RCA : une attaque des rebelles fait 37 morts

Au moins, 37 personnes ont été tuées dans une attaque perpétrée par des hommes armés. L’attaque a eu lieu dans la ville de Ndele, dans le nord du pays.

Des hommes, lourdement armés et identifiés comme étant des rebelles, ont mené une attaque meurtrière dans le nord de la Centrafrique, malgré l’intervention des forces onusiennes. « Des rebelles ont pris d’assaut le marché central de la ville en tuant au moins 37 personnes. Au moment de l’attaque, les forces onusiennes et une autre milice, qui contrôlait auparavant Ndele, n’ont pas réussi à repousser les assaillants qui ont fini par installer leur base dans une église », rapporte bbc.com.

De son côté, le porte-parole du gouvernement donne un bilan détaillé et inférieur à celui annoncé par la BBC: « Des affrontements entre groupes armés à Ndélé, dans le nord-est de la République centrafricaine, ont fait 25 morts, dont 21 civils, et 51 blessés », a annoncé jeudi le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication.

L’année dernière, des attaques ont eu lieu en avril, mai, octobre et novembre, faisant plus d’une centaine de morts. Des centaines de blessés sont également à déplorer. Les membres du Conseil de sécurité avaient, suite à une attaque contre les soldats de MINUSCA, condamné énergiquement toutes les attaques et provocations à l’encontre de la MINUSCA, perpétrées par des groupes armés. Ils ont souligné que les attaques, prenant pour cible des soldats de la paix, sont susceptibles de constituer des crimes de guerre et ont rappelé à toutes les parties, leurs obligations en vertu du droit international humanitaire. Cependant, les groupes rebelles ne cessent de multiplier les attaques à travers le pays, surtout dans la partie nord de la Centrafrique.

RCA-présidentielle : le premier tour se tiendra le 27 décembre 2020

C’est ce qui ressort du nouveau calendrier électoral, qui a été publié par l’autorité nationale des élections (ANE), ce mercredi 29 avril 2020.

C’est officiel, le premier tour de la prochaine élection présidentielle en République centrafricaine aura lieu le 27 décembre 2020. Les résultats provisoires de ce premier tour seront proclamés le 4 janvier 2021, et les résultats définitifs le 23 janvier 2021.

Si aucun candidat ne recueille la majorité absolue, le second tour aura lieu le 7 février 2021, et les résultats définitifs seront publiés le 9 mars 2021, alors que le président élu prêtera serment le 30 mars 2021, selon le calendrier de l’ANE.

Toutefois, a indiqué le porte-parole de l’ANE, Julius-Rufin Ngouadé Baba, tout dépendra du contexte sanitaire actuellement dominé par la pandémie du COVID-19.

Pour rappel, selon le dernier bilan officiel sur la situation épidémiologique, la Centrafrique enregistre à ce jour 50 cas de coronavirus, dont dix guéris.

RCA-Covid19 : les mesures barrières de moins en moins appliquées

Un relâchement dans l’observation des mesures barrières contre le coronavirus se font constaté en République centrafricaine, alors que le pays a atteint lundi la barre des 50 cas confirmés.

Dimanche dernier, presque tous les bistrots ont rouvert leurs portes et de nombreux clients s’y sont agglutinés dans la capitale Bangui, et les rassemblements ont repris de plus belle.

De nombreux fidèles ont repris le chemin des lieux de culte, un phénomène pourtant dénoncé par le gouvernement et des leaders religieux.

Aux frontières nationales, selon des sources locales, des passagers en provenance du Cameroun et autres pays voisins font des détours pour échapper aux contrôles, ce qui fait que plusieurs cas importés ont été détectés ces derniers jours par les autorités sanitaires centrafricaines.

A ce jour, la RCA a signalé un total de 50 cas confirmés de COVID-19, dont neuf cas déclarés ce lundi. Il s’agit de huit cas importés et d’un cas de contamination locale.

Pour renforcer la lutte contre le coronavirus, le gouvernement centrafricain a déclaré ce lundi la prorogation d’un mois renouvelable de certaines mesures barrières, notamment la fermeture de l’aéroport de Bangui et la distanciation sociale dans les moyens de transports publics.

Aux niveaux des frontières, le gouvernement centrafricain a exigé de tous les passagers en provenance du Cameroun voisin un test obligatoire du coronavirus. La navigation sur le cours de l’Oubangui, principal cours d’eau servant de longue frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), est également suspendue.

RCA-Covid 19 : 22 nouveaux cas enregistrés

La République centrafricaine (RCA) a enregistré dimanche 22 nouveaux cas de COVID-19, portant le total à 41.

De ces 22 nouveaux cas, 17 sont des cas récemment importés par voie routière, et les cinq autres relèvent de la contamination locale, selon un communiqué publié dimanche par le ministère centrafricain de la Santé et de la Population.

Le doublement du nombre de cas reflète « l’intensification des activités de dépistages » et démontre qu’une large circulation du virus en RCA, précise le communiqué.

Pour renforcer le contrôle sanitaire des frontières, le gouvernement centrafricain a exigé de tous les passagers en provenance du Cameroun voisin un test obligatoire du coronavirus.

La navigation sur le cours de l’Oubangui, principal cours d’eau servant de longue frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), est également suspendue à causes des précautions se rapportant à la propagation du coronavirus.

A ce jour, la RCA a enregistré au total 41 cas de COVID-19, dont 10 guérisons et zéro décès, selon les chiffres officiels.

Rappelons que la première infection avait été annoncée le 14 mars 2020.

A Madagascar, l’armée livre à domicile une potion gratuite censée protéger du Covid

Des militaires malgaches, en uniforme mais sans arme, font du porte-à-porte dans les ruelles de la capitale Antananarivo. Au programme: distribution gratuite à des habitants, médusés mais ravis, d’une tisane vantée par le président malgache Andry Rajoelina pour lutter contre le nouveau coronavirus.

Cette boisson, conçue par l’Institut malgache de recherche appliquée (Imra), est préparée à base d’armoise, une plante à l’efficacité prouvée contre le paludisme.

« On a fait des tests, deux personnes sont maintenant guéries par ce traitement », a affirmé en début de semaine M. Rajoelina. « Cette tisane donne des résultats en sept jours (…). On peut changer l’histoire du monde entier », a-t-il lancé.

Mardi, c’était au tour de militaires de défendre sur un plateau de la télévision nationale la boisson, lui accordant cette fois-ci des qualités non pas de guérison mais de prévention.

« Il n’y a pas de médicament remède direct contre le coronavirus », a expliqué un médecin de l’armée, le colonel Willy Ratovondrainy. « Mais la seule solution jusqu’ici c’est le renforcement de l’immunité. Et ce remède traditionnel renforce l’immunité », a-t-il insisté.

Son efficacité spécifique contre le Covid-19 n’a pourtant fait l’objet d’aucune étude scientifique publiée.

Et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rappelé qu’il n’existait pour l’heure « aucune preuve que des médicaments actuels puissent prévenir ou guérir la maladie », reconnaissant cependant que des « remèdes traditionnels (…) peuvent soulager des symptômes du Covid-19 ».

A Madagascar, pays très pauvre de l’océan Indien, la population, qui se soigne régulièrement à base de plantes, a accueilli à bras ouverts la distribution inattendue et gratuite de la tisane « Covid-Organics ».

« On a hâte d’en prendre depuis qu’on a vu à la télévision le président Rajoelina en boire », explique Jean-Louis Rakotonandrasana, 58 ans, tireur de charrette, après avoir reçu sept sachets de tisane.

– Interdit aux femmes enceintes –

« Je trouve ça génial que ce soit le médicament qui vienne aux gens et non l’inverse », se réjouit aussi Dominique Rabefarihy, mère de famille, avant de répéter le mode d’emploi donné par les militaires.

« Un sachet pour quatre litres d’eau, à prendre à raison de deux verres par jour pour un adulte, et un verre pour les enfants. C’est interdit pour les femmes enceintes. »

La présence des militaires ne semble pas perturber outre mesure Dominique Rabefarihy. « Au contraire, je suis rassurée que l’armée se préoccupe de ma santé et de la sécurité de ma famille. »

Avec la distribution de ce remède traditionnel, l’objectif affiché par les autorités malgaches est de « protéger la population à travers une sensibilisation contre le virus et de renforcer son système immunitaire ».

« Nous recommandons fortement la prise de cette tisane à base de plantes », expliquent-elles, alors que le pays compte 121 cas de contamination confirmés, mais aucun décès.

– Distribution dans les écoles –

L’opération tisane lancée cette semaine et qui doit durer plusieurs jours est menée sur l’ensemble du territoire, avec un accent mis sur les régions où des cas ont été enregistrés (Antananarivo, Fianarantsoa et Toamasina), selon la présidence malgache.

Dans la capitale, des points de distribution fixes ont été aussi mis en place.

« Ici, c’est la version liquide prêt à boire qui est mise à disposition de tout le monde, à raison de 33 cl par personne », explique Rufin Rafanomezantsoa, un représentant de la municipalité d’Antananaviro.

Au bord d’une route poussiéreuse, la foule se presse, sans respecter les gestes barrière, pour obtenir la boisson.

« Tant que l’OMS ne peut pas proposer un médicament pour guérir cette maladie, je fais confiance au remède proposé par le président Andry Rajoelina », explique dans la file d’attente Jean-Paul Rakotozafy, 72 ans.

La distribution de tisane coïncide avec le début du déconfinement progressif des trois principales villes du pays.

« Ce déconfinement est permis car on a trouvé une solution contre le coronavirus », a affirmé, avec aplomb, le président Rajoelina.

Doyen de la faculté de médecine de Toamasina (est), le Dr Stéphane Ralandison tire, lui, la sonnette d’alarme, mettant en garde contre les méthodes « pas bien scientifiques » autour de cette tisane qui a commencé à être aussi distribuée dans les écoles.

« Chaque parent est bien évidemment libre de ne pas autoriser son enfant à le prendre », explique la directrice de cabinet du président, Lova Ranoramoro, mais « jusque-là nous n’avons pas eu de refus ».

Golfe: en Iran, le chef des Gardiens promet une « réponse décisive » aux menaces de Washington

Le chef des Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique d’Iran, a promis jeudi une « réponse décisive » aux Etats-Unis si les menaces du président Donald Trump de « détruire » des embarcations iraniennes dans le Golfe étaient mises à exécution.

« Nous déclarons aux Américains que nous sommes absolument déterminés et sérieux (…), et que toute action sera accueillie avec une réponse décisive, efficace et rapide », a déclaré le général de division Hossein Salami à la télévision d’Etat.

« Nous avons également ordonné à nos unités navales de viser (bateaux et forces américaines) s’ils tentent de mettre en danger la sécurité de nos navires ou embarcations de guerre, » a ajouté M. Salami.

Le regain de tensions entre la République islamique et Washington, ennemis depuis plus de 40 ans, survient une semaine après un nouvel incident dans les eaux du Golfe entre des bâtiments de l’US Navy et des patrouilleurs des forces navales des Gardiens de la Révolution.

Mercredi, tandis que les Gardiens annonçant le lancement avec succès d’un premier satellite militaire, M. Trump a écrit sur Twitter: « J’ai donné l’ordre à l’US Navy d’abattre et de détruire toute embarcation iranienne qui harcèlerait nos navires en mer ».

M. Salami a pour sa part estimé que l’incident de la semaine passée était le résultat d’un « comportement non professionnel et dangereux de la part des Américains dans le Golfe Persique ».

Le commandant des Gardiens a également indiqué que les actions américaines dans cette voie navigable sensible avaient été entravées par l’épidémie du nouveau coronavirus.

« Lors de l’incident de la semaine dernière, on a constaté l’agitation opérationnelle et le désordre chez les unités navales américaines », a-t-il affirmé.

Selon lui, cela indique que « le commandement et le contrôle de leurs unités militaires peuvent avoir été affaiblis par (…) la maladie du coronavirus ».

L’Iran et les Etats-Unis sont parmi les pays les plus durement touchés par la pandémie de coronavirus.

Selon des chiffres du Pentagone, plusieurs centaines de cas ont été recensés dans l’US Navy, dont un grand nombre (plus de 400) proviennent du porte-avions USS Theodore Roosevelt, immobilisé à Guam, île américaine du Pacifique.

L’aveu du Cameroun du meurtre de civils par des soldats, un signal positif jugent ONU et ONG

Yaoundé a envoyé un signal positif en admettant — laborieusement et sous pression internationale — que des militaires ont tué des civils dont 10 enfants, en février dans un village du Cameroun anglophone séparatiste, estiment l’ONU et des ONG, même si des zones d’ombre demeurent.

Le 14 février, au moins 23 civils, dont 15 enfants, avaient été tués à Nargbuh, un village de la région du Nord-Ouest, selon l’ONU. Un massacre qui avait déclenché un tollé au Cameroun et dans nombre de capitales occidentales.

Depuis trois ans, l’armée et des rebelles séparatistes anglophones s’affrontent quasi-quotidiennement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où vit l’immense majorité de la minorité anglophone du pays. Les deux camps sont régulièrement accusés de perpétrer des crimes et des exactions contre des civils.

Mais pour le massacre de Ngarbuh, Yaoundé niait jusqu’alors farouchement l’implication de son armée, invoquant un « malheureux accident »: pris sous le feu de « terroristes », ses soldats auraient répliqué, un conteneur de carburant explosant dans les échanges de tirs et l’incendie tuant cinq civils.

Un scénario vivement contesté par l’ONU et les ONG, et mis en doute par certains partenaires occidentaux du Cameroun, France et Etats-Unis en tête.

Lundi, plus de deux mois après, les services de l’inamovible président Paul Biya ont finalement admis, au terme d’une enquête selon eux, que deux militaires et un gendarme –en détention aujourd’hui–, épaulés par une milice locale, avaient tué 10 enfants et trois femmes en donnant l’assaut à ce qu’ils assuraient être un repaire de « terroristes », et maquillé leur crime en incendiant les maisons et falsifiant leurs rapports.

– « Une enquête sans précédent » –

Mardi, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme saluait une « étape positive » dans la lutte contre l’impunité, exigeant que « tous les responsables » de cette tuerie soit jugés dans un procès « équitable et transparent ». L’enquête de Yaoundé semble épargner l’institution militaire en attribuant ces « événements tragiques » à trois militaires incontrôlés qui n’en n’avaient pas reçu l’ordre.

« C’est un premier pas qu’il faut souligner », estime l’ONG Human Rights Watch (HRW) qui avait publié, le 28 février, un rapport accablant l’armée et une milice alliée. « Qu’une enquête ait été lancée, et plus encore que les résultats de cette enquête, qui reconnaissent l’implication de certains militaires, aient ensuite été publiés nous semble être un vrai effort du gouvernement », déclare à l’AFP Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale de HRW, joint au téléphone depuis Libreville.

Enquête et conclusions « sans précédent dans cette crise », abonde l’ONG camerounaise Centre for Human Rights and Democracy in Africa sur Facebook, en espérant qu’il y en aura d’autres. « Une multitude de massacres auraient été commis par des troupes gouvernementales » en toute impunité depuis 2016, selon elle.

– Bilans différents –

C’est cependant une victoire en demi-teinte pour des acteurs de la société civile.

L’enquête ne reconnaît le meurtre que de 13 civils, assurant que l’assaut a aussi tué « cinq terroristes ». Outre le bilan de 23 civils de l’ONU, une coalition de 26 ONG locales assure que « 31 corps » avaient été découverts, dont ceux de 14 enfants et sept femmes.

« Toute la vérité n’a pas été dite car nos chiffres sont différents », plaide Blaise Chamango, un responsable de cette coalition.

Même constat pour HRW qui avait dénombré au moins 21 civils tués, dont 13 enfants.

Le nombre d’assaillants est aussi sujet à caution. Selon les témoins interrogés par HRW, 10 à 15 « militaires » et au moins 30 supplétifs ont attaqué le village. Le communiqué de la présidence parle de trois militaires, deux gendarmes et 17 civils membres d’un comité de vigilance local.

– Excuses publiques –

M. Chamango et d’autres membres de la société civile camerounaise ont demandé aux autorités des « excuses publiques » aux ONG locales et internationales qui avaient été menacées après la publication de leurs propres conclusions.

« Jusqu’ici, le gouvernement niait les conclusions de nos rapports, parlant de mensonges visant à déstabiliser le pays et ses institutions », explique M. Mudge, de HRW. « Nous espérons que ce rapport d’enquête marquera un tournant, un changement dans nos relations ».

Depuis plus de trois ans, les combats, mais aussi les exactions et crimes commis par les deux camps, ont fait plus de 3.000 morts et 700.000 déplacés dans les deux régions anglophones.

Le tube planétaire sud-africain « Pata Pata » adapté pour lutter contre le coronavirus

Le tube planétaire de la chanteuse anti-apartheid sud-africaine Miriam Makeba, « Pata Pata » a été adapté avec de nouvelles paroles pour aider à combattre la propagation du coronavirus, a annoncé jeudi l’UNICEF.

Les paroles de cette chanson au refrain lancinant, sortie en 1967 et devenue un des symboles de la lutte de libération sud-africaine, ont été revisitées pour encourager la distance sociale et les règles d’hygiène, comme se laver régulièrement les mains.

« Autrefois surnommée +la chanson la plus joyeusement provocante au monde+, elle a été réenregistrée, a indiqué l’UNICEF, « pour diffuser des informations et de l’espoir au temps du coronovirus ».

Née au Bénin, Angelique Kidjo, qui a eu pour mentor Miriam Makeba, chante cette nouvelle version, a précisé l’UNICEF dans un communiqué.

« Pata Pata » signifie « touche touche » dans plusieurs langues sud-africaines.

Des couplets de la version modifiée de la chanson s’élèvent en musique pour dire désormais: « En cette époque de coronavirus, ce n’est pas le temps du toucher… Tout le monde peut aider à combattre Covid-19. Restez à la maison et attendez… Ce n’est pas du pata-pata … Nous devons garder nos mains propres ».

L’original de la chanson a été l’un des plus grands succès de Miriam Makeba.

Connue affectueusement sous le nom de « Mama Africa », elle est décédée à l’âge de 76 ans en novembre 2008, après un concert en Italie.

Elle avait remporté un Grammy Award du meilleur enregistrement folklorique avec le chanteur américain Harry Belafonte en 1965. Mais sa musique avait été interdite dans son pays natal après une apparition dans un film anti-apartheid.

Angélique Kidjo a déclaré que la chanson lui rappelait un ami, le vétéran de l’Afro-Jazz Manu Dibango, décédé au début du mois après avoir contracté le coronavirus.

« Manu m’a inspirée. Miriam m’a inspirée. Et Pata Pata m’a donné de l’espoir », a déclaré Angélique Kidjo dans un communiqué. « Pata Pata a toujours été là pour le peuple dans une période de lutte. J’espère que (cette chanson) va aider de nouveau », a-t-elle ajouté.

Total se renforce dans un projet controversé en Ouganda

Total a annoncé jeudi qu’il allait renforcer sa participation dans un grand projet pétrolier en Ouganda, dénoncé par des ONG de défense de l’environnement et des droits humains.

Le groupe français va acquérir l’ensemble des intérêts de la société pétrolière britannique Tullow dans le projet de développement du Lac Albert en Ouganda et dans le projet d’oléoduc East African Crude Oil Pipe Line (EACOP), qui doit traverser la Tanzanie.

Total doit verser à Tullow 575 millions de dollars ainsi que des paiements conditionnels, indexés sur la production et les cours du pétrole.

« Cela s’inscrit pleinement dans notre stratégie d’acquisition de ressources long-terme à bas coût », a salué le PDG de Total, Patrick Pouyanné, cité dans le communiqué.

Ces deux projets géants, menés avec la compagnie chinoise CNOOC, sont critiqués par des ONG qui les accusent de ne pas prendre en compte les impacts sur les populations et l’environnement.

Six ONG françaises et ougandaises ont ainsi assigné Total pour l’obliger à revoir son « plan de vigilance », une disposition imposée à toutes les multinationales par une loi française de 2017. « Il est question de graves atteintes aux droits humains et à l’environnement », avaient estimé Les Amis de la Terre et Survie.

Fin janvier, le tribunal judiciaire de Nanterre (proche de Paris) s’était déclaré incompétent et avait renvoyé l’affaire devant le tribunal de commerce.

Total estimait alors que « son plan de vigilance est conforme aux dispositions de la loi sur le devoir de vigilance et s’attache à identifier les risques répondant aux préoccupations des associations ».

Le groupe considère en outre s’être « assuré que sa filiale en Ouganda avait bien appliqué les plans d’actions adaptés afin de respecter les droits des communautés locales ».

L’opération annoncée jeudi avait jusqu’à présent coincé sur des questions fiscales et la taxation du produit de la vente.

« Les conditions de la transaction ont été discutées avec le gouvernement ougandais et les autorités fiscales compétentes, et un accord de principe a été conclu sur le traitement fiscal de la transaction », a précisé Total.

« Cet accord avec Tullow et le gouvernement ougandais, fruit d’un bras de fer fiscal, va permettre à Total de relancer de plus belle son méga-projet pétrolier », a regretté jeudi Juliette Renaud, des Amis de la Terre France. « Comme toujours, Total est guidé par un objectif de maximisation des profits sans souci pour les conséquences dramatiques pour les populations, l’environnement et le climat », a-t-elle réagi.

A Moscou, un hôpital public « modèle » en première ligne contre le virus

Une aile entière de l’hôpital public moscovite de Spassokoukotski a été reconvertie en service de maladies infectieuses. Moins d’une semaine après son ouverture, la quasi-totalité des lits y sont occupées par des malades du Covid-19.

« Ioura », « Masha »… Seuls les diminutifs griffonnés dans le dos permettent de distinguer les soignants emmitouflés dans leurs combinaisons de protection complètes, alors qu’ils s’apprêtent à passer le sas conduisant à la « zone rouge », où se trouvent les patients infectés par le nouveau coronavirus.

Moscou est le principal foyer épidémique du pays, avec 33.940 des 62.773 cas enregistrés et 288 des 555 morts, selon le bilan publié jeudi.

Dans l’établissement défraîchi de Spassokoukotski, les patients occupent déjà 406 des 434 lits mis à disposition il y a une semaine. Et déjà les cernes des soignants sont profondes.

Habituellement chirurgien gastrique, Dmitri Alaïev, 35 ans, est désormais responsable d’une section accueillant une quarantaine de malades. Après sept heures de service, il s’accorde une pause d’une demi-heure, avant d’y retourner.

« Le travail n’est pas facile, avec les combinaisons, les masques etc. Mais les chirurgiens ont l’habitude de travailler dans ces conditions », dit-il.

« Ce qui est difficile, c’est d’être loin de sa famille, en isolement », raconte le jeune médecin, buvant de grandes gorgées d’une bouteille d’eau.

Le personnel traitant le Covid-19 a en effet été relogé dans des hôtels, afin d’éviter la contamination des proches.

– Peur de la contamination –

Moscou, avec ses moyens financiers inégalés en Russie, est présenté par les autorités comme le modèle de la lutte contre l’épidémie.

A Spassokoukotski, les équipements de protection ne manquent pas, assurent les médecins lors d’une visite supervisée organisée pour l’AFP par le département de la Santé de la capitale russe.

Ici, des palettes entières chargées de masques, lunettes, combinaisons, couvre-chaussures sont stockées.

Mais ce n’est pas le cas partout en Russie. Selon des témoignages recueillis par l’AFP et des syndicats, de nombreux médecins font état de pénuries graves, qui risquent de faire d’eux des victimes et des vecteurs de contagion.

Le docteur Alaïev assure que lui et ses camarades restent « très optimistes malgré les circonstances », mais admet néanmoins avoir peur: « quand on voit le taux d’infection des médecins (…), je pense que la situation sera assez grave ».

Le ministère de la Santé n’a publié aucune statistique à ce sujet. Mais des dizaines de cas ont été rapportés par des soignants et des médias.

Ne souhaitant pas s’exprimer sur les conditions de ses collègues ailleurs en Russie, le médecin en chef de l’hôpital, Alexeï Pogonine se veut rassurant.

« Ici, des conditions uniques ont été créées pour accueillir les patients », déclare le responsable de 45 ans, également chef-adjoint des services de santé de Moscou. « Le personnel est à la fois psychologiquement et physiquement bien protégé ».

– Questions sur la capacité en lits –

Un protocole strict est en place. Une fois équipés, les soignants attendent devant le sas de sécurité l’heure exacte de leur prise de service, inscrite sur leur poitrine au feutre rouge. Liberté personnelle: certains agrémentent leurs combinaisons blanches de dessins de fleurs.

Les patients aussi sont, dit le Dr. Pogonine, dans des conditions de confort rares pour les hôpitaux publics russes, réputés décrépis après des années de coupes budgétaires: deux malades par chambre, des toilettes attitrées.

Les soignants disposent d’aires de repos où, vêtus de leurs pyjamas à carreaux de service, il prennent leurs repas ou piochent dans les livres disponibles, de Dostoïevski aux romans de gare.

Mais l’on ne s’y prononce pas sur l’avenir: que va-t-il se passer si l’hôpital et Moscou venaient à manquer de lits ?

Au rythme actuel, les 80.000 places disponibles en Russie seront occupées dans trois à quatre semaines, selon les autorités.

A Spassokoukotski, sur un canapé, deux infirmières se reposent adossées l’une à l’autre, comparent leurs manucures défraîchies, les traits tirés, la peau marquée par les masques et les cheveux en bataille.

Face à l’avenir incertain et loin de leurs proches, les soignants doivent se « soutenir émotionnellement », remarque l’infirmière en chef Oksana Barichnikova, 43 ans.

« Nous avons vraiment compris que nous sommes une grande équipe, une famille ».