RCA : Antonio Guterres lance un appel aux groupes armés pour un cessez-le-feu

Le Secrétaire général de l’organisation des Nations-Unies l’a demandé dans l’espoir de créer un climat pacifique pour les prochaines élections.

L’enjeu de la situation actuelle de la République centrafricaine préoccupe l’organisation des Nations-Unies. Son Secrétaire général, Antonio Guterres, dans un message a appelé les acteurs armés à un cessez-le-feu dans l’espoir de créer un climat pacifique pour les prochaines élections groupées du 27 décembre 2020.

A quelques semaines des élections en République centrafricaine, les déclarations se multiplient sur le plan national et international. Le Secrétaire général de l’ONU s’est prononcé personnellement sur l’enjeu « crucial ».

Le numéro 1 onusien a placé au cœur de sa préoccupation la  pandémie de COVID-19, la situation sécuritaire et les élections qui se pointent à l’horizon.

« La pandémie de COVID-19 est l’un des plus grands problèmes sanitaires de notre temps dont tant de personnes en souffrent. L’ONU aide la République centrafricaine à lutter contre la pandémie en apportant une aide humanitaire et une assistance technique. Toutefois, la paix et la stabilité sont essentielles au succès », a-t-il déclaré.

C’est pourquoi il a lancé un appel à un cessez-le-feu mondial pour qu’ils puissent concentrer, ensemble, sur le vrai combat qu’il appelle « la lutte contre le COVID-19 ».

Le patron de l’ONU trouve encourageant les efforts accomplis dans la mise en œuvre de l’accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine.

Ce n’est pas tout. Le responsable onusien salue également les progrès réalisés en ce qui concerne le processus électoral, malgré les difficultés liées à la pandémie.

« J’invite les parties à prendre de nouvelles mesures pour faire avancer cet accord et l’honorer. Je demande à tous les acteurs armés de respecter le cessez-le-feu. C’est d’autant plus important qu’il est nécessaire de créer un climat pacifique pour les prochaines élections », a-t-il interpellé avant de dire qu’il faut faire taire les armes pour que chacun puisse contribuer à la lutte contre la pandémie au déroulement pacifique des élections et à la réconciliation sans oublier la construction d’un avenir meilleur.

« Vous méritez de vivre dans un pays en pays. L’ONU sera à vos côtés à chaque instant », a-t-il conclu.

RCA-Covid19 : les mesures barrières de moins en moins appliquées

Un relâchement dans l’observation des mesures barrières contre le coronavirus se font constaté en République centrafricaine, alors que le pays a atteint lundi la barre des 50 cas confirmés.

Dimanche dernier, presque tous les bistrots ont rouvert leurs portes et de nombreux clients s’y sont agglutinés dans la capitale Bangui, et les rassemblements ont repris de plus belle.

De nombreux fidèles ont repris le chemin des lieux de culte, un phénomène pourtant dénoncé par le gouvernement et des leaders religieux.

Aux frontières nationales, selon des sources locales, des passagers en provenance du Cameroun et autres pays voisins font des détours pour échapper aux contrôles, ce qui fait que plusieurs cas importés ont été détectés ces derniers jours par les autorités sanitaires centrafricaines.

A ce jour, la RCA a signalé un total de 50 cas confirmés de COVID-19, dont neuf cas déclarés ce lundi. Il s’agit de huit cas importés et d’un cas de contamination locale.

Pour renforcer la lutte contre le coronavirus, le gouvernement centrafricain a déclaré ce lundi la prorogation d’un mois renouvelable de certaines mesures barrières, notamment la fermeture de l’aéroport de Bangui et la distanciation sociale dans les moyens de transports publics.

Aux niveaux des frontières, le gouvernement centrafricain a exigé de tous les passagers en provenance du Cameroun voisin un test obligatoire du coronavirus. La navigation sur le cours de l’Oubangui, principal cours d’eau servant de longue frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), est également suspendue.

Covid 19 : le Maroc envoie son aide à la RCA

Cette offre marocaine a pour objectif de soutenir les efforts de la RCA dans la gestion de la pandémie du nouveau coronavirus.

Le Maroc a décidé de porter assistance à quelques pays africains, dont la République centrafricaine.

Un Boeing 767 cargo de Royal air Maroc a atterri ce jeudi 16 avril, à l’aéroport de Bangui, capitale de la République centrafricaine, avec de l’aide d’urgence marocaine pour soutenir les efforts de la RCA dans la gestion de la pandémie du nouveau coronavirus, a indiqué dans un tweet, Global Impact Intelligence.

Si des précisions sont données sur la provenance et l’objectif de cet appui, aucun détail n’a été fait sur la nature de l’aide convoyée en RCA par le Maroc pour soutenir ce pays face à l’urgence de l’heure.

En début de semaine, le roi Mohammed VI avait proposé dans un entretien téléphonique avec les présidents de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, une initiative commune aux chefs d’État africains afin d’endiguer la pandémie.

En attendant la mise sur pied de cette initiative, d’ailleurs saluée par plusieurs médias européens, le royaume a une nouvelle fois fait preuve de solidarité pour aider la RCA, déjà affaiblie par un conflit-intercommunautaire.

RCA-Covid 19: la crise sanitaire affecte l’activité des transporteurs à Bangui

Certains taxis ont déjà augmenté le prix des courses pour tenter de compenser les pertes.

Huit cas positifs ont été confirmés, dont deux nouveaux mercredi, les mesures prises pour lutter contre la propagation de l’épidémie du Covid-19 affectent en partie les activités à Bangui. Parmi les mesures prises, certaines concernent les transports: bus, taxis-motos, et taxis. Ces derniers estiment souffrir des directives gouvernementales.

Les consignes prises par arrêté interministériel le 27 mars sont la restriction du nombre de passagers (la moitié des places assises offertes), port de masques et gants obligatoires. Des mesures que les taxis appliquent difficilement et qui ont des conséquences financières importantes. « Le masque est obligatoire pour nous les conducteurs de taxi. J’ai été obligé d’acheter ça très cher. »

Charles, chauffeur de taxi, a réussi à se procurer un masque de chantier. Mais la réduction du nombre de passagers par course, fait qu’il peine déjà à payer la location de son véhicule. « On n’arrive pas à faire le versement du taxi, on n’arrive pas à acheter du carburant et pour le moment d’autres taximen sont parqués, ils ont garé leur taxi. Et même nos clients les étrangers qui venus chez nous pour travailler, eux-mêmes, ils ne sortent pas. Nous, on ne peut rien faire, on a trop souffert. Moi-même, je risque de garer mon taxi. »

Syndicat impuissant

Beaucoup sont dans le cas de Charles, mais le syndicat des taxis est clair: il faut respecter les règles. « Nous avons tenu une réunion avec le ministre des Transports concernant cette crise, on ne peut que se soumettre, on n’y peut rien, affirme Jean-Peter Fall, secrétaire à la revendication du syndicat des taxis et bus. Oui nous avons partagé beaucoup de soucis avec le ministre des Transports concernant le nombre de places, la mobilité des populations, et aussi les masques l’on devrait mettre. Le ministre nous a rassuré. Je dis à tous les conducteurs que cette maladie tue, ça tue réellement. Et c’est à nous d’éviter d’être contaminé. Quand on est malade, on ne peut pas travailler. Donc j’appelle à tous les conducteurs à penser à leur santé d’abord. »