Assemblée nationale : le gouvernement face aux questions

Une séance de questions au gouvernement a eu lieu mercredi 30 octobre à l’Assemblée nationale, en pleine session budgétaire. À un peu plus d’un an des élections, c’est une séance intense qui s’y est tenue.

Les interventions ont été parfois virulentes. « On parle de pots-de-vin portant sur sept millions de dollars ce qui n’est pas surprenant puisque notre pays a été transformé complètement en un égout puant de corruption », s’emporte ainsi Annicet George Dologuele, à la tête du parti de l’opposition URCA.

Le Premier ministre, Firmin Ngrebada a répondu directement à ce sujet. « Dans le cas qu’on évoque, monsieur le président, il n’y a pas d’affaire. Que ceux qui ont la preuve qu’il y a des affaires, qu’ils les sortent et puis ça va être éclairci, monsieur le président, mais qu’on n’en fasse pas des manœuvres politiciennes. »

À la sortie de la séance, le Premier ministre justifie ses propos parfois emportés : « Je ne veux pas qu’on donne l’impression que les choses ne marchent pas. Nous sortons d’une situation difficile. Le président de la République essaie aujourd’hui de remettre le pays sur les rails. Et c’est une œuvre de longue haleine. »

Des réponses aux parlementaires qui n’ont pas toujours convaincu les députés. Comme Jean-Pierre Mara. « Je crois que le Premier ministre a répondu d’une façon politique à certaines questions mais la préoccupation qui était par exemple la mienne n’a pas trouvé de réponse. J’entends par là les groupes armés signataires de l’accord de Khartoum qui violent ces accords et contre qui on n’apporte pas de mesures appropriées. »

Beaucoup d’autres questions ont porté sur la sécurité et les inondations qui sont en cours dans le pays.

Inondations : près de 30 000 personnes sans abri

D’intenses pluies et la crue de l’Oubangui ont provoqué des inondations exceptionnelles en Centrafrique. Au moins 28 000 personnes se sont retrouvées sans abri.

Un drame humanitaire de plus dans ce pays pauvre, en proie à une guerre civile. D’intenses pluies et la crue de l’Oubangui ont provoqué des inondations exceptionnelles en Centrafrique. Au moins 28 000 personnes se sont retrouvées sans abri. Un drame humanitaire de plus dans ce pays pauvre, en proie à une guerre civile.

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La conjonction de pluies exceptionnelles et incessantes depuis une semaine et de la crue décennale de l’Oubangui et ses affluents a provoqué des inondations inédites en Centrafrique. Au moins 28 000 personnes se sont retrouvées sans abri dans ce pays extrêmement pauvre d’Afrique centrale.

« Il y a beaucoup de maisons détruites et de quartiers sous l’eau », a assuré le pasteur Antoine Mbaobogo, président de la Croix-Rouge centrafricaine.

Dans la capitale, Bangui, qui compte environ un million d’habitants, des quartiers entiers se sont transformés en véritables marécages, témoigne un journaliste de l’AFP. Des maisons en terre ont littéralement fondu sous les eaux et les taxis ont fait place aux pirogues pour transporter les gens à certains endroits.

« Aujourd’hui, notre pays, pas seulement la ville de Bangui, fait face à une grande catastrophe naturelle », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui, dans une allocution télévisée lundi soir. « La rivière Oubangui est sortie de son lit, les rivières qui vont s’y jeter ne peuvent plus le faire, cela crée un phénomène de débordement intense », a-t-il expliqué.

Manque d’eau potable et risque d’épidémies

Tous les dix ans, l’Oubangui, la principale rivière du pays, connaît une crue majeure. En 1999, les inondations avaient déjà provoqué d’importants dégâts. Aujourd’hui, le phénomène a été encore aggravé par des précipitations exceptionnelles pour cette saison – en durée comme en ampleur.

« Cela s’ajoute à la grande pauvreté de nos concitoyens », estime Antoine Mbaobogo. La Centrafrique, ravagée par la guerre civile depuis qu’une coalition de groupes rebelles a renversé le régime du président François Bozizé en 2013, est déjà l’un des pays les plus pauvres au monde. Et plus du quart des 4,7 millions de Centrafricains ont déjà été forcés de quitter leurs domiciles en raison de la guerre civile. Plus des deux tiers du territoire sont contrôlés par des groupes armés rebelles qui combattent les forces gouvernementales ou s’affrontent entre eux.

À Bangui, les arrondissements situés sur les berges de l’Oubangui ont été particulièrement touchés. « L’eau potable manque. Il y a des problèmes de latrines, de moustiques, de froid et des risques d’épidémie telles que le choléra », a averti Ange-Maxime Kazagui. « Nous n’avons pas de structure pour accueillir les gens, mais nous attendons que les ONG nous proposent des tentes, des abris, afin de sécuriser les personnes », a ajouté le porte-parole du gouvernement.

Centrafrique : le retour de Bozizé annoncé

Un comité d’avocats représentant l’ancien président Bozizé actuellement en exil en Ouganda a annoncé avoir déposé deux requêtes auprès du tribunal administratif de Bangui.

Vendredi 25 octobre, un comité d’avocats représentant l’ancien président Bozizé actuellement en exil en Ouganda a annoncé avoir déposé deux requêtes auprès du tribunal administratif de Bangui concernant la circulaire du 17 novembre 2016 du ministère des Transports interdisant les compagnies aériennes desservant Bangui d’embarquer François Bozizé.

Cette circulaire précise que toute compagnie aérienne qui enfreint ces instructions se verra non seulement refuser l’atterrissage à l‘aéroport de Bangui et s’exposera à des sanctions conséquentes.

Maître Tiangaye, du collectif des avocats de François Bozizé, estime que la circulaire doit être retirée. « Nous saisissons la justice pour que cette mesure qui est arbitraire et illégale parce que ça transgresse non seulement la Constitution de la République centrafricaine, mais aussi les engagements internationaux des droits de l’homme – particulièrement les conventions internationales des droits de l’homme – que cette circulaire-là soit purement et simplement annulée pour que le président Bozizé revienne dans son pays. »

L’ancien président est actuellement sous sanctions des Nations unies : gel de ses avoirs et interdiction de voyager. Mais pour le collectif cela n’empêche en rien le retour de François Bozizé à Bangui.

« Aucune résolution du Conseil de sécurité des Nations unies ne contraint l’ancien président Bozizé à l’exil, rien n’oblige un État à refuser l’entrée sur son territoire à ses propres nationaux. Affirmer le contraire signifie que l’ex-président François Bozizé doit être contraint à l’exil. »

L’accord de paix signé le 6 février prévoit une loi sur le statut des anciens chefs d’État. Le texte n’a pas encore été présenté devant l’Assemblée nationale.

Candidat annoncé du KNK, pour pouvoir se présenter aux prochaines élections, selon le code électoral, François Bozizé doit être de retour à Bangui avant fin décembre.

Quatre cent réfugiés centrafricains retournent dans leur pays

Un premier groupe de réfugiés a quitté le Cameroun la semaine dernière pour rentrer chez eux. Ces 410 personnes, le premier contingent à pouvoir retourner en Centrafrique, devraient ouvrir la voie à 6 000 autres rapatriés volontaires.

Pour la première fois depuis le début de la crise en Centrafrique, un convoi de réfugiés centrafricains au Cameroun a été rapatrié par le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), a annoncé vendredi le HCR dans un communiqué.

Pour Buti Kalé, le représentant du HCR à Bangui, leur retour en dit long sur la sécurité dans l’ouest de la Centrafrique, attribuable à la présence des casques bleus, entre autres. « Les deux préfectures où on a lancé cette opération de rapatriement, la Nana-Mambéré et la Mambéré-Kadéï sont deux préfectures qui jouissent d’une certaine relative sécurité. On les dénombre dans les zones vertes. Nous avons des équipes qui travaillent dans cette partie du pays depuis un certain temps et qui font le monitoring sur le plan de la sécurité. Mais il y a aussi une présence très forte de la Mission de maintien de la paix, Minusca. Il y a aussi de plus en plus le déploiement des forces de sécurité intérieures et des forces armées de la République centrafricaine pour stabiliser davantage la situation qui encouragerait les gens à être confiants de retourner au pays ».

Après le départ des 6 000 rapatriés volontaires, appelés à rentrer dans l’ouest de la République centrafricaine, il restera malgré tout environ 270 000 réfugiés centrafricains au Cameroun.

RCA : Le MLCJ demande le renforcement des FACA à Birao

Une demande qui intervient après la reprise des villes de Tissi et d’Am-dafock dans la Vakaga au Nord-Est de la RCA suite aux combats qui les avaient opposés aux éléments du FPRC, lundi 14 octobre.

Le Mouvement des Libérateurs Centrafricains pour la Justice (MLCJ) demande au gouvernement Centrafricain de renforcer la présence des forces de défense et de sécurité à Birao. La demande formulée par ce mouvement armé,  indique en effet, qu’après les violents combats entre le  FPRC et le MLCJ à Birao le mois de septembre dernier, a poussé les combattants du FPRC à se retrancher dans la ville d’Am-dafock, dont le nombre est estimé à une centaine de combattants.

De sources locales contactées, indiquent que les éléments du FPRC qui se sont retranchés à Am-Dafock ont subi de lourdes pertes et ont été mis en déroute par le MLCJ lors de l’offensive du lundi 14 octobre.

Pour consolider cette victoire militaire dans cette région hautement stratégique, frontalier au Soudan où les groupes armés s’approvisionnent en armes et munitions, une source proche du MLCJ appelle les autorités locales, à renforcer la présence des FACA dans la région car dit-elle, « Nous avons la situation en main, et nous voulons que l’Etat puisse redéployer des éléments des forces de défense et de sécurité supplémentaires afin d’assurer la sécurité dans la localité», a-t-elle fait savoir.

Le bilan provisoire de ces affrontements fait état d’une vingtaine de personnes tuées dans les rangs du FPRC et six véhicules récupérés par le MLCJ.

La Vakaga a été toujours une zone contrôlée par le MLCJ. Les combats de septembre dernier découlent de la mort du fils du sultan de Birao tué par des éléments du FPRC dans cette ville de l’extrême nord d’où était partie la rébellion séléka qui a renversé le pouvoir de l’ancien président Bozizé en mars 2013.

RCA : Touadéra en visite à Bouar

Le chef de l’Eta s’est rendu à Bouar à l’occasion de lancer les Unités spéciales mixtes de sécurité, USMS, prévue par l’accord de paix signé entre le gouvernement et 14 groupes armés le 6 février 2019.

Le président Faustin-Archange Touadéra s’est rendu à Bouar dans le nord-ouest de la Centrafrique ce mercredi. L’occasion de lancer les Unités spéciales mixtes de sécurité, USMS, prévue par l’accord de paix signé entre le gouvernement et 14 groupes armés le 6 février 2019.

Tenue kaki et casquette jaune, les recrues issues des groupes armés sont alignées, silencieuses. Parmi elles Célia du mouvement Révolution et Justice (RJ) : « On est ici pour la formation des USMS et pour les FACA. Aujourd’hui, nous sommes là pour chercher la paix dans notre pays. On a déposé les armes depuis le 31 mai pour chercher la paix dans notre pays et éviter des problèmes. »

À ses côtés, il y a aussi cet ancien anti-balaka : « On a déposé les armes, parce que maintenant tout est fini. C’est pour cela que l’on a désarmé. Et maintenant, on travaille à la cohésion sociale. »

Deux cent (200) anciens des groupes armés

Ils sont environ 200 éléments issus de différents groupes armés qui vont avec les forces de sécurités et de défenses devoir travailler en collaboration. Ceci sous la supervision de l’état-major de l’armée centrafricaine.

« Je demande donc aux unités spéciales qui vont entrer en service à contribuer à la protection des populations, à renforcer l’ordre public, et à mener les missions de sécurisation des couloirs de transhumance dans le strict respect des principes républicains c’est-à-dire dans l’impartialité et la neutralité », a déclaré solennellement le président Touadéra.

De nombreux défis, notamment logistiques, attendent ces USMS. Déjà, certains membres des groupes armés ont préféré abandonner faute de soutien financier, disent-ils.

Coopération RCA-Rwanda : signature de cinq nouveaux accords

Cinq accords de coopération ont été signés mardi entre la République centrafricaine et le Rwanda, en présence des deux chefs d’Etat que sont Faustin-Archange Touadéra et Paul Kagamé, à l’occasion d’une visite d’Etat de ce dernier à Bangui.

La signature de ces accords est intervenue lors de la visite d’Etat de quelques heures du président Kagamé dans la capitale centrafricaine.

Les documents signés concernent trois mémorandums d’entente portant respectivement sur la création de la grande commission entre les deux pays, la promotion et la protection des investissements, le cadre de partenariat stratégique dans les domaines des secteurs minier et pétrolier; un accord de coopération militaire et un accord sur la promotion et la protection des investissements.

Au-delà de la signature des accords et mémorandums, le président Kagamé a reçu du maire de Bangui, Emile-Gros-Raymond Nakombo, la clef de la cité. Par la suite, il a été élevé au rang de commandeur dans l’ordre de la reconnaissance centrafricaine par le président Faustin-Archange Touadéra.

Depuis quelques temps, le Rwanda apparaît comme un partenaire important pour la quête de la paix en République centrafricaine, avec des contingents mis à la disposition de la mission onusienne en Centrafrique MINUSCA. Ce pays participe également à la formation des militaires des Forces armées centrafricaines (FACA), dans la perspective de la restructuration de l’armée.

La RCA dans la liste des pays les plus touchés par la faim

Selon l’Indice de la faim dans le monde, un bilan annuel compilé par deux ONG, Concern Worldwide and Welthungerhilfe, la crise alimentaire à Madagascar et en Centrafrique est très préoccupante.

En Centrafrique, la situation est si grave et depuis si longtemps que la moitié des enfants de moins cinq ans sont trop petits pour leur âge. C’est, encore et toujours, en Afrique sub-saharienne que la sous-alimentation est la plus élevée au monde : elle touche 22% des enfants de moins de cinq ans. Elle est même repartie à la hausse après avoir décliné pendant quelques années, regrettent les auteurs du rapport de l’Indice de la faim dans le monde. Si ce classement jette une lumière crue sur l’Afrique.

Madagascar fait également partie des cinq pays les plus touchés par la faim. Le Grand Sud de l’île, au climat semi aride est de plus en plus confronté à la sécheresse dû au changement climatique indique l’Unicef dans un rapport. Une situation qui aggrave l’insécurité alimentaire qui touche près d’un million de personnes dans cette zone. Dans cette région immense, difficile d’accès, la population se sent oubliée par les autorités depuis des années. Dinasoa Soajoro, enseignant de 28 ans est lui aussi habitué à manger les cactus qui s’étendent à perte de vue autours des villages : «Pendant cette période, nous n’avons pas assez d’argent pour acheter de la nourriture parce que les prix augmentent. Donc nous mangeons des cactus les enfants et les adultes. Mais pour les bébés, on leur donne un peu de riz. » Près de la moitié des enfants de moins de 5 ans sont atteints de malnutrition chronique à Madagascar.

Quelques zones d’ombre persistent. Des pays comme le Soudan du Sud et l’Erythrée, pour lesquels les informations ne sont que parcellaires, ne figurent pas dans cette étude. On ne peut pas exclure, dès lors, que leurs populations comptent parmi les plus vulnérables.

CAN 2021 : victoire de la Centrafrique face au Niger

Dans le cadre des matchs de préparation aux qualifications de la Coupe d’Afrique des nations 2021, les fauves du Bas-Oubangui ont eu le dessus sur les nigériens.

Ce dimanche 13 octobre 2019, l’équipe de la République centrafricaine, désormais entraînée par François Zahoui, a gagné 2-0 à Niamey, l’équipe du Niger. Le match comptait pour la préparation aux qualifications pour la Coupe d’Afrique des nations 2021 au Cameroun.

Les « Fauves du Bas-Oubangui » ont marqué grâce à un but contre son camp du Nigérien Yacouba Diori (35e) et à une réalisation du Centrafricain Kethelsama Foxi (45e+1). C’est une belle victoire pour leur sélectionneur ivoirien puisque Zahoui dirigeait le « Mena » du Niger avant.

Le président rwandais annoncé en Centrafrique

Paul Kagame sera à Bangui le 15 octobre prochain, dans le cadre de la première commission mixte entre la Rwanda et la Centrafrique.

Le président rwandais Paul Kagamé est attendu en République centrafricaine le 15 octobre, où il prendra part à la première Commission mixte entre le Rwanda et la RCA. L’annonce a été faite mercredi 09 octobre par le directeur général de la radio d’Etat centrafricain, Jésus-Tarcille Bomongo Junior.

Cette visite marquera « le raffermissement des relations entre les deux pays », a indiqué M. Bomongo, qui a souligné qu’à l’issue d’un tête-à-tête entre les deux chefs d’Etat, « plusieurs accords bilatéraux dans les domaines économiques et stratégiques seront signés ».