CPI) à la Haye où son procès pour « crimes contre l’humanité » ouvert en 2020 est toujours en cours . Le second, Houka Houka Ag Alhousseini, un moment emprisonné à Bamako avant d’être libéré le 14 août 2014 dans le cadre d’une « concession politique » du gouvernement malien en direction d’une partie des islamistes ayant accepté de prendre part aux négociations de  paix alors en cours entre l’Etat et certains groupes armés et qui ont abouti à la signature d’un accord de paix en juin 2015. Aux dernières nouvelles, l’ancien juge islamique, qui est enseignant d’arabe de métier, a entretemps été réintégré à la fonction publique comme directeur d’école dans une localité proche de Tombouctou où, faute de magistrat de l’Etat, c’est lui qui rendrait encore justice sur la base de….la Charia. « Je suis le premier qui a été jugé et condamné: il paraît que c’était 40 coups de fouet. je n’ai même pas compté tellement j’avais mal. C’était une cravache faite à partir des poils de queue de chamelle.  Durant plusieurs jours, j’étais obligé de rester allongé sur le ventre. Des amis venaient me voir à la maison avec des bières et du haschich mais je ne voulais plus y toucher, tellement j’avais encore mal. La douleur des coups que j’ai reçus était encore dans ma tête. À cette époque, la seule chose que je voulais était de quitter la ville. Je me connais, j’aime trop la belle vie. Les filles, l’alcool, les joints et la musique. Or, tout cela est absolument interdit par les islamistes. Si je restais je n’allais pas résister longtemps à reprendre mes habitudes. J’ai donc décidé de partir », se souvient Mamiti, racontant avec un impressionnant art de l’autodérision la scène de son jugement et de sa punition sur la terrasse du très charmant hôtel que les islamistes avaient alors réquisitionné pour y installer leur tribunal.

 

Dix ans après les faits, Le jeune touareg n’a pas de haine ni envie de revanche à l’égard des islamistes qui l’ont fouetté et poussé à quitter sa ville natale. Le jeune touareg pardonne tout.  « Ce qui est arrivé est arrivé. Le passé c’est le passé. » se résigne-t-il. Est-ce l’effet des liens de famille avec son cousin Hassan l’ancien commissaire islamique ou son oncle Houka, l’ancien juge jihadiste? Est-ce l’effet des liens d’amitié ou de voisinage anciens avec certains jeunes qui avaient rallié les jihadistes, comme cela est fréquent dans le Nord du Mali? Ou est-ce, plus simplement, l’effet des croyances locales façonnées par des siècles de mysticisme islamique soufi qui érige le pardon en vertu religieuse majeure?
En dépit de son penchant assumé pour certains interdits « haram », Mamiti se veut « un bon musulman ». Il pense donc que pardonner est un devoir religieux, surtout qu’il multiplie, selon lui, ses “chances d’accéder au paradis d’Allah”. 
“C’est ça le vrai islam” philosophe le jeune homme qui donne l’exemple des chefs religieux de sa ville, comme le grand Imam de Tombouctou: Abderrahmane Ben Assayouti, un vénéré octogénaire héritier d’une vieille lignée d’érudit religieux venus il y a plusieurs siècles du Caire et d’Assyout en Égypte, comme d’autres de Baghdad, Damas, Istanbul, Kairouan, Tripoli, Fès, Marrakech, Cordoue, Médine, La Mecque, Sokoto, Zanzibar, etc. 
Au plus fort de l’occupation jihadistes, comme lors de précédents épisodes d’insurrections armées que le nord du Mali vit épisodiquement depuis l’indépendance du pays en 1960, le très respecté Imam a toujours appelé à la “paix des cœurs”. 
Depuis que la ville s’est vidée de ses jihadistes, chassés en 2013 par l’armée française, le religieux cesse de prêcher contre le sentiment de revanche que nourriraient certains habitants à l’égard d’autres en raison du comportement de quelques uns parmi eux durant l’épisode de l’occupation. 
“Toute ma vie j’ai prié pour la paix. Le pardon est essentiel en Islam. La haine est un mauvais sentiment » confirmait, en septembre 2018, le religieux à la vision manifestement trop abîmée annotant un vieux manuscrit au premier étage de son domicile, une vieille bâtisse érigée par un aïeul non loin de la grande mosquée historique de Djingareyber où sa famille a toujours officié. 
A la différence de Mamiti, l’homme de Dieu n’a jamais été maltraité par les jihadistes. En dépit de divergences doctrinales profondes entre ce mystique soufi et ces littéralistes salafistes, les islamistes ont toujours pris soin de lui manifester le plus grand égard. 
“Personnellement, je n’ai jamais eu de problèmes avec eux. Ils m’ont toujours respecté et considéré. Ils venaient d’ailleurs régulièrement me rendre visite pour prendre de mes nouvelles ou me demander conseil en raison de mon statut et de mes connaissances, y compris Abou Zeid”, confie t-il en référence au redoutable émir d’Aqmi responsable de plusieurs enlèvements d’occidentaux, dont les anciens otages d’Areva, et qui a été tué au combat aux premiers premières semaines de l’opération militaire international conduite par la France en janvier 2013 pour chasser les islamistes du nord du Mali. 
“Je ne juge jamais les humains. Mais ce fut, tout de même, une épreuve. Et comme on dit en Islam après toute épreuve vient la délivrance”, médite le vénéré religieux alternant des phrases en arabe, français et songhaï l’idiome soudanais en usage dans le Nord du Mali. 

Aujourd’hui, il n’y a plus de charia à Tombouctou, ni de police ou de juges islamiques. Les jihadistes ont aussi disparu de la ville. Théoriquement, Mamiti le jouisseur peut donc s’y adonner à ses plaisirs habituels, Mais il ne vit plus dans les parages. Après avoir longtemps erré entre Bamako, la capitale, et les camps de réfugiés dans les pays voisins, Mamiti, aujourd’hui trentenaire, a été contraint de s’exiler très loin de chez lui. « Avec ou sans les islamistes, mon pays va mal » dit le jeune homme qui vit désormais dans pays d’Europe du Nord, en allusion à la situation politique et sécuritaire qui règne au Mali où dix ans après le début de la guerre contre les jihadistes, ceux-ci sont loin d’avoir été vaincus et la paix n’y est toujours pas revenue. 

Guinée : le parti d’Alpha Condé cherche un nouveau souffle

Le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), ex-parti au pouvoir, tient, ce jeudi à Conakry, une convention nationale extraordinaire pour élire ses membres exécutifs provisoires.En Guinée, la date des prochaines élections n’est toujours pas connue. Mais le parti de l’ancien chef de l’Etat, Alpha Condé, en séjour médical à Abu Dhabi depuis le 17 janvier, ne veut pas être pris de court. Sous la houlette de l’ancien Premier ministre, Ibrahim Kassory Fofana, le RPG va se doter d’un Conseil exécutif provisoire. 

Cette instance aura la lourde tâche de réorganiser le parti et préparer les prochaines joutes électorales dans un contexte difficile pour cette formation politique. Ce congrès ne fait en effet pas l’unanimité auprès des différents membres du Rassemblement du Peuple de Guinée. Et Ibrahim Kassory Fofana, désigné pour diriger cette nouvelle structure, est contesté.

Plusieurs caciques du parti affichent leurs ambitions. C’est le cas notamment de l’ex-ministre de la Défense, Dr Mohammed Diané, ou encore l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, militant des premières heures du RPG. Ibrahim Kalil Kaba, ancien ministre des Affaires étrangères très populaire chez la jeune garde du parti, lorgne également la tête du RPG.

La soixantaine de délégués venue des huit régions du pays devra donc élire les conseillers avec l’espoir de n’avoir qu’un seul candidat pour briguer la tête de la nouvelle instance.

Sahel : 40 millions de personnes menacées de famine

Selon le secrétaire exécutif du Comité permanent Inter-états de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), près de 40 millions risquent d’être confrontés à la famine.Abdoulaye Mahamadou a tiré la sonnette d’alarme par rapport au risque de famine au Sahel. Ce dernier, qui présidait à Dakar la réunion de concertation technique du dispositif régional de prévention et de gestion des crises (PREGEC), souligne que seuls le Cap Vert et le Liberia seront épargnés par cette situation.

A l’en croire, si aucune mesure n’est prise d’ici le mois août prochain, des millions de personnes risquent de connaître une insécurité alimentaire au cours de la prochaine période de soudure entre juin et août dans la bande du Sahel.

Cette situation traduit une détérioration inquiétante de la situation alimentaire jamais observée depuis 2005 dans la région.

Le Niger, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad sont les pays les plus touchés. L’expert a soutenu pour la campagne agricole dans les pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, les récoltes sont estimés à 73 millions de tonnes, soit une baisse de -2,2% par l’année dernière et en hausse de 2,7% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Le secrétaire exécutif du CILSS, préconise une assistance alimentaire appropriée, pour assurer une consommation alimentaire adéquate.

Le Sénat américain approuve la « loi sur la paix et la stabilisation de l’Ethiopie »

Cette loi vise à imposer des sanctions aux Éthiopiens qui commettent des violations des droits de l’homme et bloque la livraison sur l’aide alimentaire.La loi sur la paix et la stabilisation de l’Ethiopie vise à imposer des sanctions à ceux qui fournissent une formation, des armes ou un soutien financier aux personnes impliquées dans le conflit.

La proposition de loi sur la stabilisation, la paix et la démocratie en Ethiopie a été votée mardi par la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants. Elle peut maintenant être votée par l’ensemble de la Chambre des Etats-Unis. Un projet de loi similaire est à l’étude au Sénat.

S’il est adopté, le projet de loi va sanctionner des individus et suspendra l’assistance financière et de sécurité des Etats-Unis au gouvernement éthiopien jusqu’à ce que certaines conditions relatives aux droits de l’homme soient remplies.

Il exigerait également que les Etats-Unis s’opposent aux prêts accordés à l’Ethiopie et à l’Erythrée par des agences internationales telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.

Le député Tom Malinowski, un démocrate du New Jersey qui a coparrainé le projet de loi, a déclaré qu’il était urgent d’agir.

« La guerre en Ethiopie a créé l’une des pires crises humanitaires au monde, et tous les combattants, ainsi que leurs soutiens étrangers, sont responsables d’horribles violations des droits fondamentaux de l’homme », a-t-il conclu.

Côte d’Ivoire : la mairie du Plateau veut acquérir la Tour NSIA à Abidjan

La délibération du Conseil municipal a autorisé une manifestation d’intérêt a été adoptée à 100% par les membres du Conseil municipal.Le Conseil municipal du Plateau, réuni en session publique, le 18 mars 2022, a examiné différents points inscrits à l’ordre du jour de ses travaux dont un point spécialement consacré à l’offre commerciale de vente de la Tour NSIA proposée par NSIA Banque Côte d’Ivoire.

A l’issue des débats, les membres du Conseil municipal ont « unanimement salué cette initiative d’acquisition d’un immeuble pour permettre à la commune du Plateau, d’une part, de constituer un patrimoine foncier et, d’autre part, d’améliorer ses ressources propres à travers l’exploitation dudit immeuble qui génèrera pour elle des recettes additionnelles », souligne le communiqué.

De ce fait, après l’examen de l’offre, le Conseil municipal a autorisé le maire à adresser à la direction générale de NSIA Banque Côte d’Ivoire une lettre de manifestation d’intérêt pour l’acquisition dudit immeuble, ajoute le texte.

Par ailleurs, le Conseil municipal de la mairie du Plateau indique avoir décidé de « commander une contre-expertise complète qui lui permettra d’endosser une contre-proposition juridique et financière qui sera adressée à la banque ».

« La délibération du Conseil municipal qui a autorisé la manifestation d’intérêt a été adoptée à 100% par les membres du Conseil municipal présents ou représentés lors du vote portant sur ce point », insiste la mairie.

En outre, aucun engagement définitif de la part des organes municipaux ne saurait se faire dans le cadre de cette acquisition en dehors de l’approbation de l’Autorité de tutelle des collectivités territoriales, poursuit la municipalité.

La mairie de la commune du Plateau mentionne que son action vise « la consolidation du patrimoine de la Commune qui est, à ce jour, l’une des rares grandes cités du monde, de surcroît membre du très sélectif GBD innovation Club ( club des centres d’affaires ) à n’avoir aucun patrimoine foncier propre ».

La mairie du Plateau, le centre des Affaires d’Abidjan a profité de l’occasion pour lever tout équivoque sur son intérêt d’acquérir la Tour Nsia, à Abidjan, dans un communiqué, dénonçant des interprétations et accusations mal fondées.

« La volonté des organes municipaux de la commune du Plateau d’acquérir la Tour NSIA, fait l’objet d’interprétations, de suspicions diverses et même d’accusations infondées », indique un communiqué de la sous-direction de la communication de la municipalité.

Pour lever toute équivoque sur la démarche observée par l’autorité municipale, la mairie par la présente, « éclairer les populations du Plateau et l’opinion publique sur la réalité des faits se rapportant à cette information ».

Dans le cadre de l’offre publique de vente de la Tour NSIA initiée par NSIA Banque Côte d’Ivoire, qui compte délocaliser son staff administratif dans la Commune de Cocody, l’offre de cette banque fait l’objet de diverses manifestations d’intérêt aussi bien par des personnes morales que par des personnes physiques intéressées par cet immeuble, fait observer la municipalité.

Recapitalisation du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la paix

Le Prix a été créé en 1989 par l’Unesco.Le gouvernement ivoirien a adopté, ce mercredi en Conseil des ministres, la recapitalisation du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) à hauteur de 6 millions de dollars, soit 3,52 milliards Fcfa.

La distinction vise à rendre hommage à l’action du président Félix Houphouët-Boigny, premier président de la Côte d’Ivoire indépendante, en faveur de la paix dans le monde, a indiqué à la presse le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, à l’issue de la réunion gouvernementale.    

Selon lui, l’opération de recapitalisation devrait permettre d’assurer la survie du Prix  et co-relativement de perpétuer l’oeuvre de paix et la commémoration de la mémoire du défunt président qui a dirigé la Côte d’Ivoire de 1960 à 1993.

Afrique-du-Sud: le public bientôt de retour dans les stades

Les événements publics extérieurs sont désormais autorisés à avoir jusqu’à 50% de la capacité d’accueil.

 Les amateurs de football pourront assister en direct aux matchs de leurs équipes favorites lorsque les stades seront ouverts au public la semaine prochaine, ont annoncé mardi les administrateurs du football local.

Selon le président de la Premier Soccer League (PSL), Irvin Khoza, les supporters seront autorisés à rentrer dans les stades pour la première fois en deux ans, pendant le week-end du 8 au 10 avril, à l’occasion des quarts de finale de la Nedbank Cup.

Pour être autorisés à entrer dans les stades, les supporters devront présenter leur carte d’identité et une preuve de vaccination ou d’un test de Covid-19 négatif de moins de 72 heures avant les matchs, a-t-il précisé. 

Le premier quart de finale de la Nedbank Cup est prévu le 8 avril et opposera Tshakhuma Tsha Madzivhandila à SuperSport United.

La réouverture des stades au grand public fait suite à l’annonce la semaine dernière du président Cyril Ramaphosa d’assouplir les mesures de restrictions liées au Covid-19.

Les événements publics extérieurs sont désormais autorisés à avoir jusqu’à 50% de la capacité d’accueil.

 

Cedeao : un accord de 2 milliards pour développer l’industrie pharmaceutique

La Banque africaine de développement (Bad) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) ont signé un protocole d’accord de 3,56 millions de dollars, soit plus de deux milliards de FCFA, pour développer l’industrie pharmaceutique en Afrique de l’ouest.La partie occidentale du continent veut prendre son indépendance dans le domaine pharmaceutique. Mercredi dernier à Abuja, siège de l’institution sous-régionale, un protocole d’accord dudit montant a été paraphé par Lamin Barrow, directeur général de la banque pour le Nigéria et par Mamadou Traoré, commissaire de la Cedeao chargé de l’Industrie et du Secteur privé.

L’objectif des deux organisations panafricaines est de mettre en œuvre le Projet d’appui au développement de l’industrie pharmaceutique en Afrique de l’Ouest. Selon le communiqué reçu à APA, le projet soutiendra la mise en œuvre de la réglementation relative à l’application d’une franchise de droits de douane sur les matières premières pharmaceutiques.

D’un coût total de 3,77 millions de dollars, le Projet de développement de l’industrie pharmaceutique dans la région de la Cedeao sera financé non seulement par ce don de 3,56 millions de dollars du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque, mais aussi par une contribution de 200.000 dollars en espèces et 400.000 dollars  en nature de la Commission de la Cedeao, explique la même source.

« La production locale de produits pharmaceutiques et biologiques est devenue un impératif et une priorité régionale ainsi que la fourniture de services de prestation de soins de santé pour lesquels le soutien de la Banque africaine de développement aidera la CEDEAO à atteindre ses objectifs de développement », souligne Mamadou Traoré.

« La crise du Covid-19 a davantage exposé la fragilité de nos systèmes de santé nationaux et a provoqué des perturbations importantes dans le secteur sanitaire et pharmaceutique mondial et des chaînes d’approvisionnement. Cela souligne l’urgence d’accélérer les efforts pour assurer un niveau minimum d’approvisionnement en produits de santé », a de son côté indiqué Lamin Barrow.

Outre les objectifs à propos de la réglementation douanière, le projet vise également à mettre en place un écosystème régional de réglementation pharmaceutique efficace en proposant des programmes d’assistance technique et de renforcement des capacités des autorités régionales de réglementation des médicaments.

Mali : la Cedeao n’écarte pas une levée progressive des sanctions

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) envisage cette hypothèse au Mali, si un compromis est rapidement trouvé sur la durée de la transition.Dans un ultime effort, le président de la transition malienne Assimi Goïta a accepté une transition de 24 mois lors du sommet extraordinaire de la Cedeao qui s’est tenu le vendredi 25 mars 2022 à Accra au Ghana. Le chef de l’Etat malien a « déploré » le fait que cette proposition révisée et relative aux réformes politiques et institutionnelles ne soit pas acceptée par l’organisation ouest-africaine.

Si un non ferme n’est pas servi aux autorités de la transition malienne, l’organisation régionale penche pour une transition « complémentaire de 12 à 16 mois » en plus des deux ans déjà écoulés. Les positions se rapprochent puisque la junte malienne avait dans un premier temps proposé une durée de transition de 36 mois puis de 29 mois, toutes rejetées par la Cedeao.

Si l’embargo décrété le 9 janvier contre le Mali est toujours maintenu, la Conférence des chefs d’Etat ouvre la porte au dialogue pour parvenir rapidement à un accord. A ce titre, elle va de nouveau envoyer son émissaire, l’ancien président de la République du Nigeria Goodluck Jonathan, pour « finaliser les discussions avec les autorités de la Transition sur le chronogramme ». Si les deux parties arrivent à s’entendre sur la durée de la transition, ce qui n’est pas plus impossible, une levée des sanctions sera rapidement décidée. 

La Conférence a regretté toutefois l’indisponibilité du président de la transition malienne à honorer en personne l’invitation qui lui a été faite de participer au sommet en vue de trouver une solution à la situation actuelle du Mali. Une décision moyennement appréciée par la Cedeao qui a transformé son conclave des des chefs d’Etat à huis clos, écartant de facto toute participation de la délégation malienne conduite par Abdoulaye Diop.

Par ailleurs, la Cour de justice de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a ordonné la veille de ce sommet du sommet extraordinaire de la Cedeao, la suspension de sanctions prises en janvier contre le Mali, au motif que ces sanctions risquent d’entraîner « des conséquences difficilement réparables au regard de l’impact social, économique et financier. »