RCA-Covid 19 : le CNCA-PDD appelle au respect des mesures prescrites par le gouvernement

Filles et fils de Centrafrique,

Chers compatriotes,

Ce n’est point un film de science-fiction. C’est une rĂ©alitĂ©. Cet ennemi redoutable et implacable existe rĂ©ellement. Il frappe Ă  tout moment et ne fait aucun choix. Gouvernants et gouvernĂ©s, riches ou pauvres, hommes, femmes et enfants, personnes ĂągĂ©es ou jeunes; COVID 19 n’épargne personne.

Le monde dans son ensemble fait face Ă  une crise sanitaire sans prĂ©cĂ©dente depuis quelques mois. Le rythme de contamination par le coronavirus va tous les jours crescendo dans les quatre coins de la terre. Et notre pays la RĂ©publique Centrafricaine n’est point Ă©pargnĂ©.

Oui, cette maladie dont la propagation est rapide inquiÚte tout le monde et comme vous le savez, COVID 19 est une infection qui se complique par une détresse respiratoire trÚs grave. Et malheureusement, des milliers de personnes en sont victimes et ont perdues la vie.

C’est pourquoi notre formation politique le CNCA-PDD invite les centrafricaines et centrafricains ainsi que tous ceux et celles qui ont choisi notre pays pour y rĂ©sider, Ă  ne pas cĂ©der Ă  la panique mais, Ă  faire preuve de discipline, de sĂ©rieux, de solidaritĂ© et de sens de responsabilitĂ© pour une maitrise efficace et rapide de ce flĂ©au.

Il s’agit des mesures certes difficiles mais nĂ©cessaires pour garantir la protection de tous et de chacun et de limiter la propagation de cette pandĂ©mie.

Oui, nous savons que nos autoritĂ©s en synergie avec les partenaires de la Centrafrique ainsi que nos vaillants et dignes acteurs de la santĂ© travaillent d’arrache-pied pour la prĂ©vention et la riposte.

Mais suivons Ă  la lettre les consignes sanitaires de l’organisation mondiale de la santĂ© (OMS) et les instructions de nos autoritĂ©s.

Mettons en pratique toutes les mesures barriÚres à notre disposition. En voici quelques-unes que le CNCA-PDD préfÚre partager avec vous et cela commence par les mains :

-Se laver les mains frĂ©quemment avec de l’eau et du savon ou de prĂ©fĂ©rence, avec une solution hydro alcoolique pour Ă©liminer les virus qui peuvent se trouver sur vos mains. C’est un geste simple, mais trĂšs important.

– Les coudes pliĂ©s, veuillez couvrir votre bouche et votre nez lorsque vous toussez ou Ă©ternuez. Si vous utilisez un mouchoir, jetez-le immĂ©diatement aprĂšs l’avoir utilisĂ© et lavez-vous les mains. Car les gouttelettes propagent le coronavirus. En adoptant une bonne hygiĂšne respiratoire, vous protĂ©gez votre entourage contre les virus tels que le rhume, la grippe ou le coronavirus.

– Evitez de toucher les yeux, le nez et la bouche. Cela peut empĂȘcher le virus d’entrer dans votre corps. Les mains sont en contact avec Ă©normĂ©ment de surfaces couvertes de virus. Une fois les mains contaminĂ©es, le virus se retrouve rapidement sur le visage, oĂč il peut pĂ©nĂ©trer dans votre corps et vous faire tomber malade.

– En termes d’interaction sociale, veuillez garder vos distances. Un Ă©cart d’un (01) mĂštre minimum doit ĂȘtre respectĂ© avec quiconque tousse ou Ă©ternue. En maintenant une telle distance, vous Ă©viterez d’inhaler les gouttelettes Ă©mises par une personne qui Ă©ternue ou tousse Ă  proximitĂ©.

– Veuillez suivre toutes les instructions dĂ©livrĂ©es par les autoritĂ©s. Et si vous avez de la fiĂšvre, de la toux et des difficultĂ©s respiratoires, faites le savoir aux autoritĂ©s sanitaires locales.

Soyons braves, courageux, déterminés et dégageons ensemble une importante énergie cinétique nous permettant de maitriser cette pandémie qui veut nous anéantir.

Chers compatriotes,

Au cas oĂč vous ĂȘtes exposĂ© au virus ou contaminĂ© par le COVID 19 ;

-Respectez la pĂ©riode d’incubation et restez en quarantaine car les symptĂŽmes peuvent mettre jusqu’à 14 jours pour se dĂ©clarer ;

-Portez un masque anti projections pour protéger votre entourage ;

-Evitez les contacts humains, particuliÚrement avec les personnes fragiles (enfants, personnes ùgées, immunodéprimées, femmes enceintes) ;

-Restez chez vous jusqu’à la guĂ©rison.

Ensemble, observons avec civisme, courage et responsabilité, tous ces gestes pour barrer la voie à la propagation du coronavirus et sauver nos vies et celles des autres.

TrĂšs chers compatriotes,

La Centrafrique a besoin de tous ses enfants en bonne santĂ© pour le grand dĂ©fi de sa refondation et sa reconstruction. C’est pourquoi, face Ă  l’adversitĂ© du coronavirus, nous devons  ĂȘtre vigilants, disciplinĂ©s, solidaires et  unis.

Le CNCA-PDD est sans nul doute convaincu que les vaillants centrafricains et centrafricaines qui ont endurés de  diverses et dures épreuves sauront se montrer trÚs fort, face à cette pandémie.

Le CNCA-PDD vous remercie.

RCA : 87,5 milliards FCFA mobilisés pour les infrastructures routiÚres

A l’occasion du 4e anniversaire de son investiture Ă  la magistrature suprĂȘme, le prĂ©sident de la RĂ©publique centrafricaine Faustin-Archange TouadĂ©ra a prĂ©sentĂ©, le 30 mars, son bilan sur l’État de nation.

Élu le 30 mars 2016, Faustin-Archange TouadĂ©ra a fait de la modernisation des infrastructures routiĂšres l’un de ses chantiers prioritaires. Ainsi, en quatre annĂ©es d’exercice, il se targue de plus de 87,54 millions FCFA d’investissement dans le secteur, la grande partie ayant Ă©tĂ© mobilisĂ©e auprĂšs des partenaires internationaux.

« Sur le budget national, le gouvernement a financĂ© les travaux de voiries urbaines bitumĂ©es Ă  Bangui dont le coĂ»t total est de 2,40 milliards FCFA ; des travaux de routes en terre rebĂąties pour un coĂ»t total de 530 millions FCFA, et de pistes rurales pour 2,83 milliards FCFA dont les travaux sont rĂ©alisĂ©s Ă  75% ; ainsi que des ponts consolidĂ©s pour 100 millions FCFA », affirme-t-il. Le gouvernement a par ailleurs procĂ©dĂ© au bitumage de la route Ngaragba – Camp KasaĂŻ et la rĂ©habilitation de la route KassaĂŻ – Boy Rabe.

Les grands axes routiers hors de la capitale ont Ă©galement retenu l’attention de son mandat en cours. « Le gouvernement a obtenu un financement extĂ©rieur d’un montant de 81,68 milliards FCFA pour rĂ©aliser des travaux de rĂ©habilitation de routes en dehors de Bangui, y compris le pont de Bamingui, l’axe Baoro – Bouar et les travaux de connectivitĂ©. »

Afin de poursuivre les chantiers en cours et mener Ă  bien sa derniĂšre annĂ©e de mandat, le prĂ©sident TouadĂ©ra appelle Ă  la « mobilisation pour relever les dĂ©fis qui se posent Ă  nous avec acuitĂ©. Le pays est en marche, il est frĂ©quentable, mais nous devons tenir le cap », car « la moindre rechute sera fatale pour nous. J’en appelle Ă  votre sens de patriotisme pour prĂ©server les acquis ».

RCA : retour des services des impĂŽts au PK5

C’est dans ce quartier que se trouve la majoritĂ© des grands commerçants et oĂč les impĂŽts officiels n’étaient plus prĂ©levĂ©s depuis plusieurs annĂ©es.

Le ministre des Finances et du Budget s’est rendu le 3 mars dans le quartier du kilomĂštre 5 pour annoncer le retour des services des impĂŽts dans le secteur du 3e arrondissement. Le PK5 est souvent dĂ©crit comme le poumon Ă©conomique de la capitale.

Devant la mairie du PK5, le drapeau de la Centrafrique claque au vent. Pour le maire, monsieur Balla Dodo, le retour du prĂ©lĂšvement de l’impĂŽt marque un retour de l’État dans le quartier qui a longtemps fait l’objet de graves violences.

« Cette annĂ©e comme le calme commence Ă  revenir, l’État veut que ça passe directement par les commerçants. C’est une bonne chose selon vous ? Oui bien sĂ»r parce que cela fait presque quatre ans que l’on est en crise, et puis beaucoup de gens ne paient pas leurs impĂŽts. C’est le retour de l’État de droit, le retour de l’autoritĂ© de l’État dans cet arrondissement et c’est une bonne chose. »

Pour se faire, tout est prévu


« On a mĂȘme crĂ©Ă© un bureau… Maintenant les gens qui ne peuvent pas aller jusqu’au centre-ville vont venir directement ici. On a crĂ©Ă© un bureau secondaire des impĂŽts dans la mairie. Il y aura un divisionnaire, un chef de service et des agents. Il y aura presque 20 personnes je crois. »

Un projet soutenu dans le quartier assure le prĂ©sident de l’association des commerçants du kilomĂštre 5 Djibril Youssouf.

« Oui nous on pense que c’est une trĂšs bonne chose vous savez, c’est notre pays. Le kilomĂštre 5, c’est le poumon Ă©conomique de notre pays la RĂ©publique centrafricaine. C’est un travail avec l’association des commerçants du kilomĂštre 5 et le ministĂšre, on a beaucoup travaillĂ© la dessus pendant une annĂ©e. Pour moi c’est un appel auprĂšs de nos commerçants de se mobiliser trĂšs fortement pour payer ses impĂŽts, celui qui paye ses impĂŽts bĂątit son pays. »

Dans le quartier, Achille prépare une robe sur sa machine à coudre.

« En fait c’est normal parce que nous devons ĂȘtre redevable Ă  l’État ce qui peut nous permettre de contribuer au dĂ©veloppement du pays. C’est trĂšs important. C’est normal parce que ça fait plus de cinq ans maintenant que nous avons des activitĂ©s ici sans ĂȘtre redevables, ça fait partie des droits de l’État et si l’État nous demande de payer des impĂŽts, nous devons le faire obligatoirement. »

MĂȘme rĂ©action chez son voisin Abdoulaye, vendeur de tissu


« Ça ne me dĂ©range pas c’est par an ça ne peut pas me dĂ©ranger, je suis content je paie les impĂŽts. Parce que l’impĂŽt ça va aider l’État pour nous tous parce que ce sont les impĂŽts qui arrangent le pays, l’hĂŽpital, l’enseignement, c’est cet argent qui paie les fonctionnaires. Sans les impĂŽts, le pays ne peut pas Ă©voluer. »

Tous les commerçants ne sont pas aussi enthousiastes
 Certains craignent le couplement des impîts, aux taxes douaniùres.

 

RCA-Coronavirus : les leaders religieux à la présidence

Ces hommes d’église Ă©taient en rĂ©union Ă  la prĂ©sidence pour Ă©changer sur la situation du coronavirus et faire des propositions sur des mesures prĂ©ventives.

La Centrafrique compte cinq cas confirmés de coronavirus. Deux grandes réunions se sont tenues à la présidence ce mardi 24 mars, au sujet de la pandémie mondiale. Une premiÚre du comité technique dédiée à  la question du coronavirus, une seconde avec les leaders religieux. Objectif : échanger sur la situation du coronavirus et faire des propositions sur les mesures à prendre.

AprĂšs plusieurs heures de rĂ©union, le ministre de l’administration du territoire, Augustin Yangana Yahote, rassure sur le travail menĂ© par les autoritĂ©s. « Le gouvernement et le chef de l’Etat doivent prendre des mesures Ă©nergiques pour permettre de sauver la population. Aujourd’hui, dans la perspective d’étendre ces mesures, le chef de l’Etat a dĂ©cidĂ© de consulter les responsables et leaders religieux afin de savoir quel serait leur point de vue s’il devait y avoir des mesures concernant les institutions religieuses. Chaque responsable a pu Ă©mettre des idĂ©es qui ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es par les ministres, qui en feront une synthĂšse. Cette synthĂšse sera prĂ©sentĂ©e au comitĂ© de crise. »

Parmi les mesures possibles, la suspension momentanĂ©e des activitĂ©s cultuelles et la fermeture des Ă©coles religieuses. L’Eglise catholique va dans ce sens. NĂ©anmoins, elle a aussi appelĂ© le gouvernement Ă  l’aide. « Nous avons aussi demandĂ© qu’il y ait des mesures d’accompagnement, rapporte Mgr Appora, de la confĂ©rence Ă©piscopale centrafricaine. Oui, on peut parler de fermeture de ceci ou de cela, mais ce n’est pas parce qu’on a fait un confinement en France ou en Italie qu’on va forcĂ©ment faire un confinement en Centrafrique. On le sait, les gens vivent au jour le jour, ce ne sont pas toutes les familles qui ont des congĂ©lateurs. Il y a toute une rĂ©flexion Ă  faire, il ne faut pas faire du copier-coller. »

Les mesures proposĂ©es devraient faire l’objet d’une prise de dĂ©cision rapide.

RCA : des mercenaires de Wagner accusés de viols sur mineures

Dans deux affaires diffĂ©rentes, des mercenaires russes sont accusĂ©s d’avoir violĂ© des mineures Centrafricaines ĂągĂ©es respectivement de 16 et 17 ans, Ă  proximitĂ© de Berengo, situĂ© Ă  une soixantaine de kilomĂštres de Bangui, dans la prĂ©fecture de la Lobaye.

VoilĂ  maintenant un peu plus de deux ans que les premiers mercenaires russes de la sociĂ©tĂ© Wagner sont arrivĂ©s en Centrafrique. Depuis lors, des cas de viols, restĂ©s non-dits jusqu’à maintenant, ponctuent les sujets de plaintes des Centrafricains Ă  leur encontre.

MenacĂ©es par les violeurs eux-mĂȘmes, les victimes ont peur de parler. Leurs proches redoutent Ă©galement les reprĂ©sailles de ces Slaves qui ont la rĂ©putation d’avoir la gĂąchette facile. Pourtant, ces faits finissent par exaspĂ©rer la population et les langues se dĂ©lient peu Ă  peu dans le pays de Boganda parce que ces crimes ne doivent pas rester impunis. Dans ses investigations, la rĂ©daction de Corbeau News a pu recueillir des tĂ©moignages et des documents attestant de violences sexuelles dans des circonstances prĂ©cises.

Les villages les plus exposĂ©s sont ceux qui sont prĂšs des campements russes, oĂč la population se plaint des « virĂ©es » des Russes. Ainsi, Ă  Dirgba, un village prĂšs de BĂ©rengo, Isabelle G., une jeune Ă©coliĂšre de 16 ans, a Ă©tĂ© violĂ©e le 13 mai 2019. La jeune fille a Ă©tĂ© la victime de contractors russes, qui se font appeler Ricko, Chamane et Djicki. Ce jour-lĂ , ils avaient passĂ© la journĂ©e Ă  boire du vin de palme prĂšs du village. Dans la soirĂ©e, la jeune fille a eu la malchance de croiser le chemin de ces Russes avinĂ©s.

Le lendemain, les gendarmes locaux, la victime et son pĂšre ont voulu entendre les suspects mais ils se sont vus refuser l’accĂšs au camp de Berengo, qui est devenu le terrain d’entraĂźnement des mercenaires russes. Depuis, ce dossier est en suspend et les auteurs n’ont pas pu ĂȘtre prĂ©sentĂ©s Ă  la justice. Avec le temps qui s’est Ă©coulĂ©, il y a fort Ă  parier qu’ils poursuivent leurs forfaits en Russie ou dans une autre zone de guerre oĂč le groupe Wagner est dĂ©ployĂ©, que ce soit en Ukraine, en Syrie, au Soudan, en Libye ou ailleurs.

Fin aoĂ»t 2019, c’est un nouveau cas qui est signalĂ© : les tĂ©moignages font Ă©tat d’un certain Melkinov, lui aussi paramilitaire de BĂ©rengo, qui a violĂ© une jeune Centrafricaine de 17 ans. La jeune fille serait dĂ©sormais enceinte. L’affaire est gĂȘnante et Valeri Zakharov, le conseiller « sĂ©curitĂ© » du prĂ©sident Touadera, aurait ordonnĂ© de tout faire pour que cette information ne soit pas Ă©bruitĂ©e. Ses instructions sont claires : rien ne doit se savoir, surtout parmi les journalistes et parmi les reprĂ©sentants de la communautĂ© internationale. « J’espĂšre que Monsieur Valery Zakharov va finir par faire la lumiĂšre sur ce viol impardonnable, commis par un de ses hommes prĂ©sents lĂ -mĂȘme Ă  BĂ©rengo » confie un proche de la victime qui prĂ©fĂšre rester dans l’anonymat.

Les victimes et leurs proches ne se font toutefois guĂšre d’illusion et s’attendent Ă  ce que les autoritĂ©s russes se murent dans le silence ou pire : qu’ils parlent de consentement des victimes voire qu’ils insinuent un coup montĂ© pour porter tort Ă  leurs intĂ©rĂȘts dans le pays. Bien pratique, ce dernier argument est maniĂ© avec habiletĂ© ces derniĂšres annĂ©es pour protĂ©ger les agissements de la sociĂ©tĂ© Wagner dans le pays, Ă  l’image des rĂ©ponses apportĂ©es suite Ă  l’assassinat des trois journalistes d’investigation russes, tuĂ©s prĂšs de Sibut en juillet 2018.

A Bangui comme ailleurs, les habitants aimeraient qu’il n’y ait pas d’autres viols ou d’autres forfaits et comptent sur l’appui des autoritĂ©s pour s’opposer aux violeurs et Ă  ceux qui les couvrent.

Covid 19-RCA, les ONG s’organisent pour limiter les contaminations

Dans un pays Ă©puisĂ© par sept ans de guerre civile, les milliers de personnels de l’Onu et des ONG, portes d’entrĂ©e du virus, veulent continuer d’aider les populations sans les contaminer.

En RĂ©publique centrafricaine, oĂč au moins trois cas ont Ă©tĂ© dĂ©pistĂ©s, la Minusca, la mission de maintien de la paix de l’ONU en Centrafrique, et les ONG humanitaires sont Ă  la fois la solution et un problĂšme face Ă  l’épidĂ©mie. Nous sommes un risque, nous devons Ă  la fois protĂ©ger la population et continuer le travail », rĂ©sumait ainsi, il y a quelques jours, Denise Brown, coordinatrice humanitaire de la Minusca, en Ă©voquant la tĂąche des acteurs humanitaires pour les prochaines semaines.

Le premier cas de coronavirus a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© le 14 mars sur le sol centrafricain. Il s’agissait d’un missionnaire italien. Et les 13 000 personnels de la Minusca, plus gros contingent Ă©tranger en Centrafrique, voyagent Ă©videmment beaucoup. La Minusca mise donc sur la prĂ©vention pour Ă©viter toute contamination. Les rotations non-essentielles avec l’étranger, dont les congĂ©s, sont Ă  l’arrĂȘt. Toute arrivĂ©e en provenance d’un pays Ă  Ă©pidĂ©mie locale ces derniers jours entraĂźne un isolement de 14 jours. Il n’y a pas de passe-droit, ni d’immunitĂ© diplomatique face au virus, insiste Denise Brown.

Risque d’usure du personnel

ExpatriĂ©s confinĂ©s ou bloquĂ©s Ă  l’étranger : ces dispositions ne sont pas sans incidence. Elles touchent aussi la cinquantaine d’ONG internationales, qui n’ont pas l’effectif plĂ©thorique de la Minusca. On craint une communautĂ© humanitaire dĂ©bordĂ©e et fatiguĂ©e, sans possibilitĂ© de relĂšve, admet François Batalingaya, le chef de bureau OCHA, l’agence de l’Onu de coordination humanitaire. Autre prĂ©occupation : comment Ă©vacuer les malades ou les cas suspects, en cas de crise sanitaire ou sĂ©curitaire, avec un trafic aĂ©rien rĂ©duit au strict minimum ?

MalgrĂ© la visibilitĂ© rĂ©duite, les missions habituelles doivent se poursuivre. La Centrafrique, traversĂ©e par sept ans de conflits armĂ©s successifs, connaĂźt l’une des pires crises humanitaires au monde. Les ONG revoient donc les prioritĂ©s. À Oxfam, le directeur local Ferran Puig admet avoir mis en veille les projets non-essentiels, tout en anticipant une Ă©ventuelle Ă©pidĂ©mie dans la population : On se prĂ©pare au pire, en espĂ©rant le meilleur
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RCA-Coronavirus : fermeture des hĂŽtels et autres commerces

Trois cas de coronavirus ont Ă©tĂ© confirmĂ©s jusqu’à prĂ©sent en Centrafrique. Le ministre de l’IntĂ©rieur a annoncĂ© via un communiquĂ© la fermeture des bars et dĂ©bits de boisson.

Le ministĂšre de la SantĂ© a mis en place le 13 mars des mesures pour renforcer la prĂ©vention et l’hygiĂšne dans les espaces publics. Si les structures publiques s’y sont mises, les structures privĂ©es aussi.

A l’entrĂ©e de l’un des principaux supermarchĂ©s du centre-ville, impossible d’entrĂ©e sans se laver les mains. A l’intĂ©rieur le personnel s’affaire.

« Nous avons pris des dispositions par rapport Ă  la sĂ©curitĂ© de nos clients, explique Pascal Koumakombo, l’assistant du gĂ©rant du magasin Leader. Nous avons mis en place un produit de nettoyage pour le lavage des mains Ă  l’entrĂ©e mĂȘme du magasin avec les produits qu’il faut des dĂ©sinfectants et de la javel. A l’intĂ©rieur aussi nous avons des kits pour le personnel des masques et des gants pour leur protection aussi. A tout moment nous avons des gens qui fait du nettoyage pour dĂ©sinfecter les poignĂ©es de portes Ă  tout moment. »

Ce qui semble satisfaire les clients, comme Bernadette. « Je suis trĂšs contente de ça, parce que c’est bon pour Ă©viter les maladies. Il faut protĂ©ger contre cette maladie. »

Dans le grand hĂŽtel Ledger qui accueille de nombreux clients venus de l’international des mesures ont aussi Ă©tĂ© prises. Notamment des produits pour se laver les mains sont disponibles partout.

« Nous sommes tous tenus de prendre des dispositions et il y a eu des mesures prĂ©ventives que la direction gĂ©nĂ©rale a mise en place depuis le 10 mars, avance Jean-Marie Ali, le directeur des ressources humaines de l’hĂŽtel. Nous continuons toujours nous venons de recevoir mĂȘme des consignes de notre mĂ©decin d’entreprise qui nous donne des recommandations Ă  savoir les distances qu’on doit observer, les problĂšmes des accolades, les attroupements de masse  »

Globalement les clients et les personnels ont Ă©tĂ© sensibilisĂ©s et acceptent volontiers de suivre les rĂšgles, mĂȘme s’il y a toujours quelques rĂ©ticents.

RCA : Célestin Yanindji vers la présidence de la fédération de foot

CĂ©lestin Yanindji sera le prochain prĂ©sident de la FCF (FĂ©dĂ©ration centrafricaine de fotoball). Il est l’unique candidat en lice pour les prochaines Ă©lections.

AprĂšs la vacance de pouvoir de Patrice-Edouard Ngaissona, la FCF va se doter d’un nouveau bureau exĂ©cutif. Et le prĂ©sident sera CĂ©lestin Yanindji. Vice-prĂ©sident sortant, c’est lui qui assure l’interim Ă  la prĂ©sidence depuis un an et l’incarcĂ©ration de Ngaissona.

La Commission électorale a dévoilé cette semaine les candidatures aux différents postes à la FCF. Pour des élections prévues le 21 avril.

RCA : vers un soupçon d’un faux passeport diplomatique

La justice centrafricaine soupçonne un faux passeport diplomatique, qui aurait été délivré à un ressortissant iranien.

L’affaire du passeport diplomatique dĂ©livrĂ© Ă  l’Iranien Shahram Dantism a fait couler beaucoup d’encre et de salive Ă  Bangui, capitale centrafricaine. Ledit document a Ă©tĂ© dĂ©livrĂ© le 28 novembre 2019 et signĂ© par Sylvie BaĂŻpo Temon, la ministre centrafricaine des Affaires Ă©trangĂšres, le diplomate, qui travaille pour le RĂ©seau des chambres des experts europĂ©ens, dĂ©partement Afrique de l’Ouest, est qualifiĂ© d’« ambassadeur ». Mais la justice centrafricaine soupçonne ce document de faux.

Relation « tendue » la RCA et la Minusca

Tout serait parti de la décision du gouvernement centrafricain de sanctionner quatre hauts fonctionnaires de cette mission.

Les relations entre la Minusca, Mission multidimensionnelle intĂ©grĂ©e des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique, et le gouvernement centrafricain, mais aussi le chef de l’État, Faustin Archange TOUADERA, traverse un moment difficile, voire tendu depuis plusieurs semaines.

En cause, la décision du gouvernement, en date du 17 février, de sanctionner quatre hauts fonctionnaires de la Minusca, accusés de connivence avec les groupes armés. Ce que le conseil de sécurité conteste et parle de diffamation, mais le pouvoir de Bangui persiste et signe. La tension est à son comble.

MĂȘme si le ministre centrafricain de la SantĂ© de la population, Docteur SomsĂ©,salue l’excellente collaboration entre le gouvernement, la Minusca et l’OMS (Organisation mondiale pour la santĂ©)dans la lutte contre le coronavirus 2020 en RĂ©publique centrafricaine, la rĂ©alitĂ© sur le terrain est toute autre chose. Les relations entre les autoritĂ©s centrafricaines et la Minusca sont de plus en plus tendues Ă  cause d’une dĂ©cision du gouvernement, en date du 17 fĂ©vrier 2020, qui demande expressĂ©ment au reprĂ©sentant permanent du SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral des nations unies en RĂ©publique centrafricaine la mutation forcĂ©e et obligatoire de ses quatre haut-fonctionnaires,  accusĂ©s d’avoir « fourni  des Ă©quipements lĂ©taux et non lĂ©taux aux groupes armĂ©s».

C’est dans ce contexte des relations tendues entre le gouvernement et la Minusca qu’une marche avait Ă©tĂ© organisĂ©e, le 17 fĂ©vrier dernier Ă  Bangui, Ă  la place des nations unies, par le mouvement des jeunes patriotes centrafricains pour la paix (MPCP), et le RĂ©seau national de Sauvegarde des Acquis de la Paix (RNSAP) pour exiger le dĂ©part du sol centrafricain des quatre fonctionnaires de la Minusca qu’ils accusent d’ĂȘtre des mercenaires. Mais il y’a quelques jours, dans un communiquĂ©, l’Union europĂ©enne, l’union africaine, la Minusca, et la CEEAC ont dĂ©noncĂ© la campagne de dĂ©sinformation et de propagande hostile contre le personnel de la Minusca Ă  Bangui.

Le 28 fĂ©vrier, le conseil de sĂ©curitĂ© s’est prononcĂ© sur la campagne contre le personnel de la MINUSCA en Centrafrique et se dit gravement prĂ©occupĂ© par la poursuite des campagnes mĂ©diatiques anti-MINUSCA en « diffusant des informations fausses et inacceptables sur la Mission et son personnel ainsi que des incitations Ă  la haine ».

Comme si cela ne suffisait pas, le mouvement des jeunes patriotes centrafricains pour la paix (MPCP), et le RĂ©seau national de Sauvegarde des acquis de la Paix (RNSAP) , crĂ©Ă©s par Arouna Douamba, menacent Ă  nouveau de paralyser la capitale Bangui Ă  partir du vendredi prochain jusqu’au dĂ©part du sol centrafricain des quatre fonctionnaires de la Minusca : « le Mouvement des patriotes Centrafricains pour la Paix (MPCP) et le RĂ©seau national de Sauvegarde des Acquis de la Paix (RNSAP),  lancent un appel Ă  toute la population Centrafricaine pour une opĂ©ration ville morte jusqu’au dĂ©part dĂ©finitif des 4 mercenaires du territoire Centrafricain ».

C’est clair, le bras de fer est lancĂ©, et la Minusca n’a pas l’intention de cĂ©der Ă  la pression du gouvernement Ă  travers son bras dĂ©linquant « le mouvement des patriotes
 ».

Pour de nombreux observateurs, le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA ne contrĂŽle plus rien dans le pays. On ne peut pas imaginer comment des hommes politiques respectĂ©s, des diplomates onusiens et les religieux sont discrĂ©ditĂ©s et insultĂ©s Ă  la longueur de la journĂ©e dans les mĂ©dias d’État sans que le pouvoir lĂšve son petit doigt pour remettre les choses dans l’ordre. Du jamais vu, selon certains diplomates africains.

Pour les Centrafricains, ceux qui entourent actuellement le chef de l’État ne l’ont pas aidĂ© Ă  gĂ©rer efficacement le pays. Ils ont voulu certainement sa chute, mais ça viendra.