Côte d’Ivoire : la FAO sensibilise contre le gaspillage alimentaire

Le pays a célébré jeudi pour la première fois, la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture, sous les auspices de la FAO et d’une entreprise sociale.Instaurée en 2020, la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture a été fixée par l’Organisation des Nations unies (ONU) au 29 septembre. Elle est à sa troisième édition.

A l’occasion de la 3e la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture, la FAO a sensibilisé plusieurs personnes au sein du Lycée Maurice Delafosse à Cocody, dans l’Est d’Abidjan.

Dans un exposé, Mme Anne-Marie N’Da Kouassi, chargée des programmes à la FAO Côte d’Ivoire, a expliqué que le gaspillage alimentaire désigne la diminution de la quantité ou de la qualité des aliments résultant des décisions et des mesures prises par les commerçants, les fournisseurs de services de restauration et les consommateurs.

Elle a fait savoir que chaque jour des tonnes d’aliments comestibles sont perdus ou gaspillés évoquant un ratio d’un tiers (1/3) d’aliments. Par conséquent, il est essentiel de réduire les pertes et le gaspillage de nourriture en faveur de la sécurité alimentaire et de la nutrition.

Selon Mme Anne-Marie N’Da, 14% des aliments consommés dans le monde est perdu après récolte, tandis qu’un taux de 17% de nourritures est gaspillé au stade de la vente au détail et par les consommateurs représentent 8 à 10% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

Des données statistiques indiquent depuis 2014 un nombre croissant de personnes souffrant de la faim dans le monde représentant 828 millions d’individus en 2021, soit une hausse d’environ 46 millions par rapport à 2020.

Aujourd’hui, la guerre russo-ukrainienne avec pour corollaire l’inflation et la crise des prix des denrées alimentaires dans le monde, pourrait accroître le nombre de personnes souffrant de la faim à travers la planète.  

La Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture est également l’occasion de lancer un appel à l’action à tous les acteurs, notamment les pouvoirs publics, le secteur privé et les consommateurs.

Cela, afin de réduire les pertes et le gaspillage de nourriture, dans l’optique de remettre en état et de reconstruire en mieux des systèmes alimentaires résilients. C’est le moment aussi de faire savoir aux consommateurs qu’ils doivent agir de toute urgence pour réduire le gaspillage alimentaire.

Guinée : le procès du 28-Septembre reprend le 4 octobre

L’ex-chef de la junte militaire guinéenne, Moussa Dadis Camara, et dix anciens collaborateurs ont comparu mercredi pour la première fois devant un tribunal de Conakry, à l’ouverture du procès du massacre du 28 septembre 2009.Le jour tant attendu est enfin arrivé en Guinée. Le procès de la tuerie du 28-Septembre s’est ouvert dans l’après-midi du mercredi 28 septembre au nouveau tribunal de la capitale, construit spécialement pour ce rendez-vous historique dans ce pays ouest-africain. Mais sitôt commencée, l’audience a été renvoyée au 4 octobre après des questions de forme. Les onze responsables accusés des violences meurtrières commises au stade de Conakry, il y a treize ans, étaient pourtant tous présents dans la salle archicomble du tribunal.

Principal prévenu dans cette affaire, l’ex-président Moussa Dadis Camara, rentré fraîchement de son exil du Burkina Faso, est placé en détention provisoire mardi avec ses dix coaccusés, dont la plupart sont d’anciens hommes forts de son régime. A l’image de son ancien aide de camp Aboubacar Sidiki Diakité, dit « Toumba », l’ancien chef de la sécurité présidentielle Claude Pivi, l’ex-ministre de la Santé Abdoulaye Cherif Diaby, ou encore Moussa Tiegboro Camara qui était chargé de la lutte contre le trafic de drogue. Ils sont les présumés responsables de la mort de 156 personnes, du viol d’au moins 109 femmes et de la blessure de centaines de personnes, selon une enquête mandatée par les Nations unies.

Les victimes et leurs proches réclamaient depuis des années ce procès. Cette vieille doléance a été matérialisée par l’actuel chef de la junte militaire guinéenne, le colonel Mamadi Doumbouya, également arrivé au pouvoir par un putsch le 5 septembre 2021 après onze ans de pouvoir civil d’Alpha Condé. Il avait demandé en juillet que le procès ait lieu cette année avant la date d’anniversaire.

A l’ouverture de l’audience, la cour procède à la lecture de l’ordonnance de renvoi, qui rappelle en détails les violences commises le 28 septembre 2009 : les meurtres par arme à feu, par arme blanche de manifestants pacifiques, les viols, les enlèvements, les tortures, le refus d’accorder des soins aux blessés… Dans la salle, le silence est lourd, l’ambiance pesante.

Devant les parties civiles et les dizaines de caméras de télévision, les prévenus sont alors appelés les uns après les autres à la barre pour décliner leur identité. Lorsque vient le tour de Moussa Dadis Camara, plusieurs dizaines de personnes dans le public se lèvent spontanément comme un seul homme pour l’observer. Vêtu d’une tenue traditionnelle de couleur blanche, l’accusé se lève et s’avance lentement vers le prétoire en bois verni. Il répond d’une petite voix pour décliner son identité, son adresse, sa profession etc.

Le président lui rappelle les faits qui lui sont reprochés : coups, blessures et violence volontaire au stade, pillage de marchandise, incendie de magasins, enlèvement, torture, séquestration de manifestants… L’ancien dirigeant reste imperturbable.

Les avocats des accusés ont dénoncé la couverture médiatique de l’audience au nom du respect de la présomption d’innocence. Mais la Cour a rejeté leur demande et autorisé la présence de caméras dans la salle d’audience pour nourrir la mémoire collective.

A la veille du procès, l’organisation des droits humains Amnesty International a présenté un rapport réclamant une meilleure prise en charge des victimes de viols en Guinée et l’adoption « en urgence d’une loi générale sur les violences basées sur le genre ».

Massacre 28-Septembre, les Guinéens se souviennent avant le procès

La Guinée s’apprête à vivre un procès historique à partir de mercredi 28 septembre, treize ans jour pour jour après le massacre de plus de 150 personnes à Conakry.Le 28 septembre est souvent une date mémorable pour les Guinéens. En 1958, Sékou Touré votait « non » au référendum instituant une « communauté » franco-africaine proposée par le général de Gaulle. Ce refus du premier président guinéen avait permis à la Guinée de devenir le premier pays d’Afrique subsaharienne d’être indépendant de la France.

A la même date, en 2009, le stade de la capitale, Conakry, nommé d’après la date du référendum sur l’indépendance, a été transformé en une scène de crime immense. Plus de 150 personnes y étaient tuées, une centaine de femmes violées et 1400 blessés par les soldats de la junte d’alors, selon le rapport d’une commission d’enquête des Nations unies, publié trois mois après les faits.

C’est le procès de cette tuerie sans commune mesure qui s’ouvre ce mercredi à Conakry. Moussa Dadis Camara, ancien chef de la junte militaire de décembre 2008 à janvier 2010, figure parmi les onze personnes citées pour comparaître devant le tribunal. Il est rentré dimanche de Ouagadougou, la capitale burkinabè, où il était en exil depuis sa perte du pouvoir, « pour répondre à sa convocation liée au procès du 28 septembre », selon Pépé Antoine Lamah, l’un de ses avocats.

Le 28 septembre 2009 réveille encore des frissons et un traumatisme pour Fatoumata Dramé, Guinéenne de 55 ans, victime de sévices sexuels après son enlèvement du stade de Conakry par des soldats. « Même évoquer le nom du stade du 28-Septembre me donne des vertiges », raconte cette mère de cinq enfants sur TV5 Monde. Elle relate que les forces de l’ordre l’avaient kidnappée aux abords du stade livré depuis deux heures au chaos et à la panique. Ils l’avaient emmenée et séquestrée seule pendant deux semaines au cours desquelles quatre soldats ont assouvi leurs pulsions.

Une opportunité politique pour Doumbouya ?

« C’était comme dans une jungle. Ça courait partout, les enfants, les jeunes sautaient par-dessus les murs tandis que les militaires leur tiraient dessus. Les plus chanceux parvenaient à s’échapper, même blessés, alors que d’autres retombaient du mauvais côté avant d’être achevés », se souvient le journaliste Mouctar Bah, correspondant de l’AFP et de RFI.

Après la mort du général Lansana Conté, resté chef de l’Etat de la Guinée durant 24 ans, un groupe d’officiers, avec à leur tête le capitaine Moussa Dadis Camara, instaurait une « transition » par la force. Après neuf mois d’exercice, le chef de la junte militaire est soupçonné par l’opposition de vouloir se maintenir au pouvoir. Elle dénonce son éventuelle candidature à l’élection présidentielle de janvier 2010 et appelle à un rassemblement « pacifique », le 28 septembre 2009, au grand stade de Conakry. Des dizaines de milliers de personnes s’étaient rassemblées alors au stade pour démontrer la force de l’opposition et dissuader le capitaine Moussa Dadis Camara.

Les autorités militaires avaient interdit la manifestation et annoncé la fermeture du stade. Mais la foule a quand même convergé et forcé les portes du stade. Après une atmosphère festive jusqu’à midi, d’après les témoins, les soldats ont commencé à tirer, de l’extérieur, des lacrymogènes dans l’enceinte. Ils ont par la suite bloqué les accès du stade avant d’ouvrir le feu sur la foule. Les témoins rapportent que des personnes ont trouvé la mort en sautant des tribunes alors que d’autres ont été piétinées dans la bousculade.

Si l’instruction des magistrats guinéens est close depuis fin 2017, il manquait cependant une volonté politique du régime d’Alpha Condé (2010-2021) pour vider ce lourd dossier judiciaire. Selon certains observateurs, l’ex-chef de l’Etat, renversé le 5 septembre 2021, ne voulait pas se mettre à dos un certain nombre d’officiers qui s’étaient mis à son service après son élection. Son coup d’Etat a donc permis l’ouverture du procès qui constitue une opportunité politique pour le chef de la junte militaire, Mamadi Doumbouya, dont le régime s’est pourtant raidi.

La Zambie rapatrie 6.000 réfugiés congolais

Près d’un million de réfugiés congolais vivent toujours dans les pays voisins.Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), en collaboration avec les gouvernements de la Zambie et de la République démocratique du Congo (RDC), a rapatrié 6.000 réfugiés congolais depuis décembre 2021.

Ces derniers avaient fui les affrontements politiques et interethniques dans la région sud-est de la RDC en 2017 pour trouver la sécurité en Zambie.

« Ils ont exprimé leur joie de rentrer chez eux et leur impatience de retrouver leur famille et leurs amis, pour recommencer leur vie », a annoncé ce mardi le HCR dans un communiqué.

Les réfugiés ont reçu des documents de rapatriement volontaire et bénéficié d’une procédure d’immigration accélérée, d’un examen médical, de la sécurité, de nourriture et d’eau avant leur retour. Parmi eux, les 60% sont des enfants.

Le ministère zambien de l’Education a délivré des documents de transfert aux écoliers, leur permettant de poursuivre leur éducation au Congo.

Les personnes ayant des besoins particuliers sont prises en charge par des soignants du ministère du Développement communautaire et des Services sociaux afin qu’elles puissent voyager en toute sécurité.

La Côte d’Ivoire veut restaurer 33% de la forêt classée du Cavally

Un rapport sur la résilience des communautés en vue de la régénération de ce couvert forestier ressort une forte baisse de la déforestation avec 2.487 hectares dégradés en 2018 contre 167 hectares en 2021.La forêt classée du Cavally, d’une superficie de 67 541 ha, est fortement menacée par des infiltrations pour la culture du cacao et l’orpaillage clandestin. Selon le ministre ivoirien des Eaux et forêts, Laurent Tchagba, « en janvier 2018, 42% de son couvert forestier avait déjà été perdu ».

Commentant les résultats du rapport, lundi face à la presse, il a fait savoir que cette forêt abrite des espèces emblématiques menacées d’extinction telles que l’hippopotame pygmée, d’où l’importance de sa protection, avant d’ajouter que « nous ne sommes qu’au niveau pilote (de ce projet) qui ne restaure qu’une fine partie de cette forêt ».  

Dans cet élan, un projet pilote dans la forêt classée de Cavally a été financé par le géant agroalimentaire Suisse Nestlé et mis en œuvre par l’ONG Earthworm Foundation. Ce projet a permis d’opérationnaliser la protection et la régénération de la réserve forestière du Cavally, détruite à plus de 30%.    

Le projet, renseignera M. Tchagba, a permis de freiner le rythme de la déforestation de la forêt grâce à l’utilisation d’outils innovants, à savoir la surveillance satellitaire d’alerte précoce de la déforestation par Starling, développé par Airbus, ainsi que le renforcement des patrouilles terrestres.

Il a en outre permis le reboisement des zones dégradées et le développement d’activités alternatives au profit des communautés, notamment à la périphérie de la forêt. La mise en œuvre cohérente de ces axes d’intervention a favorisé la régénération de vastes superficies de forêts.

Ce projet est piloté par Earthworm Foundation, organisation internationale basée à Genève, en Suisse, dont l’objectif est d’accompagner les entreprises à mettre en place une chaîne d’approvisionnement responsable.

Selon le directeur pays de la fondation, Jérôme Tokpa, une carte de référence élaborée a « permis de savoir qu’aujourd’hui, on a 58% de la forêt classée du Cavally qui est encore dense avec de gros arbres. (Cependant), on a 33% de surfaces dégradées à cause de la cacao culture et de l’orpaillage clandestin ».  

« On a constaté aussi qu’il y a 7% du sous-bois qui est perturbé », a mentionné M. Jérôme Tokpa, directeur de Earthworm Foundation Côte d’Ivoire, faisant observer que « si vous avez de la perturbation sur la canopée, vous n’avez pas encore perdu la forêt ».

La directrice de la communication de la filiale ivoirienne du groupe agroalimentaire suisse, Mme Mame Pane Sakho, représentant le directeur général M. Thomas Caso, a déclaré que cet appui est un « souhait du groupe d’avoir un cacao durable et tous les engagements qui ont été pris face au changement climatique ».

« Nous avons un engagement qui est d’avoir zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici à l’horizon 2050 ; et ceci nous a obligé à analyser de fond en comble notre chaîne d’approvisionnement et voir sur quel levier on pouvait travailler pour atteindre cet objectif », a-t-elle rappelé.

Le Groupe a également intégré l’Initiative cacao-forêt depuis 2017, à sa création, pour « ensemble avec les autres acteurs voir comment aussi relever certains défis auxquels nous sommes tous confrontés », a-t-elle ajouté.

Le reboisement est l’un des engagements de la filiale « que nous menons avec des partenaires (…) et nous allons continuer cette lutte pour un cacao plus durable, un de nos intrants principaux dans la plupart de nos usines », a-t-elle poursuivi.

La filiale, par ailleurs, accompagne les communautés à avoir un niveau de vie décent quand elles sortent des zones de forêts classées. Une visite effectuée sur le terrain a permis, selon Mme Mame Pane Sakho, de voir des « résultats très prometteurs ».

L’ambassadeur de la Suisse en Côte d’Ivoire, Mme Anne Lugon Moulin, s’est dit « impressionnée » des résultats. Pour elle, c’est la preuve qu’avec un bon partenariat public-privé on arrive à fédérer les forces et à être efficace.

La Côte d’Ivoire a perdu plus de 70% de son couvert forestier entre 1960 et 2015, passant de 12 millions d’hectares à 2,97 millions d’hectares en 2021. Ce qui équivaut à 9,8 % de couverture forestière pour le pays aujourd’hui. 

M. Laurent Tchagba a remercié le Groupe agroalimentaire suisse pour son « rôle majeur dans ce projet ». Le financement du Groupe dans ce projet s’élève à un milliard cinq cent cinquante millions de FCFA. « Le coût de mise en œuvre de la SPREF, lui, est de 616 milliards de F CFA sur 10 ans, à mobiliser par l’Etat, les partenaires techniques et financiers et le secteur privé ».  

L’Etat ivoirien a adopté une politique forestière dont la stratégie vise à porter la couverture forestière à au moins 20% du territoire national d’ici à 2030, soit un accroissement de 3 millions d’ha de forêts. Le pays devrait passer de 2,97 millions d’ha en 2020 à environ 6,4 millions d’ha de forêts en 2030.  

Egypte : mort du théologien et prédicateur Yusuf Al-Qaradawi

Le Cheikh Youssef al Qaradawi est un des penseurs des « Frères musulmans ».Le prédicateur qatari d’origine égyptienne, Youssef al Qaradawi est décédé lundi 26 septembre, à 96 ans des suites d’une maladie, a annoncé l’Union internationale des savants musulmans (UISM) dont il était le président.

Né en Egypte en 1926, Youssef Al-Qaradawi s’est très tôt illustré dans l’activisme politique contre l’occupation britannique. Dans les années 50, il est arrêté par le régime nationaliste de Gamal Abdel Nasser pour ses liens avec la confrérie des « Frères musulmans ». Il deviendra l’idéologue de cette organisation de l’Islam sunnite créée par Hassan al Banna en 1928.

En 1977, il fonde l’Université des sciences islamiques au Qatar. A l’occasion du « Printemps arabe », il soutient la révolte populaire ayant chassé Hosni Moubarak du pouvoir, après 30 ans à la tête de l’Egypte (1981 -2011).

Dadis Camara rentre en Guinée en prélude de son procès

Le capitaine Moussa Dadis Camara est venu répondre devant un tribunal de sa responsabilité présumée dans le massacre du 28 septembre 2009 à Conakry.Le capitaine Dadis Camara, chef de la junte militaire de décembre 2008 à janvier 2010 en Guinée, vit depuis plusieurs années en exil au Burkina Faso. Il est rentré au cours du week-end dans son pays en vue de son procès qui doit s’ouvrir mercredi 28 septembre, 13 ans jour pour jour après les tueries dans le grand stade de Conakry, la capitale guinéenne.

Il doit comparaître aux côtés de dix autres accusés, dont le colonel Abdoulaye Chérif Diaby, ministre de la Santé au moment des faits, pour répondre des exactions commises lors d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry qui avait été brutalement réprimé. Les manifestants s’étaient réunis pour démontrer pacifiquement leur force et dissuader M. Camara de se présenter à la présidentielle de janvier 2010. 156 personnes avaient été exécutées, des milliers blessés et des centaines de femmes violées, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par les Nations unies, publié trois mois après les faits.

« Mon client est arrivé dans la nuit de samedi à dimanche à Conakry pour répondre à sa convocation liée au procès du 28 septembre », a affirmé à l’AFP Pépé Antoine Lamah, l’un des avocats de Moussa Dadis Camara, ajoutant qu’il est « en lieu sûr pour raisons de sécurité » et reçoit quelques amis.

Arrivé au pouvoir en 2008 à la faveur d’un coup d’Etat militaire, le capitaine Camara avait été accusé par son ancien aide de camp et chef de la garde présidentielle, Aboubacar Sidiki Diakité alias « Toumba », d’avoir commandité le massacre du 28 septembre 2009. Ce dernier, également mis en cause dans l’affaire, avait ouvert le feu sur Dadis Camara deux mois plus tard, occasionnant son hospitalisation au Maroc avant d’être contraint de quitter ses fonctions et s’exiler au Burkina Faso.

Militaires ivoiriens arrêtés : à l’Onu, Bamako exprime son désaccord à Guterres

Pour le colonel Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim du Mali, la qualification judiciaire des infractions liées à cette affaire ne relève pas des attributions du Secrétaire Général des Nations Unies.La sortie du Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, sur le groupe des 49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali, le 10 juillet, et inculpés à la mi-août par la justice pour « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État » avant d’être formellement écroués, n’a pas été du goût du pouvoir Bamako.

« L’amitié reposant sur la sincérité, souffrez que je vous exprime mon désaccord suite à votre récente sortie médiatique, au cours de laquelle prenez position et vous vous exprimez sur l’affaire des 46 mercenaires ivoiriens, qui est une affaire bilatérale et judiciaire, entre deux pays frères. C’est évident, que la qualification judiciaire des infractions liées à cette affaire ne relève pas des attributions du Secrétaire Général des Nations Unies », a déclaré le Colonel Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim du Mali.

Il s’exprimait à l’occasion de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations unies qui se tient actuellement à New York.

Lors d’une interview à RFI et France 24 diffusée le dimanche 18 septembre, M. Guterres a assuré que les 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis début juillet n’étaient pas des « mercenaires », prenant ainsi le contre-pied des affirmations de Bamako. « Ce ne sont pas des mercenaires, c’est évident », avait-il martelé.

« Au Mali, notre administration ne travaille pas sur la base de l’oralité, ni des déclarations par presse, par conséquent, nous nous en tenons scrupuleusement à la Note Verbale de la MINUSMA, référence : MINUSMA/PROT/NV/226/2022 du 22 Juillet dans laquelle, il ressort clairement qu’il n’existe pas de liens entre les 46 mercenaires et les Nations Unies », a rétorqué le Premier ministre par intérim.

Pour lui, « les récentes synchronisations des actions et l’harmonisation des éléments de langage consistant à faire passer le Mali de statut de victime à de coupable dans cette affaire des mercenaires, sont sans effets ».

De la même manière que n’importe quel Etat aurait refusé « que des militaires ayant dissimulé leurs identités, en mettant sur leurs passeports qu’ils sont peintres, maçons etc…avec des armes, débarquent dans leur aéroport, le Mali non plus ne l’acceptera pas en tant qu’Etat et ce ne sera pas non plus possible à Bamako ou dans une autre localité malienne », a-t-il averti.

Le Colonel Abdoulaye Maïga a, par ailleurs, indiqué que son pays a pris acte de la menace de sanctions brandie contre Bamako lors du sommet extraordinaire de la Cédéao tenu jeudi 22 septembre au soir à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’Onu.

« Loin d’être impressionné par des sanctions, je voudrais signaler au Président en exercice de la Cédéao, qu’à la fin de son mandat, les peuples ouest-africains le jugeront sur les efforts qu’il a fournis pour améliorer les conditions de vie des populations et non des show médiatiques servant des agendas étrangers », a-t-il dit.

Côte d’Ivoire : LafargeHolcim lance la construction d’une école primaire

Le cimentier LafargeHolcim Côte d’Ivoire a procédé jeudi à la pose de la première pierre d’une école primaire à Sokouamékro, un village de la sous-préfecture de Brobo, dans le Centre ivoirien, pour un coût d’investissement de 200 millions de F CFA.Ce projet s’inscrit dans la mise en œuvre de sa politique de responsabilité sociétale et la continuité des festivités marquant le 70ème anniversaire du Ciment Bélier, un produit de cette filiale du groupe Holcim, leader mondial de solutions de construction innovantes et durables.

M. Rachid Yousry, le directeur général de la firme a procédé ce jeudi 22 septembre 2022 à la pose de la première pierre de cette école primaire au sein du village de Sokouamékro qui abrite le site d’exploitation de Pouzzolane de la cimenterie.   

Cette initiative soutenue par le cabinet Sky Architectes, sera réalisée en trois phases et inclut notamment la construction d’une école primaire de six classes avec des toilettes, un jardin potager et un bureau.  

L’établissement comprendra également une cantine, une bibliothèque et six logements destinés aux enseignants, le tout sur une surface totale d’un hectare et demi. Le coût global du projet est estimé à deux cent millions de Francs CFA.

M. Yousry a exprimé « une immense joie » et « une profonde fierté » de poser de la première pierre de l’école primaire de Sokouamékro, un projet destiné à l’une des plus belles causes qui soient, à savoir l’éducation des enfants.  

Les autorités territoriales, par la voix du sous-préfet de Brobo, M. Bonaventure Oulaï, ont tenu dans leurs propos à saluer cette initiative et ont assuré le maître d’œuvre et les populations de leur soutien total pour la bonne exécution des travaux. 

La cérémonie de pose de la première pierre de l’école primaire de Sokouamékro s’est achevée dans la bonne humeur, avec un rendez-vous pris pour le mois de décembre, pour la livraison de la première phase du chantier.

L’Italie abrite une conférence sur les énergies renouvelables

Une conférence internationale sur les énergies renouvelables se tiendra en Italie du 8 au 11 novembre 2022.Au cours de ce sommet, les participants vont discuter de la promotion de solutions technologiques permettant de faire reculer les changements climatiques.

La conférence, qui a pour toile de fond les préoccupations croissantes concernant les émissions de gaz à effet de serre, va regrouper plus de 69.000 participants de 1.402 entreprises liées à la révolution du secteur des énergies renouvelables, ce qui représente l’un des meilleurs changements de paradigme dans un monde aux prises avec les effets du changement climatique.

Baptisée « Key Energy », cette rencontre constitue, selon ses organisateurs, un point de référence international pour favoriser et accélérer la diffusion des énergies renouvelables. Elle offre une plateforme pour présenter les technologies, les solutions et les services susceptibles de favoriser la transition énergétique dans l’ensemble du spectre des énergies renouvelables.

« Efficacité énergétique, villes intelligentes, sources renouvelables, mobilité durable : avec un calendrier d’événements qui se déroulent tout au long de l’année, Key Energy, en plus d’être une occasion indispensable de formation et de mise à jour, est un catalyseur communautaire assurant une interconnexion et une communication constantes entre les acteurs et les parties prenantes », indiquent les organisateurs.

La rencontre de quatre jours comprendra des conférences, des débats et des discours qui mettront en lumière les réglementations nationales et internationales et les innovations qui façonneront l’industrie des énergies renouvelables au cours des prochaines décennies du 21ème siècle.

Certaines parties du problème, qui seront animées principalement en langue italienne, porteront également sur l’efficacité énergétique et les solutions de mobilité électrique en tant qu’alternatives aux émissions actuelles de gaz à effet de serre qui ont laissé le monde en proie aux ravages causés par les changements climatiques.

Ethiopie : entrée en service du parc éolien d’Aysha II

La nouvelle centrale éolienne éthiopienne connue sous le nom de parc éolien d’Aysha II a commencé à transférer de l’énergie au réseau national.Ce démarrage intervient après la mise en service de seize éoliennes qui ont commencé à produire de l’énergie, a déclaré l’Ethiopian Electric Power (EEP). Le parc éolien est maintenant connecté au réseau électrique national après un essai réussi, a déclaré Muluken Teasema, Directeur adjoint du projet, aux médias locaux mercredi lors d’un briefing.

Le parc éolien d’Aysha, situé près de la frontière Ethiopie-Djibouti, compte 48 éoliennes d’une capacité de production d’électricité combinée de 120 mégawatts.

Cela porte à plus de 360 mégawatts la quantité d’énergie électrique produite par les parcs éoliens en Ethiopie. Les autres parcs éoliens, Adama I et II, produisent actuellement 324 MW. Selon l’EEP, l’accent est désormais mis sur la réalisation de tests et de travaux connexes pour 16 autres turbines éoliennes.

Elles permettront de porter à 80 mégawatts la contribution du parc éolien d’Aisha au réseau électrique national, a ajouté Tesema. La vitesse du vent par seconde à Aysha est très élevée par rapport à d’autres projets similaires, en raison d’une révision de la conception du plan initial du projet.

Cette révision aurait permis de réduire le nombre d’éoliennes de 80 à 48, même si la capacité de production totale reste inchangée.

Afrique : des jeunes en croisade contre la malnutrition des enfants

Des entrepreneurs issus de l’Afrique de l’Ouest et du Centre ont présenté, mercredi soir à Dakar, des innovations pour améliorer l’alimentation des nouveaux nés à base de produits locaux.Le Sahel, miné par une insécurité consécutive à la prolifération des groupes jihadistes, doit faire face à un autre défi non moins important : la malnutrition aiguë qui frappe des millions d’enfants. Selon le Groupe de travail sur la Nutrition en Afrique de l’Ouest et du Centre de l’Unicef, environ 6,3 millions d’enfants âgés de 6 à 59 mois souffriront, cette année, de dénutrition au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Tchad et au Sénégal.

Pour faire face à ce fléau, l’Unicef en collaboration avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a lancé un concours ouvert aux jeunes de 16 à 30 ans qui vise à promouvoir des nouvelles solutions pour améliorer l’alimentation des jeunes enfants à base des produits locaux et des produits diversifiés.

A l’issue de la sélection, cinq projets dont celui de la Sénégalaise Fatoumata Bintou Sonko ont été retenus par le jury lors de la conférence sur l’alimentation des jeunes enfants organisée les 21 et 22 septembre par l’Unicef, en partenariat avec la Cedeao.

L’étudiante en Technologies agro-alimentaire à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis a développé le projet « Patat’innov », une compote de patates douces et de niébé enrichies en feuilles de moringa et bissap très riches en micronutriments.

« Ce projet est parti du constat d’un paradoxe. Il y a de grandes pertes agricoles notamment au nord du pays. Au même moment, nous observons une carence en micronutriments chez beaucoup d’enfants. Nous avons donc voulu concilier ces deux problématiques dans un projet et c’est ce qui nous a donné « Patat’innov », a-t-elle expliqué, tout heureuse.

Les différents lauréats du concours bénéficieront d’un accompagnement personnalisé du Fonds Français Muskoka, partenaire du Hackathon.

Cette conférence régionale dont le thème est : « Tirer parti du système alimentaire pour garantir des premiers aliments de qualité » a pour objectif d’engager les différents partenaires dans la recherche de solutions innovantes pour lutter contre la malnutrition des jeunes enfants en trouvant des solutions locales, accessibles, pérennes et de qualité.

Les participants travailleront à identifier des solutions durables pour stimuler l’accès et l’utilisation d’aliments riches en nutriments, à des prix abordables et améliorer la diversité alimentaire chez les jeunes enfants en s’appuyant sur le système alimentaire existant.

Zimbabwe : l’espérance de vie passe à 64,7 ans (rapport)

Les Zimbabwéens vivent plus longtemps qu’il y a 10 ans.Le rapport préliminaire sur la mortalité et l’orphelinat publié par l’Agence nationale des statistiques du Zimbabwe (ZIMSTAT) a montré que l’espérance de vie est passée de 60,7 à 64,7 ans entre 2012 et 2022.

« Au plus fort de la pandémie de Vih/Sida, l’espérance de vie du Zimbabwe était tombée à 44 ans en 2002. Elle avait atteint 60 ans en 2012 et se situe actuellement à 64,7 ans en 2022 », a expliqué le Directeur général de ZIMSTAT, Taguma Mahonde, lors de la présentation du rapport mardi à Harare.

Il a précisé que les femmes ont une espérance de vie plus élevée (68 ans) que les hommes qui vivent en moyenne 61,2 ans.

« L’espérance de vie à la naissance est de 64,7 ans pour les deux sexes réunis », a précisé M. Mahonde, soulignant que le recensement de la population de 2022 a établi que l’espérance de vie à la naissance est plus élevée dans les zones urbaines (65,5 ans) que dans les zones rurales (63,3 ans).

« A la place des autorités maliennes, j’aurais relâché les soldats ivoiriens » (Embalo)

La détention des 46 soldats ivoiriens par Bamako sera au cœur du sommet des chefs d’Etat ouest-africains à New-York.La question des soldats ivoiriens détenus au Mali pour mercenariat présumé sera discutée à New-York, aux Etats-Unis, lors du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) prévu jeudi 22 septembre, en marge de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unis. « Évidemment qu’on va discuter de ce sujet », a assuré le président en exercice de l’institution sous régionale, Umaro Sissoco Embalo dans un entretien avec RFI et France24.

S’exprimant sur les accusations dont font l’objet les soldats ivoiriens, le président bissau-guinéen estime qu’ils « ne sont pas des mercenaires », reprenant ainsi le même discours que le secrétaire général des Nations-Unis, Antonio Guterres et le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama. « A la place des autorités maliennes, je les aurais relâchés », a-t-il poursuivi.

Dimanche 10 juillet, 49 soldats ivoiriens ont été interpellés à Bamako par les autorités de la transition malienne qui les accusent de tentative de déstabilisation du Mali.

Au lendemain de cette arrestation, Abidjan a rejeté ces accusations, réaffirmant l’appartenance des militaires appréhendés à l’armée ivoirienne. La réunion du Conseil national de sécurité présidée par Alassane Ouattara, chef de l’Etat de la Côte d’Ivoire, a ajouté que ces soldats se sont rendus au Mali dans le cadre de la mission onusienne de la Minusma.

Le président de la République du Togo, Faure Gnassingbé a été sollicité par Bamako pour une sortie de crise. Une médiation qui s’est révélée fructueuse puisque sur les 49 militaires, 3 (uniquement les femmes) ont été libérés pour des raisons humanitaires.

Les discussions devaient continuer en vue de la libération du reste du groupe. Mais recevant vendredi 9 septembre le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, porteur d’un message du président Muhammadu Buhari, le président de la transition malienne a conditionné la libération des soldats ivoiriens à l’extradition de personnalités politiques qui seraient protégées par Abidjan. « A la place des autorités maliennes, je n’aurais pas posé cette condition », a suggéré Umaro Sissoco Embalo, ajoutant n’avoir pas discuté de cette affaire avec le Colonel Assimi Goïta, président de la transition malienne.

CPI : libération du chef de la police islamique de Tombouctou

Condamné en 2016 à neuf ans de prison pour avoir détruit des mausolées à Tombouctou, Ahmad al Faqi al Mahdi a recouvré la liberté.Ahmad al Faqi al Mahdi est libre depuis le 18 septembre 2022. L’ancien chef de la « Hisba » (police islamique) de Tombouctou, dans le nord du Mali, sous le règne des jihadistes d’Ansar Dine, a purgé une peine de sept ans de prison.

La Cour d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) a accordé une remise de peine au chef jihadiste en ramenant sa peine de 9 prononcée en première instance en septembre 2016 à 7 ans. Ahmad al Faqi al Mahdi était poursuivi pour crimes de guerre, destruction des neuf mausolées de Tombouctou et de la porte de la mosquée de Sidy Yahya.

L’ancien chef jihadiste a fait amende honorable en présentant ses excuses à la population de Tombouctou et au peuple malien. Cependant, il reste sous surveillance dans son pays d’accueil, l’Angleterre où il a été transféré depuis 2018 pour purger sa peine.

Né en 1975 dans un village périphérique de Tombouctou, Ahmad al Faqi Al Mahdi a été éduqué dans les préceptes du soufisme. Exilé en Libye entre 1996 et 2001, il est enrôlé dans l’armée libyenne où il affirme avoir exercé pendant 4 ans.

De retour au Mali en 2006, il s’installe à Tombouctou et commence à prêcher dans les mosquées. Il sera ensuite recruté comme directeur d’école en 2010.

En 2012, au moment où la ville de Tombouctou tombait aux mains des jihadistes d’Ansar Dine proche d’Al Qaida au Maghreb Islamique sous l’impulsion d’Iyad Ag Ghali, Ahmad al Faqi al Mahdi se trouvait en Algérie. Convaincu par la cause des jihadistes, il y adhère à son retour et devient le patron de la police, chargée de « promouvoir la vertu et prévenir le vice ».

Si Ahmad al Faqi al Mahdi a regretté le temps passé au sein d’Ansar Dine, ce n’est pas le cas de son ancien mentor, Iyad Ag Ghali qui a connu une ascension fulgurante au sein de la mouvance jihadiste sahélienne.

Depuis mars 2017, cette ancienne figure de la rébellion touareg dans le nord du Mali est désigné émir du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance des organisations affiliées à AQMI et acteur majeur de la dégradation de la situation sécuritaire au Sahel et récemment dans les pays du Golfe de Guinée.

Flux financiers illicites: l’Afrique mise sur l’entraide judiciaire

Le continent noir perd jusqu’à 50 milliards de dollars par an à cause des Flux Financiers Illicites (FFI).L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) estime que 1600 milliards de dollars américains sont perdus chaque année en raison des Flux Financiers Illicites (FFI) provenant notamment de la criminalité transnationale organisée.

Le continent noir, avec des pays majoritairement en développement, perd jusqu’à 50 milliards de dollars par an dans les FFI selon le Rapport du Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites (FFI) en provenance de l’Afrique. De nombreux pays  sont ainsi privés de ressources qui auraient pu servir à financer les services sociaux de base tels que la santé, l’éducation…

« Il est clair donc que l’atteinte de nos objectifs de développement durable, passe inéluctablement par notre obligation de lutter contre les flux financiers illicites d’origine très souvent criminelle aussi bien par la prise de mesures préventives que par la répression des faits constitutifs d’infractions notamment de corruption, de trafics de tout genre, d’évasion fiscale, de blanchiment d’argent et surtout la confiscation des avoirs y résultant ou leur recouvrement », a déclaré la Secrétaire général du ministère sénégalais de la Justice, Aissé Gassama Tall.

Mme Tall présidait l’ouverture de l’atelier sur la collaboration des parties prenantes pour la mise en œuvre de la Position africaine commune sur le recouvrement des avoirs (Capar, sigle anglais) qui se tient à Dakar du 19 au 22 septembre 2022.

Face à l’ampleur du phénomène et les dégâts qu’il engendre, la magistrate a souligné la nécessité de mettre en place des institutions efficaces, de structures nationales, régionales et internationales.

Ainsi, a-t-elle indiqué, les actions de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme à travers la mise en œuvre des normes du Groupe d’Action Financière (Gafi), peuvent, à défaut de les juguler, être de puissants leviers pour les atténuer considérablement.

Par ailleurs, pour lutter contre l’évasion fiscale, l’échange d’informations entre pays est crucial, a relevé Mme Tall. « Si des efforts fort remarquables sont en train d’être faits dans le cadre du Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales, ils devraient être renforcés davantage dans le sens de rendre systématiques ces échanges », a-t-elle dit.

De même, a plaidé la SG du département de la Justice, la répression de la corruption internationale devrait être accentuée et les pays ne disposant pas d’un arsenal juridique ou institutionnel dans ce sens, devraient, sans délai, s’y investir.

Poursuivant, Aissé Gassama Tall a fait savoir que les pays ayant déjà été évalués par rapport à l’application de la Convention des Nations unies contre la Corruption, devraient instamment mettre en œuvre les recommandations issues de cette évaluation. Et ceux, n’ayant pas encore fait l’évaluation, se soumettre à un tel exercice et le cas échéant, se conformer à cette Convention.

Toutes ces actions devraient permettre, selon elle, le recouvrement d’avoirs illicites y compris leur rapatriement dans leurs juridictions d’origine afin de contribuer à la lutte contre la criminalité transnationale organisée et générer des ressources additionnelles aux pays en voie de développement.

La nécessaire collaboration judiciaire  

Le phénomène des FFI est une problématique mondiale. Aucun pays ne peut le combattre tout seul, d’où le recours à l’entraide judiciaire qui peine cependant à se matérialiser. « Sur la foi des informations qui nous sont parvenues, relativement à notre juridiction, les échanges d’information à travers le Réseau ARIN WEST AFRICA sont quasi-inexistantes au plan sous-régional et international et ce, malgré l’identification de la plupart des points focaux des pays qui le composent », a regretté l’ancien Agent Judiciaire de l’Etat.  

Or, a-t-elle soutenu, l’accès direct aux fichiers centralisés et le pouvoir de communication constituent la pierre angulaire d’un système efficace de facilitation du dépistage et la saisie des avoirs criminels.

C’est pourquoi, en plus des demandes d’entraide pénale internationale classiques qui sont des canaux puissants de neutralisation des avoirs issus de la criminalité transnationale organisée, Mme Tall a invité les procureurs à se rapprocher de plus en plus en signant par exemple des Memorandums of Understanding (MoU) ou en développant une plateforme d’échanges d’informations entre eux.

La Corne de l’Afrique au bord de la famine (Onu)

La guerre et la sécheresse sont sur le point d’exacerber le tsunami de la faim pour des millions de personnes dans la Corne de l’Afrique, dont de nombreux enfants, selon un responsable onusien.La situation humanitaire est devenue alarmante dans la Corne de l’Afrique. Ce qui a poussé le chef du Bureau des Nations unies pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans la région, Martin Griffiths, à demander au Conseil de sécurité de s’attaquer à cette crise et travailler à l’établissement d’une paix durable dans les zones touchées.

Martin Griffiths s’est récemment rendu en Somalie, où plus de 200.000 personnes sont actuellement menacées de famine, un chiffre qui devrait atteindre 300.000 d’ici novembre 2022.

De récentes évaluations humanitaires ont identifié des centaines de milliers de personnes confrontées à des niveaux catastrophiques de faim ou phase 5 du système intégré de classification des phases (le stade ultime le plus dévastateur).

« Il n’y a pas pire que cela », a déclaré M. Griffiths, notant que la souffrance généralisée se résume à l’impact direct et indirect du conflit et « au comportement des parties combattantes ».

Selon lui, un schéma similaire se répète dans chaque contexte  et que les civils sont tués et blessés, les familles déplacées de force, l’accès aux marchés et au travail perturbé, les stocks de nourriture pillés, tandis que le déclin économique général rend la nourriture hors de portée des personnes vulnérables.

« Dans les cas les plus extrêmes, les parties combattantes ont délibérément coupé l’accès aux fournitures commerciales et aux services essentiels dont les civils dépendent pour survivre », a-t-il déclaré.

Alors que les humanitaires ont étendu les « lignes de vie de secours », les interférences, le harcèlement et les attaques entravent souvent l’accès aux personnes dans le besoin.

« Les humanitaires resteront et fourniront des secours, mais les conditions dans certains contextes sont inacceptables », a déclaré le patron d’OCHA.

Entre-temps, la sécheresse, la hausse des prix mondiaux des produits de base et les conséquences de Covid-19 et de la guerre en Ukraine aggravent également l’insécurité alimentaire et la misère.

Et les populations du Soudan du Sud, du Nigeria, de l’Ethiopie, du Yémen, de l’Afghanistan et de la Somalie sont « littéralement en première ligne du changement climatique », car elles sont confrontées à des sécheresses, des inondations, de la désertification et de la pénurie d’eau.

Mali: deux militaires français brièvement arrêtés à Bamako

Les deux fonctionnaires de l’ambassade de France à Bamako étaient soupçonnés d’espionnage.Jeudi 15 septembre, deux militaires français ont été arrêtés à Bamako en début d’après-midi. Selon l’AFP, les deux soldats travaillent à l’ambassade de France et prenaient des photos d’un terrain de football pour mettre à jour le plan d’évacuation des ressortissants français dans la capitale malienne.

Du coté du gouvernement malien de transition, aucune communication officielle n’est notée, mais des sources diplomatiques citées par AFP font état de « raisons sécuritaires » pour justifier cette arrestation.

Après « vérifications », les deux militaires français ont été libérés vendredi 16 septembre dans la matinée.

Cette affaire intervient dans un contexte marqué par la détérioration des relations diplomatiques entre Paris et Bamako.

Crise diplomatique

Les militaires qui ont pris le pouvoir au Mali, suite à un coup d’Etat contre Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020 suivi d’un autre putsch en mai 2021 contre le président de la transition Bah N’dao et son Premier ministre Moctar Ouane, accusent la France d’ « abandon en plein vol ».

En juin 2021, le président français, Emmanuel Macron avait annoncé le retrait de l’opération Barkhane qui intervient depuis 2014 au Mali, dans le cadre de la lutte contre les jihadistes.

En réponse, Bamako s’est rapprochée davantage de la Russie et aurait fait appel à la compagnie militaire privée russe Wagner pour combler le vide laissé par la France.

Dans la foulée, les autorités de la transition ont dénoncé les accords de défense avec Paris qui, poussée vers la sortie, a accéléré le retrait définitif de ses militaires du Mali.

Une nouvelle étape de cette crise a été franchie lorsque dans une lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations unies, le gouvernement malien a accusé Paris de soutenir les groupes jihadistes et demandé à exposer les preuves en sa possession.

Zambie : la Procureure générale craint pour sa vie

Lillian Siyunyi dit avoir reçu plusieurs menaces ces dernières semaines.Le gouvernement zambien a décidé de retirer à la Procureure générale, Lillian Siyunyi, sa garde rapprochée. La Directrice des poursuites publiques (DPP), qui a été nommée par l’ex-président, Edgar Lungu, est tombée en disgrâce avec le régime du président Hakainde Hichilema et fait actuellement l’objet d’une enquête de la Commission des plaintes judiciaires sur sa conduite professionnelle.

Elle a déclaré qu’elle vivait dans la crainte d’être attaquée, après avoir reçu un certain nombre de menaces ces dernières semaines et qu’elle avait dû s’enfuir de chez elle au moins trois fois.

« J’ai dû m’enfuir de chez moi plus de trois fois » après avoir reçu des menaces d’agents connus, a-t-elle déclaré.

Mme Siyunyi a refusé de se présenter devant la commission judiciaire, arguant que son serment constitutionnel de secret devait d’abord être levé par Hichilema avant qu’elle ne puisse se présenter devant l’instance.

La Procureure a affirmé que si elle répondait à l’une des accusations portées contre elle avant la levée de son serment de secret, elle violerait la constitution et commettait un crime.

Poursuivant, elle a fustigé le fait que, malgré le refus de la dérogation, la commission judiciaire a procédé à l’audition des plaintes déposées contre elle.

France : un génocidaire rwandais remis en liberté

La justice française a autorisé la libération d’un génocidaire rwandais qu’elle avait inculpé en 2007.Laurent Bucyibaruta, l’un des anciens hauts responsables de l’administration rwandaise à Gikongoro (Sud), qui purgeait une peine de 20 ans de prison pour son rôle dans le génocide de 1994, a été libéré de prison en France, en raison de sa mauvaise santé.

Reconnu coupable de complicité de génocide et de crimes contre l’humanité, M. Bucyibaruta était incarcéré dans une prison française. Il était accusé d’avoir dirigé le massacre de Tutsis dans les secteurs de Gikongoro de Murambi, Cyanika, Kaduha, Kibeho, la prison de Gikongoro et l’école technique de Murambi, dans le Sud du Rwanda. Il a toujours nié les accusations.

La Cour qui l’avait jugé estimait qu’en vertu de sa position et de son autorité, Bucyibaruta avait commis des crimes de complicité de génocide contre l’humanité à l’Ecole Marie-Merci de Kibeho.

Il avait cependant été innocenté de toutes les charges liées au génocide qui s’est produit à Kibeho, où il était accusé d’avoir participé au meurtre de plus de 28.000 personnes.

Selon ses juges, quelques jours après la mort du président Juvénal Habyarimana dans un accident d’avion, Bucyibaruta avait parcouru la ville de Gikongoro en voiture avec un mégaphone pour inciter à la vengeance, encourageant les Hutus à chasser et tuer les Tutsis.

La Gambie paralysée par une grève des transporteurs

Une grève nationale des transports publics gambiens a pratiquement paralysé le trafic pour des milliers d’usagers dans et autour des communes urbaines du pays, a constaté APA mercredi à Banjul.Depuis lundi 12 septembre 2022, les chauffeurs commerciaux ont répondu au mot d’ordre de grève lancé par le Syndicat des transports de Gambie (GTU) en raison d’un grand nombre de problèmes non résolus qui, aux yeux du syndicat, résultent de la passivité du gouvernement.

Selon le président du Syndicat des transports, Omar Ceesay, certains de leurs griefs sont la hausse du prix du carburant, l’augmentation des péages sur le pont de la Sénégambie dans la ville frontalière de Farafenni et la prolifération des postes de contrôle sur toutes les routes carrossables du pays.

Depuis juillet dernier, le prix du carburant à la pompe a augmenté de 69,52 dalasi à 78,76 dalasi pour l’essence et de 64,78 dalasi à 73. 78 pour le diesel, ce qui a poussé les transporteurs à doubler les tarifs pour les passagers qui se plaignent d’avoir à supporter une partie du poids de ces « augmentations insensées ».

De la capitale Banjul à la commune peu peuplée de Bakau, en passant par la métropole urbaine de Serrekunda et ses environs, les voyageurs désemparés ne savent plus où donner de la tête face à la pénurie de véhicules commerciaux pour les emmener au travail ou les aider dans leurs activités commerciales ou sociales.

Leur seule source d’espoir est constituée par quelques chauffeurs de taxis qui ne semblent pas rentrer dans le rang comme l’a ordonné le GTU pour amener le gouvernement à négocier et à réviser les tarifs des carburants qui ont « bâillonné » leur activité.

Ils profitent de la crise causée par la grève pour tripler les tarifs pour les passagers bloqués qui n’ont d’autre choix que de payer pour arriver à leur destination.

Pendant ce temps, le ministère des Transports, des Travaux publics et de la Communication campe sur ses positions, insistant sur le fait que le syndicat des transports devrait envisager de mettre au pas ses chauffeurs qui ont l’habitude de doubler les tarifs bien au-delà de ceux fixés par l’Etat.

En raison de la crise, la Gambia Transport Service Corporation, qui a mis en service une cinquantaine de nouveaux bus en juin 2022, est entrée dans la danse, élargissant sa rotation et fournissant davantage de minibus pour transporter les usagers sur des routes où elle ne s’était jamais aventurée.

Cependant, ces bus n’ont jusqu’à présent pas suffi pour mettre fin aux difficultés de déplacement des citoyens, dont beaucoup critiquent le syndicat des transports. Les détracteurs du syndicat des transports accusent Ceesay et ses acolytes de « sabotage économique criminel ».

Nombreux sont ceux qui, sans avoir de sympathie pour les grévistes, affirment que la seule réponse du gouvernement à leur action est de fournir davantage de flottes de transport pour résoudre l’éternelle crise à laquelle sont confrontés quotidiennement les Gambiens.

L’Afrique du Sud endeuillée par « l’assassinat » d’une magistrate

Romay van Rooyen a été retrouvée morte, le week-end dernier, à son domicile de Marina da Gama (banlieue sud du Cap).La juge aurait été tuée chez elle dans une tentative de vol ayant mal tourné. Une thèse confortée par la disparition de sa voiture, probablement emportée par les malfrats. Mais ses proches écartent cette hypothèse. Pour eux, c’est un assassinat.

Dans une déclaration, faite ce mercredi, le ministre sud-africain de la Justice, profondément attristé par la nouvelle, a adressé ses sincères condoléances à la famille, aux amis et collègues de la défunte, avant de s’engager à « enquêter » pour traquer les responsables de ce qui apparaît comme un meurtre.

« La sécurité de nos officiers de justice reste une priorité absolue. Le décès du magistrat Van Rooyen est une perte pour notre système judiciaire », a soutenu le ministre Ronald Lamola.

Romay van Rooyen, âgée de 50 ans, a commencé sa carrière judiciaire en 1997. Elle a notamment occupé les fonctions de Procureur et d’avocate d’État à la Haute Cour du Cap occidental.

En 2016, Romay van Rooyen est devenue juge par intérim pour présider des tribunaux de première instance. Cinq ans plus tard, elle est promue magistrat à titre permanent auprès du Tribunal de première instance de Vredenburg, une ville de la province du Cap occidental.

Côte d’Ivoire : des femmes aux faux cils pour sublimer les regards

De plus en plus, des femmes en Côte d’Ivoire mettent de faux cils pour s’enjoliver avec ces artifices de beauté, cependant la pose de ces objets peut causer des problèmes de santé.Le business autour des cils artificiels est florissant à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, où le jeu de la séduction est pris très au sérieux par certaines femmes pour se faire belle, à tout prix, afin d’entrer dans les canons de beauté.

Aïcha, la trentaine, venue se donner un plus bel aspect au Grand marché de Marcory, dans le Sud d’Abidjan, affirme que cela « rend la femme très belle » et offre un visage lumineux grâce à cet écrin de beauté.

Pour les utilisatrices, les faux cils transforment la beauté de la femme et relèvent l’éclat de son visage. Une dame qui a requis l’anonymat, assise devant une maquilleuse, renchérit également que « cela embellit le visage et rend les dames encore plus coquettes ».  

Dans ce marché, ce sont en moyenne 80 femmes qui y viennent les week-end pour avoir des yeux de biche. Ikiman Odjé, une poseuse de cils artificiels soutient que celles qui vont au travail n’ont pas tout le temps pour se maquiller, alors les faux cils renforcent leur « make up ».   

Le procédé, dira-telle, consiste à laisser les cils artificiels sur les cils naturels ou légèrement au-dessus à l’aide d’une colle. Spécialisée dans l’art de façonner le regard au grand bonheur des femmes, Odjé confie que les prix de la pose des cils varient selon les qualités entre 1.000 Fcfa et 7.000 Fcfa

La plupart des clientes des cils artificiels n’ont pas conscience des risques de santé auxquels elles s’exposent. Aujourd’hui, il y a même des cils humains que certaines réclament pour porter leur beauté à son summum.   

Interrogé, Dr Thierry Sowagnon, un ophtalmologue, déclare que les faux cils peuvent contenir des micro-germes qui peuvent créer des infections, donner des lésions sur la cornée de l’œil ou provoquer un abcès. La conséquence la plus grave étant la perte de vision.   

Sylvestre Kacou, lui, dit aimer ce qui est naturel et non artificiel. Pour cet homme, « ce n’est pas joli » et « pas bon » de mettre les faux cils que les filles mettent arguant s’embellir. Quant à M. Abo « ça fait partie de l’hygiène corporelle », quelque chose qu’il « aime très bien, (car) ça fait joli et rayonner le visage ».  

Quoi qu’il en soit, des femmes sont prêtes à injecter d’importantes sommes dans ces artifices pour se faire une beauté délirante dans des salons de coiffure. Les faux cils sont en vogue et beaucoup utilisés lors des évènements festifs dans le pays.

Maroc : hausse des cas de divorce

Le Maroc a affiché ces deux dernières années une hausse galopante des cas de divorce. Un constat que le ministre de la Justice explique par une prise de conscience dans le couple de la nécessité de gérer les divorces sur la base de l’entente et du dialogue et l’assouplissement de la procédure de divorce en cas d’accord entre les deux parties.S’exprimant lors de la séance orale de la chambre des représentants, le ministre cde la Justice, Abdellatif Ouahbi a rappelé que les cas de divorce avaient connu une baisse depuis l’entrée en vigueur de la Moudawana en 2004, avant de repartir à la hausse en 2021 pour atteindre 26.957 cas (+6.585 par rapport à 2020).

Toutefois, a-t-il relevé, la part du divorce par consentement mutuel dans le total des cas de divorce a sensiblement augmenté (76% contre 7% en 2004). Le ministre a attribué les raisons de cette situation à plusieurs facteurs, dont la prise de conscience croissante du couple de l’importance de mettre fin à la relation conjugale de manière amicale, de résoudre les conflits familiaux par le dialogue pour parvenir à un accord, la souplesse et la facilité qui caractérisent ce type de divorce.

Il a par ailleurs indiqué que le divorce révocable est sur une tendance baissière, soit 526 cas en 2021 contre 7.146 cas en 2004.

Le ministre a rappelé les évolutions apportées par le code de la famille en la matière et dont l’objectif est de protéger les droits de la femme et de préserver l’intérêt de l’enfant.

«Le code de la famille comprend de nombreuses garanties pour faire progresser l’institution de la famille avec toutes ses composantes pour lui permettre de continuer à remplir ses fonctions de première cellule de la société», note le ministre.

Il a rappelé les mesures restrictives pour réduire les abus dont le mari pouvait faire usage et éviter ainsi le préjudice qui résulte du divorce que ce soit pour la femme ou les enfants.

Invasion de la RDC par l’Ouganda : début des indemnisations

Le premier des trois paiements de l’amende est crédité de 65 millions de dollars.En février 2022, la Cour internationale de justice avait condamné l’Ouganda à payer des dommages à titre de réparations pour son invasion de la République démocratique du Congo voisine au début des années 2000.

Sur les 325 millions de dollars de l’amende, 225 millions seront versés à titre de dommages et intérêts aux personnes affectées par l’invasion, 40 millions de dollars pour les dommages matériels et 60 millions de dollars pour les ressources pillées.

Les paiements sont censés être effectués selon un calendrier fixé par la Cour internationale de justice, qui s’étend de 2022 à 2026.

Af’Sud: l’effondrement d’un barrage minier fait quatre morts

Le gouvernement a promis la publication d’un rapport détaillé sur le drame après la compilation des données.Un barrage minier s’est effondré dans la ville diamantifère de Jagersfontein dans la province de Free State, tuant quatre personnes et blessant 40 autres, a annoncé lundi le ministre des Ressources minérales et de l’Energie, Gwede Mantashe.

Il a annoncé que les secouristes ont évacué des dizaines de résidents vers des fermes voisines, tandis que les blessés ont été acheminés vers des hôpitaux pour y être soignés.

« Neuf maisons ont été emportées par les eaux du barrage, tandis que 20 ont été complètement endommagées par l’inondation du barrage », a précisé M. Gwede Mantashe, soulignant que les opérations de recherche et de sauvetage se poursuivent à la mine de diamants qui appartenait autrefois à De Beers.

Le Foraf veut faire des régions d’Afrique des « pôles structurants »

La première édition du Forum des régions d’Afrique (Foraf) « s’est avérée être un succès », selon les organisateurs.Clap de fin sur le Foraf. Tenu du 8 au 9 septembre à Saïdia, dans la région de l’Oriental au Maroc, le tout premier Forum des régions d’Afrique (Foraf) a réuni environ 500 délégués venus de 30 pays dont 21 pays du continent. Plus de 80 présidents de gouvernements régionaux africains ont participé à cet « événement historique » qui a permis d’ouvrir de nouvelles perspectives autour de la gestion des collectivités africaines.

La Déclaration de Saïdia a souligné notamment la nécessité de faire des régions d’Afrique des pôles structurants du développement durable du continent et des étapes importantes dans la construction de « l’Afrique intégrée que nous voulons », selon un communiqué reçu à APA. Elle a également affirmé l’importance d’appeler les gouvernements nationaux et les partenaires du développement à s’assurer que les moyens financiers de mise en œuvre des politiques publiques nationales et des agendas mondiaux atteignent les budgets des gouvernements régionaux.

Un des moments clés de la clôture du Foraf a été « la présentation de sa feuille de route qui a été élaborée pour fixer des objectifs concrets à tous les présidents des régions d’Afrique et les inviter à renforcer leurs gouvernements régionaux, financièrement, techniquement et démocratiquement », précise le document. Elle prend en compte « le plan décennal » de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), organisatrice du Foraf, soulignant que ce plan est plus connu sous le nom de GADEPPA 2.0.

Les participants se sont « engagés à collaborer » avec le secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) et Afreximbank, avant d’encourager le secrétariat de CGLU Afrique à établir un protocole d’accord avec les institutions susmentionnées. La feuille de route sera traduite en un plan d’action qui sera élaboré par un groupe de travail composé de cinq membres dont un par région. Ce plan de travail sera présenté lors du Conseil Panafricain de CGLU Afrique qui se tiendra à Tanger, du 1er au 3 novembre 2022.

L’Ethiopie réceptionne une 1ère cargaison de céréales d’Ukraine

Dans ce pays d’Afrique de l’Est, plus de huit millions de personnes touchées par la sécheresse ont reçu une aide alimentaire cette année.La première cargaison humanitaire de céréales transportée d’Ukraine par le Programme alimentaire mondial (PAM) est arrivée en Ethiopie. L’aide alimentaire livrée dans le cadre de l’Initiative dite des céréales de la mer Noire, négociée par la Turquie et les Nations unies, permettra de fournir une assistance pendant un mois à plus de 1,5 million de personnes déplacées par la sécheresse et les conflits, a expliqué Stéphane Dujarric, porte-parole principal du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, lors d’un point de presse tenu ce vendredi.

Il a souligné que les céréales sont actuellement stockées dans l’entrepôt principal du PAM situé dans la ville d’Adama et seront distribuées dans les semaines à venir.

Les conflits, la sécheresse et la hausse des prix sont à l’origine de l’insécurité alimentaire en Éthiopie. Avec 20 millions de personnes ayant besoin d’aide alimentaire dans le pays, le PAM a indiqué que la stabilité de la chaîne d’approvisionnement est essentielle à son travail.

« Nos collègues humanitaires nous disent que les combats dans le nord du pays continuent d’avoir un impact sur les personnes vulnérables et sur la livraison de l’aide. Dans certaines parties des régions du Tigré, d’Amhara et d’Afar, des dizaines de milliers de personnes seraient déplacées par les combats et l’insécurité », a poursuivi Stéphane Dujarric.

Le porte-parole principal du Secrétaire général des Nations unies a précisé qu’il n’y avait pas eu de mouvements de convois humanitaires dans le Tigré depuis deux semaines, empêchant la livraison d’intrants, notamment d’engrais supplémentaires pour la prochaine saison agricole.

Les vols bihebdomadaires du service aérien humanitaire des Nations unies entre Addis-Abeba et Mekelle, la capitale régionale du Tigré en proie à des combats entre le Front de Libération du Tigré (TPLF) et l’armée éthiopienne, ont également été suspendus.

Décès d’Elisabeth II : l’hommage de l’Afrique à la « reine de la décolonisation »

Les pays africains, en particulier ceux du Commonwealth, ont rendu des hommages émouvants à la reine Elizabeth II, qui s’est éteinte jeudi à l’âge de 96 ans à Balmoral, en Ecosse.

Sa mort marque la fin d’une époque, mettant un terme au règne de la plus ancienne reine britannique et plongeant des millions de personnes en Grande-Bretagne, dans le Commonwealth et dans le reste du monde dans un état d’angoisse et de larmes.

Intronisée en 1952, alors que la clameur de l’indépendance dans de nombreuses colonies britanniques commençait à faire une clameur assourdissante, la reine Elizabeth II régnait autrefois sur un vaste empire de 1,64 milliard de sujets, vivant dans diverses régions du monde, s’étendant de l’Extrême-Orient à l’Afrique, aux Amériques et aux Caraïbes et couvraient quelque 10.254.170 kilomètres carrés.

La plupart des colonies britanniques étant devenues indépendantes en 1960, Elizabeth est passée du statut de souveraine d’un empire à celui de chef solennel du Commonwealth, qui regroupe 56 pays et dominions, dont la plupart ont des liens coloniaux passés avec la Grande-Bretagne.

La durée du règne d’Elisabeth a été mouvementée, de la crise politique qui a embrasé l’Irlande du Nord à la décolonisation de l’Afrique en passant par l’adhésion et le retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne.

Dirigeant l’hommage de l’Afrique à ses 70 ans de service sur le trône britannique et à son engagement envers le continent, le président nigérian Muhammadu Buhari a décrit ses 70 ans à la tête de la monarchie britannique comme « une vie unique, merveilleuse et gracieuse au service du monde et de l’humanité en général.

L’histoire du Nigeria moderne ne sera jamais complète sans un chapitre sur la reine Elisabeth II, une personnalité mondiale imposante et un leader exceptionnel. Elle a consacré sa vie à faire de sa nation, du Commonwealth et du monde entier un endroit meilleur », a-t-il déclaré dans un communiqué, qui salue également l’ascension du fils de la défunte, âgé de 73 ans, sur le trône britannique en tant que roi Charles III.

Le dirigeant nigérian espère que le règne du nouveau roi continuera à témoigner des « relations solides et fraternelles » de son pays avec son ancienne puissance coloniale, la Grande-Bretagne.

Dans un hommage écrit, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a indiqué que l’engagement et le dévouement de la reine pendant ses 70 ans sur le trône restait un exemple noble et vertueux pour le monde entier.

Le président de la nation arc-en-ciel a déclaré avoir rencontré la reine Elisabeth II pour la dernière fois lors de la dernière réunion du Commonwealth qui s’est tenue à Londres en 2018.

Lors de cette rencontre, les deux dirigeants ont passé du temps à regarder les lettres que l’ancien président Nelson Mandela lui avait envoyées, et ils ont « évoqué le grand homme d’Etat que Sa Majesté respectait énormément ».

Au Ghana, les réactions au décès de la reine ont également été exprimées avec une pointe de tristesse, certains la qualifiant de reine de la décolonisation.

L’ancienne Première dame Nana Konadu Agyekum Rawlings, épouse de feu Jerry Rawlings, se souvient de la Reine Elizabeth II comme d’une reine au toucher gracieux qui se reflétait positivement sur tous ceux qui la rencontraient. Elle a ajouté que les Ghanéens l’appréciaient particulièrement en tant que chef matriarcale du Commonwealth à laquelle ils pouvaient facilement s’associer.

Shaiel Ben-Ephraim, un Ghanéen, a tweeté : « Mettons les choses au clair concernant Elisabeth II. Pendant son mandat, le Royaume-Uni a rapidement décolonisé, en commençant en 1957 par le Ghana et en liquidant l’ensemble de l’empire..»

Le président nouvellement élu du Kenya, William Ruto, a déclaré que la défunte souveraine avait guidé le Commonwealth « vers un engagement multilatéral efficace dont le potentiel pour générer d’énormes progrès socio-économiques reste incontestable. »

Le Rwandais Paul Kagamé a conclu que « le Commonwealth moderne » est l’héritage de la défunte.

Le chef d’Etat sierra-léonais Julius Maada Bio a évoqué son extraordinaire dévouement à son pays, aux royaumes, au Commonwealth et au monde, tandis que le Gambien Adama Barrow l’a décrite comme une grande femme d’Etat dont l’héritage continuera de toucher nombre de ses compatriotes, qui se souviennent avec émotion de sa visite en 1961 dans le pays, alors que celui-ci était la plus ancienne, mais aussi la plus petite colonie britannique.

La 55e Journée internationale de l’alphabétisation célébrée à Abidjan

La Côte d’Ivoire a été le pays hôte de la 55e édition de cette journée sous les auspices de l’Unesco qui dénombre dans le monde 771 millions d’adultes non alphabétisés dont la majorité sont des femmes.Le thème retenu pour cette édition est « Transformer les espaces d’apprentissage de l’alphabétisation ». Il vise à libérer le potentiel des espaces d’apprentissage de l’alphabétisation afin de les rendre sûrs, inclusifs et résilients pour ne laisser personnes de côté.

Marraine de cette 55e édition de la Journée internationale de l’alphabétisation (JIA), la Première dame de Côte d’Ivoire, Mme Dominique Ouattara, s’est félicité de l’engagement de la communauté éducative pour un apprentissage de qualité. 

Mme Dominique Ouattara a salué la présence de Mme Stefania Giannini, la directrice générale adjointe de l’Unesco chargée de l’éducation, et les participants venus nombreux de différents pays de la planète.  

Citant l’Unesco, Mme Dominique Ouattara a fait observer que malgré les efforts consentis, 87%  de la population mondiale au-dessus de 15 ans ne sait ni lire ni écrire. En Côte d’Ivoire, le taux est de 47% dont 2/3 sont des femmes et ces disparités s’accentuent davantage en zone rurale.

« En Côte d’Ivoire, notre objectif est de réduire à un minimum de 30% le taux d’analphabétisme national à courte échéance », a-t-elle indiqué, se réjouissant des échanges scientifiques et communautaires qui permettront d’identifier les défis en matière d’alphabétisation. 

Mme Stefania Giannini a fait remarquer que « c’est la première fois depuis des ans que la journée internationale de l’alphabétisation se tient en présidentiel ». Plusieurs  participants ont toutefois suivi l’évènement en ligne. 

La thématique de l’édition 2022 a pour objectif la transformation des espaces d’apprentissage et d’alphabétisation, a-t-elle noté, ajoutant qu’il s’agit d’un changement d’approche en vue de  transformer pour améliorer l’accès des populations marginalisées à l’éducation.

La directrice générale adjointe de l’Unesco a souligné que selon des informations publiées la semaine dernière, « l’Afrique est la région qui compte le plus d’enfants et de jeunes non scolarisés avec un total de 98 millions d’enfants ».

« Le monde compte encore 771 millions d’adultes non alphabétisés dont la majorité sont des femmes », a-t-elle poursuivi, mentionnant que « près de la moitié des jeunes analphabètes, presque 50 millions de jeunes de moins de 24 ans sont analphabètes ».

Le ministre ivoirien de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation, Mariatou Koné, a souligné qu’à ce jour, plus de 2500 centres d’alphabétisation sont enregistrés en Côte d’Ivoire, qui a finalisé récemment ses états généraux de l’éducation et de l’alphabétisation.

Elle a relevé qu’une thématique intitulée « Une société apprenante » était consacrée à l’alphabétisation et déclinée en trois sous-thèmes : une éducation inclusive ; l’alphabétisation des adultes, notamment des femmes et l’apprentissage tout au long de la vie. 

 Selon l’Unesco, on estime que dans les pays à revenus faibles et intermédiaires 53% des enfants de 10 ans ne sont pas capables de lire et de comprendre une histoire simple. Lors de la crise de Covid-19, au moins 31% des étudiants dans le monde n’ont pas eu d’accès aux programmes d’apprentissage à distance numérique et radiodiffusés.

La crise de Covid-19 a affecté des millions d’apprenants à travers le monde. Dans certains pays, des radios, des télés et les SMS ont été utilisés pour diffuser des programmes éducatifs, tandis que dans d’autres des solutions numériques ont été essentielles.