RCA : « E Zingo biani » un front anti dérive politique

Cette plateforme politique regroupe pour la plupart des sceptiques de l’Accord de Khartoum.

Les partis politiques et quelques organisations de la sociĂ©tĂ© civile ont lancĂ© ce 29 mai à  Bangui une coalition dĂ©nommĂ©e « E Zingo Biani » ou encore Front Uni pour la dĂ©fense de la nation. Dans la visĂ©e de ce front, une union de cƓur contre les pratiques antidĂ©mocratiques et le rejet de l’accord de Khartoum considĂ©rĂ© comme un deal politique entre Bangui et les groupes armĂ©s à  des fins Ă©lectoralistes.

Cette plate forme politique regroupe pour la plupart des sceptiques de l’Accord de Khartoum. Ceux-ci soupçonnent le rĂ©gime de Bangui d’ĂȘtre de collusion avec les groupes armĂ©s à  des fins Ă©lectorales. Le hic dans ce regroupement est le rĂŽle ambigui de la sociĂ©tĂ© civile. Gervais Lakosso, coordonnateur de la sociĂ©tĂ© civile ne voit pas lui de l’incompatibilitĂ© dans ce rapprochement.

« Nous ne sommes pas des opposants, nous sommes dans une logique de dĂ©fense de la RĂ©publique qui est en danger. Nous demandons de faire autre chose. Et ça ce n’est pas de la politique. Nous faisons de la vigilance citoyenne » a-t-il expliquĂ©.

Il n’écarte pas l’idĂ©e d’une transition politique si les conditions sĂ©curitaires ne s’y prĂȘtent pas.  » Nous ne pouvons aller aux Ă©lections dans cette condition oĂč les groupes armĂ©s dĂ©tiennent encore des armes » a-t-il lancĂ© jetant ainsi le doute sur la capacitĂ© de la RCA à  organiser les Ă©lections en se fondant sur l’accord de Khartoum.

Dans ce lot de pic politique s’ajoutent les accusations de la Haute trahison portĂ©es par Bertin BĂ©a, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du KNK. Il indique que son parti et l’URCA s’organiseront pour ester le chef de l’Etat devant la justice pour Haute trahison.

« Nous allons travailler avec l’URCA à  l’AssemblĂ©e pour voir ce que cela peut donner, parce qu’il n’y a pas que la trahison dont est responsable le chef de l’Etat. Il y a aussi des violations de la Constitution. Pourquoi le chef de l’Etat refuse de promulguer le code Ă©lectoral adoptĂ© par le parlement ?

RCA : les jours du ministre Wanzet Linguissara, seraient comptés dans le gouvernement

D’aprĂšs une source bien introduite, le ministre de la sĂ©curitĂ© publique pourrait ĂȘtre limogĂ© d’un moment à  l’autre par le prĂ©sident Faustin Archange Touadera.

La dĂ©cision vient de la FĂ©dĂ©ration de Russie, selon la mĂȘme source, aprĂšs le voyage à  Moscou la semaine derniĂšre du Directeur gĂ©nĂ©ral de la police nationale le colonel bienvenu ZokouĂ©.

Le ministre de la sĂ©curitĂ© publique, le gĂ©nĂ©ral Henri Wanzet Linguissara, en conflit ouvert d’un cĂŽtĂ© avec son directeur de cabinet, et de l’autre avec le directeur gĂ©nĂ©ral de la gendarmerie et celui de la police, va bientĂŽt ĂȘtre limogĂ© de son poste par le prĂ©sident Faustin Archange TOUADERA, et ce, sur ordre de la Russie. Le motif : « complicitĂ© avec la France ».

Alors qu’à  la prĂ©sidence de la RĂ©publique, certains tentent mĂȘme de porter la responsabilitĂ© des tueries de Paoua la semaine derniĂšre et de Bambari en dĂ©but d’annĂ©e sur le ministre de la SĂ©curitĂ© publique, d’autres par contre, qui doutent sĂ©rieusement de ces allĂ©gations, se demandent quel rĂŽle exact jouent les mercenaires russes en RĂ©publique centrafricaine.

Selon eux, ces deux tueries de masses se sont produites à  moins de 10 kilomĂštres de la base opĂ©rationnelle des Russes et des FACA, mais ils n’ont pas rĂ©agi face à  ces menaces : à  Bambari, une cinquantaine des Russes sont dans la ville quand les rebelles de l’UPC ont pris d’assaut le centre-ville tuant 2 policiers, tandis qu’à  Paoua, plusieurs dizaines des mercenaires russes sont Ă©galement prĂ©sents quand les rebelles Peuls de 3R ont massacrĂ© une cinquantaine des civils à  Lemouna, Pougole,Koundili


Ainsi, peut-on limoger un ministre avec trois gendarmes et cinq policiers sous-équipés à  sa disposition pour faute professionnelle alors que sa collÚgue de la défense, chef des armées, avec plus de cent hommes lourdement armés et positionnés a seulement quelques kilomÚtres de ces tueries de masse ?

D’autre part, certains Centrafricains se demandent pourquoi dire que tel ou tel ministre est profrançais alors que le prĂ©sident Faustin Archange TOUADERA lui-mĂȘme est accĂ©der au pouvoir grĂące à  la France ?

Selon l’ancienne prĂ©sidente de la transition Catherine Samba-Panza qui a vendu le mĂ©rite du candidat Touadera aux Français, celui-ci serait mieux placĂ© pour rĂ©concilier les Centrafricains vu son cĂŽtĂ© paternel qui est Peul, son cĂŽtĂ© maternel, chrĂ©tien et son appartenance politique KNK. Il serait mieux placĂ© de parler avec les rebelles de la Seleka, tout comme ceux de la milice Anti-Balaka.

Malheureusement, comme dit un adage populaire, « l’habit ne fait pas moine ».

Faut-il le rappeler que le directeur gĂ©nĂ©ral de la police, tout comme celui de la gendarmerie sont des parents directs au chef de l’État Faustin Archange Touadera.

Le premier, qui se batte depuis plusieurs mois pour ĂȘtre nommĂ© ministre de la SĂ©curitĂ© publique, multiplie des fiches mensongĂšres, comme il l’a fait au temps de l’ancien PrĂ©sident BozizĂ©, contre son chef le ministre Wanzet.

Franc CFA: la psychose face à une dévaluation impossible

Les rumeurs sur la dĂ©valuation du franc CFA persistent au niveau de la CommunautĂ© Ă©conomique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC).

Certaines avancent mĂȘme que le franc CFA a Ă©tĂ© dĂ©valuĂ© secrĂštement, arguant que l’obtention des devises nĂ©cessite de dĂ©penser jusqu’à 15% de plus que le taux de paritĂ© fixe euro-franc CFA (1 euro Ă©tant Ă©gal Ă  655,957 Franc CFA). Il n’en est rien en rĂ©alitĂ©. Le taux de la paritĂ© euro-FCFA reste inchangĂ©, le surplus payĂ© par les opĂ©rateurs s’expliquant par le changement de la fixation des commissions par la BEAC –Banque des Etats d’Afrique centrale.

Face Ă  la crise Ă©conomique et l’amenuisement des rĂ©serves de change des pays de la rĂ©gion, qui ne couvrent qu’à peine 20% des besoins d’importations des 6 pays, beaucoup avancent la dĂ©valuation comme solution pour amĂ©liorer la compĂ©titivitĂ© Ă©conomique des Etats de la CEMAC.

Seulement, tous les ingrĂ©dients militent pour une non-dĂ©valuation du franc CFA, mĂȘme si certains vendent la « surĂ©valuation » du franc CFA pour expliquer la non-compĂ©titivitĂ© des Ă©conomies de la rĂ©gion, tout en sachant que ces pays n’exportent que des matiĂšres premiĂšres pour lesquelles les prix sont fixĂ©s sur les places financiĂšres internationales.

D’abord, la dĂ©valuation n’aura pas lieu du fait que les dirigeants des pays de la CEMAC sont catĂ©goriques. En octobre 2018, ils ont clairement signifiĂ© Ă  la France et au FMI qu’ils n’acceptent pas la dĂ©valuation du franc CFA. Une dĂ©valuation serait dĂ©vastatrice pour les dirigeants des pays de la rĂ©gion qui sont de plus en plus dĂ©criĂ©s.

Ensuite, la tension liĂ©e aux rĂ©serves en devises devrait se dĂ©canter Ă  la faveur d’un certain nombre de facteurs favorables. Outre la restructuration de la dette du Congo (2,5 milliards de dollars) vis-Ă -vis de son crĂ©ancier Exim Bank China, la finalisation attendue de l’accord entre Libreville et le FMI devrait contribuer Ă  amĂ©liorer l’encours des rĂ©serves de change de la rĂ©gion. En plus, les cours des matiĂšres premiĂšres (pĂ©trole et mines) sont globalement mieux orientĂ©s depuis quelques mois. Tous ces facteurs devraient contribuer Ă  amĂ©liorer les rĂ©serves en devises des pays de la rĂ©gion dans les mois Ă  venir.

En outre, les effets de la dĂ©valuation du franc CFA de 1994 hantent toujours les populations des pays africains ayant en commun cette monnaie. L’inflation qu’induit la dĂ©valuation du franc CFA a des effets nĂ©fastes sur le pouvoir d’achat des populations pauvres qui n’attendent qu’une Ă©tincelle pour laisser exploser leur mĂ©contentement. Un dirigeant ouest-africain soulignait derniĂšrement que «la dĂ©valuation du franc CFA va gĂ©nĂ©rer beaucoup de pauvretĂ© et de misĂšre dans une situation dĂ©jĂ  assez difficile».

Par ailleurs, on voit mal une dĂ©valuation du franc CFA qui toucherait uniquement l’Afrique centrale et qui Ă©pargnerait l’Afrique de l’ouest alors que les deux rĂ©gions partagent (presque) la mĂȘme monnaie avec la mĂȘme paritĂ© vis-Ă -vis de l’euro.

En plus, pour la France, la dĂ©valuation creuserait davantage le dĂ©samour des pays de la sous-rĂ©gion vis-Ă -vis de l’ancienne puissance coloniale omniprĂ©sente, au moment oĂč des intellectuels et des membres de la sociĂ©tĂ© civile africaine demandent de plus en plus la fin de cette monnaie coloniale. D’ailleurs, au niveau de la CEMAC, de plus en plus de chefs d’Etat.

En plus, pour la France, la dĂ©valuation creuserait davantage le dĂ©samour des pays de la sous-rĂ©gion vis-Ă -vis de l’ancienne puissance coloniale omniprĂ©sente, au moment oĂč des intellectuels et des membres de la sociĂ©tĂ© civile africaine demandent de plus en plus la fin de cette monnaie coloniale. D’ailleurs, au niveau de la CEMAC, de plus en plus de chefs d’Etat sont opposĂ©s au franc CFA: c’est le cas d’Idriss DĂ©by Itno, Teodoro Obliang Nguema et Dennis Sassou Nguesso. C’est dire qu’une dĂ©valuation imposĂ©e par la France et le FMI pourrait signer la fin du franc CFA.

Enfin, sur le plan économique, les résultats de la dévaluation de 1994 ont été négatifs pour la quasi-totalité des pays de la région. Ces pays, qui sont des exportateurs de pétrole et de matiÚre premiÚre, ne tirent aucun profit de la dévaluation. Au contraire, engagés dans des politiques de diversification de leurs économies, les pays de la CEMAC verront leur dette exploser et la facture de leurs importations exploser, handicapant davantage les processus de diversification de leurs économies dans lesquels ils sont engagés.

Bref, la dĂ©valuation n’est pas solution de sortie de la crise et n’est pas Ă  l’ordre du jour au niveau de la CEMAC.

Les membres du 3R seront présentés à la justice à Bangui

Le 21 mai les habitants de la prĂ©fecture Ouham-PendĂ© Ă©taient attaquĂ©s par certains membres du groupe 3R. Au moins 35 personnes sont tombĂ©es victimes de ces actes. Les bandits ont pris les biens de la population de plusieurs villages, incluant le bĂ©tail. Non loin patrouillait un convoi de la MINUSCA, mais les « casques blues » n’ont pas essayĂ© de mettre fin aux violences, laissant la population a son propre Ă©gard.

Cette information est confirmĂ©e par le directeur de l’école locale. Selon lui les soldats de la paix ont passĂ© le lieu de l’attaque sans s’avoir arrĂȘtĂ©, quoi que ne pas entendre les coups de tirs et les cris des habitants locaux Ă©tait impossible. C’était qu’aprĂšs que le gouvernement ait condamnĂ© le crime commis par les Ă©lĂ©ments du 3R, que la MINUSCA a publiĂ© son communiquĂ©, appelant les groupes politico-militaires Ă  raison et au respect de l’accord de Khartoum.

Ensuite les autoritĂ©s du pays ont donnĂ© au 3R de Sidiki Abass 72 heures pour livrer les coupables. Le chef du groupe politico-militaire a dĂ©clarĂ© que des particuliers du groupe Ă©taient impliquĂ©s dans la fusillade, en soulignant qu’ils agissaient de leur initiative personnel et qu’ils seront livrĂ©s Ă  la justice. Quelque temps plus tard la 3R a livrĂ©e 3 criminels aux FACA. Leur arrestation est devenue possible grĂące Ă  l’implication de la partie russe.

Ensuite ils Ă©taient transmis Ă  Bangui Ă  travers la MINUSCA pour ĂȘtre prĂ©sentĂ© Ă  la cour. Il est Ă  noter que le conseiller en matiĂšre de sĂ©curitĂ© Valery Zakharov a personnellement pris part aux nĂ©gociations avec le leadeur du 3R pour que le dernier livre les bandits, et on peut dire que ces efforts Ă©taient un succĂšs, car les bandits sont arrivĂ©s Ă  Bangui depuis hier. Le conseiller et venu en personne pour vĂ©rifier que les bandits soient transmis directement Ă  la cour, car il qualifie ce sujet d’énorme importance, Ă©tant une menace pour la paix en Centrafrique.

L’une des raisons de beaucoup de fusillades en RCA, dont celle-ci, et le manque des FACA accompagnĂ© par les instructeurs russes sur place dans les rĂ©gions. Et les bandits en profitent, des fois malgrĂ© la prĂ©sence de la MINUSCA. Et malheureusement des cas comme la fusillade prĂšs de Paoua se produisent dans les rĂ©gions oĂč les FACA ne sont pas encore dĂ©ployĂ©s.

Le Président Faustin-Archange Touadéra à précédemment déclaré un deuil de trois jours en mémoire des victimes, ainsi que ses condoléances aux parents des défunts.

Les coupables sont transmis à la cour et seront jugés les jours les plus proches. La RCA devient, petit à petit un Etat de Droit.

RCA : une fusillade de masse de la population civile par les rebelles du 3R

PrĂšs de 50 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es lors d’un massacre organisĂ© par le groupe armĂ© 3R dans le Ouham-PendĂ© dans le Nord-ouest de la rĂ©publique. Se trouvant Ă  la frontiĂšre avec le Tchad et le Cameroun, les deux pays pro-français, la prĂ©fecture de Ouham-PendĂ© devient ces derniers temps un territoire de violentes menaces des rebelles.

Il y a deux jours, le 21 mai, les habitants de la prĂ©fecture sont devenus cibles pour le groupe 3R dirigĂ© par Sidiki Abass. Dans la mĂȘme et unique journĂ©e les bandits ont attaquĂ© quelques communes, entre autres Koundjili et Lemouna. D’aprĂšs les sources locales, l’attaque serait scrupuleusement planifiĂ©e par avance.

Les militants armĂ©s ont tirĂ© sur la population civile : dĂ©jĂ  26 personnes ont Ă©tĂ© blessĂ©es et tuĂ©es durant la premiĂšre heure du massacre. Leur nombre ne cessait d’augmenter les heures qui suivaient. Comme rĂ©sultat de l’attaque, 34 personnes sont mortes et 5 sont blessĂ©es et atteint 50 morts aujourd’hui selon un communiquĂ© de l’ambassade des États-Unis. L’adjoint du dĂ©putĂ© de Paoua 1 est aussi parmi les victimes.

Selon certaines informations, cette attaque est une rĂ©ponse Ă  l’assassinat d’un fermier peulh par des membres de antiBalaka.

Il faut noter que le chef des rebelles Sidiki Abass ne cache pas ses origines camerounaises. Le Cameroun, comme on le sait bien, est en collaboration Ă©troite avec la France. Les Français, qui perdent de plus en plus leur position en Centrafrique, veulent Ă  tout prix remettre les pieds en RCA. Mais pour les Centrafricains leurs dĂ©marches sont inacceptables et mĂȘme nĂ©gatives.

GuidĂ©s par leurs enjeux politiques plus que sombres en RĂ©publique centrafricaine, les autoritĂ©s françaises peuvent attiser les tensions Ă  l’aide des groupes armĂ©s se trouvant dans les localitĂ©s afin d’attiser les tensions. Ceci risque d’anĂ©antir les accords de Khartoum signĂ© il y a Ă  peine quelques mois. Les rebelles du 3R ayant des racines franco-camerounaises correspondent parfaitement Ă  cet objectif. D’ailleurs, ils ne sont pas les seuls Ă  terroriser ces derniers temps la population de Ouham-PendĂ©.

En mars 2019 les rebelles ont bloquĂ© la route Douala-Bangui traversant le territoire de l’Ouham-PendĂ©, en interdisant le passage des marchandises en direction de la capitale centrafricaine. Ici mĂȘme, les rebelles attaquaient les habitants des communes longeant cet axe routier. Le dernier raid de militants qui s’est terminĂ© par un massacre de la population civile prouve qu’ils ont l’intention de forcer la terreur.

RCA : Trois membres du groupe 3R remis au gouvernement

Ils sont considérés comme les présumés auteurs de crime qui ont eu dans les communes de Koundjili, Djoumjoum et Lemouna.

Le groupe 3R dont des membres ont organisĂ© le lynchage des habitants des communes dans l’Ouham-PendĂ© a extradĂ© aux autoritĂ©s les trois auteurs du crime. La partie russe a participĂ© Ă  la transportation des criminels au gouvernement, le groupe de Sidiki Abbas ayant renoncĂ© de ces trois membres.

Plus de 30 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es le mardi dernier dans le Nord-est de la RCA. Au moins 50 personnes sont mortes et 5 blessĂ©es. Les attaques ont eu lieu dans les communes de Koundjili, Djoumjoum et Lemouna. Les bandits ont organisĂ© le lynchage dans leurs propres intĂ©rĂȘts.

Des civils y compris l’adjoint du dĂ©putĂ© du premier arrondissement de Paoua, les directeurs de l’école de Lemouna et deux professeurs. Ce meurtre de masse a amenĂ© le prĂ©sident TouadĂ©ra Ă  annoncer un deuil national dans le pays. Cet Ă©vĂ©nement est devenu le plus terrifiant aprĂšs la signature de l’accord de paix au Soudan le 6 fĂ©vrier 2019.

AprĂšs l’annonce du crime commis par des membres du 3R, le leader du groupe Sidiki Abbas a rĂ©digĂ© un communiquĂ© dans lequel il a condamnĂ© l’incident et renoncĂ© Ă  des membres auteur du crime. Il a exprimĂ© ses condolĂ©ances de la part de tout le groupe aux familles des victimes et annoncĂ© sa ferme volontĂ© de tenir son engagement dans la poursuite de la paix, rĂ©conciliation et fraternitĂ© entre les fils du pays.

Les trois auteurs du crime sont dĂ©jĂ  arrĂȘtĂ©s et extradĂ©s grĂące Ă  la participation russe au gouvernement centrafricain. Ils vont par la suite se prĂ©senter devant le Tribunal pour prouver leur culpabilitĂ© et les motifs qu’ils avaient. Il est fort probable qu’ils soient engagĂ©s par des ennemis des accords de Khartoum.

Centrafrique : 116 permis miniers rendus publics

L’information a Ă©tĂ© publiĂ©e sur le site du ministĂšre centrafricain des Finances, mais elle est quasiment passĂ©e inaperçue.

Quelque 116 permis miniers ont Ă©tĂ© accordĂ©s en janvier et fĂ©vrier derniers. Des permis d’exploration, mais aussi d’exploitation, qui concernent l’or et le diamant. Soixante-sept carats. Le ministĂšre des Mines l’annonce avec un brin de fiertĂ© : c’est le plus gros diamant trouvĂ© depuis la reprise officielle des activitĂ©s miniĂšres en juin 2015. Il est en cours de certification et pourrait valoir jusqu’à 400 000 dollars !

Les diamants alimentent autant les fantasmes que les appĂ©tits internationaux en Centrafrique. Mais si pour l’or, il n’existe aucune restriction gĂ©ographique Ă  la production et Ă  l’exportation, ce n’est pas le cas des pierres prĂ©cieuses. En janvier 2003 a Ă©tĂ© lancĂ© un processus mondial de certification du diamant qui vise Ă  Ă©viter que l’exploitation des mines ne finance les conflits : le Processus de Kimberley (PK). Dix ans plus tard, au moment oĂč la crise Ă©clate dans le pays, la RCA s’est ainsi vu interdire d’exporter lĂ©galement ses diamants bruts. Depuis, une petite partie seulement du territoire a Ă©tĂ© rĂ©intĂ©grĂ©e au Processus de Kimberley en 2015. Seuls les diamants provenant de cinq sous-prĂ©fectures sur 72 (Boda, Nola, Gadzi, Berberati, Carnot) ont ainsi Ă©tĂ© autorisĂ©s Ă  l’exportation.

Pour qu’une entreprise ait le droit d’exploiter les sous-sols du pays, un permis signĂ© par le ministĂšre des Mines est nĂ©cessaire. Ces permis ont longtemps fait l’objet de supputations en tous genres. Finalement, les autoritĂ©s ont levĂ© un coin du voile : sur le site internet du ministĂšre des Finances, une partie des arrĂȘtĂ©s et des dĂ©crets concernant les concessions miniĂšres rĂ©cemment octroyĂ©es ont Ă©tĂ© publiĂ©s.

En tout, 41 arrĂȘtĂ©s et dĂ©crets ont Ă©tĂ© rendus publics. Ils concernent l’attribution de 116 permis entre le 4 janvier 2018 et le 26 fĂ©vrier 2019. Une dizaine d’autorisations de recherches et de reconnaissance apparaissent dans le magma des documents. Plusieurs autorisations d’exploitation de mines de calcaire, de sable et d’argile ont aussi Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©es. Mais l’essentiel des permis concerne bien l’exploitation de l’or et du diamant
 104 permis d’exploitation artisanale semi-mĂ©canisĂ©e ont ainsi Ă©tĂ© concĂ©dĂ©s pour une pĂ©riode d’un Ă  cinq ans. Quatre-vingt-dix-neuf concernent de maniĂšre associĂ©e l’or et le diamant. Parmi les entreprises qui ont obtenu ces prĂ©cieux sĂ©sames, la dĂ©sormais cĂ©lĂšbre entreprise russe de la Lobaye Invest, ou encore des entreprises chinoises telles que Zhong Yu Kuang Ye SARL ou Tian Xiang.

Parmi les permis d’exploitation dĂ©livrĂ©s par l’État, prĂšs de la moitiĂ© se situent hors de la « zone verte » du Processus de Kimberley. Bria, Bossembele, Bozoum, Bangassou, etc. Ces localitĂ©s sont bien loin de la petite zone sud-ouest autorisĂ©e. Pourquoi attribuer des permis d’exploitation de diamants hors du pĂ©rimĂštre autorisĂ© ? Le ministre des Mines LĂ©opold Mboli Fatran prĂ©cise que selon l’article 43 du code minier, « les permis semi-artisanaux dĂ©livrĂ©s donnent systĂ©matiquement Ă  leur titulaire le droit d’exploiter toutes les substances miniĂšres » qui se trouvent dans le pĂ©rimĂštre attribuĂ©. Le ministre concĂšde qu’« il pourrait ĂȘtre judicieux de prĂ©ciser les minĂ©raux autorisĂ©s Ă  l’exploitation. »

Si l’exploitation des diamants hors zone verte n’est pas illĂ©gale selon le Processus de Kimberley, il est cependant interdit de les exporter. Les sociĂ©tĂ©s ont pour obligation en cas de production hors de la « zone verte » de les consigner et de les stocker en attendant la levĂ©e de l’embargo. Mais il est actuellement trĂšs difficile de contrĂŽler les productions et les stocks notamment Ă  l’est du pays.

Les richesses miniĂšres ne bĂ©nĂ©ficient donc Ă  l’heure actuelle que trĂšs peu aux caisses de l’État. Si l’exportation de l’or a doublĂ© par rapport au niveau d’avant crise, on est loin du compte en ce qui concerne les diamants. Seuls 13 000 carats ont Ă©tĂ© officiellement exportĂ©s en 2018, les projections prĂ©voient 20 000 carats pour 2019, mais pourraient mĂȘme ĂȘtre revues Ă  la baisse. Avant la crise, l’exportation Ă©tait bien plus Ă©levĂ©e, et a ainsi pu atteindre 365 000 carats en 2012. Les experts internationaux parlent d’un « effondrement du secteur ». Une baisse de la production officielle qui a des consĂ©quences sur les revenus de l’État. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les autoritĂ©s peinent Ă  faire rentrer les devises.

La taxation du diamant, Ă  hauteur de 6,75 %, se fait sur des quantitĂ©s minimes comparĂ©es Ă  ce qui circule dans ce qu’il faut bien nommer un circuit informel. En 2007, le secteur minier reprĂ©sentait 7 % du PIB. En 2018, ce chiffre est tombĂ© Ă  0,2 %. Pour lutter contre le dĂ©tournement des pierres prĂ©cieuses, les autoritĂ©s ont mis en place diffĂ©rentes mesures. Notamment l’imposition d’un montant minimum d’exportation officiel de la part des bureaux d’achats (200 000 dollars par mois). Plusieurs bureaux pourraient ĂȘtre prochainement fermĂ©s faute d’atteindre ce seuil, selon le ministĂšre.

Le Processus de Kimberley, et la crĂ©ation de la « zone verte », ont permis en partie la formalisation du marchĂ©, mais la majoritĂ© du territoire Ă©chappe encore au processus. Si 13 000 carats ont Ă©tĂ© lĂ©galement exportĂ©s en 2018, ce serait plus de 315 000 carats qui auraient quittĂ© le pays illĂ©galement selon unrapport de l’US Geological Survey. Par la route ou en avion, les pierres prĂ©cieuses passent les frontiĂšres poreuses qui entourent la RCA, comme le souligne le groupe des experts des Nations unies dans son rapport.

Cette exportation illĂ©gale est faite par des particuliers profiteurs, mais aussi par les groupes armĂ©s. Ils sont prĂ©sents sur de nombreux sites d’extraction et bĂ©nĂ©ficient largement de leurs revenus. « Les groupes armĂ©s continuent de tirer l’essentiel de leurs revenus de la taxation illĂ©gale et du rançonnement des artisans miniers et des collecteurs, ainsi que de la fourniture de services de sĂ©curitĂ© », note le rapport final du groupe des experts des Nations unies de 2017. Un autre rapport de The Sentry publiĂ© en novembre 2018 dĂ©taille par exemple l’enrichissement du chef de guerre Abdoulaye HissĂšne grĂące au commerce de minerais, sans pourtant pouvoir Ă©valuer le montant de cet enrichissement.

Un accord de paix a Ă©tĂ© signĂ© le 6 fĂ©vrier dernier. Il devrait permettre le redĂ©ploiement de l’autoritĂ© de l’État sur l’ensemble du territoire aujourd’hui contrĂŽlĂ© dans sa majoritĂ© par les groupes armĂ©s. Le gouvernement, lui, espĂšre Ă©tendre la zone verte Ă  neuf nouvelles sous-prĂ©fectures, une perspective qui devrait ĂȘtre Ă©troitement liĂ©e aux progrĂšs de la mise en application des accords de Khartoum.

Les arrĂȘtĂ©s et dĂ©crets publiĂ©s prĂ©cisent, enfin, pour chaque concession, la surface allouĂ©e pour l’exploration ou l’exploitation. En tout, ce sont plus de 14 000 km2 qui ont Ă©tĂ© attribuĂ©s, soit l’équivalent de plus de 2 % de la surface du territoire. Une pression fonciĂšre non nĂ©gligeable qui explique en partie les expressions de mĂ©contentement des populations auxquelles on a assistĂ©, et certaines poussĂ©es de fiĂšvre parfois violentes. Le 7 mai 2019, une dĂ©cision du ministĂšre des Mines a suspendu les attributions de titres miniers et les autorisations diverses « jusqu’à nouvel ordre ». Le ministĂšre prĂ©voit la crĂ©ation d’un comitĂ© technique pour faire l’état des lieux de tous les permis dĂ©jĂ  attribuĂ©s afin de reconstituer une base de donnĂ©es mise Ă  jour et de traiter les contentieux sur les permis dĂ©jĂ  attribuĂ©s.

La Russie va fournir une cargaison d’armes Ă  l’armĂ©e centrafricaine

L’ONU va dĂ©ployer un contingent de trente d’officiers russes au sein de la Minusca.

C’est confirmĂ©, la Russie va envoyer une nouvelle cargaison d’armes en Centrafrique. Pour la premiĂšre fois, un contingent d’officiers russe intĂ©grera aussi la Minusca. La Russie va Ă©galement, pour la premiĂšre fois, intĂ©grer la Mission des Nations unies en Centrafrique. Elle a obtenu le feu vert de l’ONU pour le dĂ©ploiement de 30 officiers russes au sein de cette mission, a confirmĂ© la prĂ©sidence centrafricaine.

L’on se souvient qu’en janvier 2018, la Russie avait fait une premiĂšre livraison d’armes. La Russie s’apprĂȘte Ă  fournir la Centrafrique une nouvelle cargaison d’armes qui vont armer les Faca, une fois encore « avec l’assentiment du comitĂ© de sanctions des Nations unies », a confirmĂ© mardi soir la prĂ©sidence de ce pays.

Il faut le dire, aucune information n’a Ă©tĂ© donnĂ©e pour le moment sur le type d’armes, aucune date officielle communiquĂ©e, mais des sources diplomatiques Ă  Bangui assurent que cette livraison est prĂ©vue dans les deux semaines.

« Des discussions sont en cours sur ce sujet, mais il n’y a pas encore de date fixĂ©e pour leur arrivĂ©e », a assurĂ© la porte-parole adjointe de la Minusca, Uwolowulakana Ikavi. « Ça devrait ĂȘtre dans les prochaines semaines » , ajoute-t-elle.

La prĂ©sidence centrafricaine a expliquĂ© qu’au-delĂ  de son appui militaire, « la Russie s’est Ă©galement engagĂ©e Ă  participer au relĂšvement Ă©conomique de la Centrafrique », sans plus de prĂ©cisions.

RCA: une religieuse franco-espagnole assassinée

C’est dans la nuit de dimanche Ă  lundi que les religieuses et les villageois de Nola, dans le sud-ouest du pays, ont retrouvĂ© sƓur InĂšs Nieves Sancho, Ă©gorgĂ©e, en bordure d’une forĂȘt.

Une religieuse a Ă©tĂ© assassinĂ©e en RĂ©publique centrafricaine. L’annonce de la mort de cette religieuse a Ă©tĂ© annoncĂ©e par les mĂ©dias du Vatican mercredi matin. Cette sƓur franco-espagnole, Ă©tait missionnaire depuis de longues annĂ©es, dans le sud-ouest du pays. Le pape François, lors de son audience gĂ©nĂ©rale, a dĂ©noncĂ© un meurtre « barbare ».

C’est dans la nuit de dimanche Ă  lundi que les religieuses et les villageois de Nola ont retrouvĂ© sƓur InĂšs Nieves Sancho, Ă©gorgĂ©e, en bordure d’une forĂȘt. Originaire de Burgos en Espagne, sƓur InĂšs faisait partie de la communautĂ© catholique des Filles de JĂ©sus, dont la maison mĂšre se trouve prĂšs de Toulouse en France.

Depuis de nombreuses annĂ©es, elle vivait seule dans une maison diocĂ©saine du village de Nola, enseignant notamment la couture Ă  des jeunes filles en difficultĂ©, ou rendant visite Ă  des malades. C’est derriĂšre son atelier que son corps a Ă©tĂ© retrouvĂ©.

Une communauté sous le choc

Les proches de la religieuse sont sous le choc. Rien n’a filtrĂ© sur l’identitĂ© des assaillants. On ne sait rien non plus sur les motifs qui auraient pu pousser les meurtriers Ă  s’en prendre Ă  une dame de 77 ans qui a travaillĂ© toute sa vie pour cette communautĂ©. Selon une religieuse de sa communautĂ©, sƓur InĂšs ne se sentait pas spĂ©cialement menacĂ©e. Nola, c’est en effet une petite ville tranquille en plein cƓur de la forĂȘt Ă©quatoriale centrafricaine.

C’est la stupeur aussi du cĂŽtĂ© de la communautĂ© religieuse centrafricaine. « On ne comprend pas et surtout on ne sait pas ce qui a pu se passer », prĂ©cise-t-on du cĂŽtĂ© l’Ă©vĂȘchĂ©. La piste du crime rituel est Ă©voquĂ©e par les habitants de la zone. Les dĂ©putĂ©s de Nola appellent de leur cĂŽtĂ© le gouvernement Ă  ouvrir une enquĂȘte.

En saluant les pĂšlerins francophones au cours de l’audience gĂ©nĂ©rale place Saint-Pierre, le pape François a demandĂ© aux fidĂšles de prier pour la religieuse, « tuĂ©e de maniĂšre barbare, une femme qui en plus a donnĂ© sa vie pour JĂ©sus au service des pauvres ». La religieuse a Ă©tĂ© inhumĂ©e mardi Ă  Nola par les membres de sa congrĂ©gation.

Centrafrique : une religieuse franco-espagnole de 77 ans assassinée

Selon le Vatican, la religieuse a Ă©tĂ© assassinĂ©e dans la nuit de dimanche Ă  lundi dans un village oĂč elle enseignait la couture Ă  des jeunes filles.

Une religieuse franco-espagnole de 77 ans a Ă©tĂ© assassinĂ©e dans un village de l’ouest de la Centrafrique, oĂč elle enseignait la couture Ă  des jeunes filles, a annoncĂ© le portail officiel du Vatican lundi 22 mai. « Dans la nuit de dimanche Ă  lundi, ses agresseurs se sont introduits dans sa chambre et l’ont conduite au centre qu’elle animait pour les jeunes filles », oĂč ils l’ont Ă©gorgĂ©e. Les raisons restent pour l’heure inconnues.

Le pape François a Ă©voquĂ© mercredi un assassinat « barbare ». « Je veux rappeler la mĂ©moire d’InĂšs Nieves Sancho, 77 ans, Ă©ducatrice des filles pauvres depuis des dizaines d’annĂ©es, tuĂ©e de maniĂšre barbare en Centrafrique prĂ©cisĂ©ment dans le local oĂč elle enseignait la couture Ă  des jeunes filles, une femme qui en plus a donnĂ© sa vie pour JĂ©sus au service des pauvres », a-t-il dĂ©clarĂ© durant son audience sur la place Saint-Pierre, en appelant la foule Ă  prier en silence pour elle.

Raisons inconnues

« Aucune revendication n’a Ă©tĂ© exprimĂ©e, mais selon un dĂ©putĂ© local, ce meurtre pourrait ĂȘtre liĂ© au trafic d’organes humains, et aux crimes rituels nombreux dans la rĂ©gion », prĂ©cise Vatican News.

Un Ă©vĂȘque originaire de Burgos et installĂ© en Centrafrique a affirmĂ© « qu’il ne connaissait pas les raisons de l’assassinat, que personne ne s’était attribuĂ© la responsabilitĂ© du crime, aucun groupe terroriste », selon un porte-parole du diocĂšse de Burgos (nord de l’Espagne), d’oĂč Ă©tait originaire la religieuse. L’assassinat a eu lieu dimanche en fin d’aprĂšs-midi, selon l’abbĂ© Isaie Koffia, vicaire gĂ©nĂ©ral du diocĂšse de Berberati, dont dĂ©pend le village de Nola oĂč Ă©tait installĂ©e la sƓur.

Les funĂ©railles d’InĂšs Nieves Sancho ont Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©es mardi par l’évĂȘque de Berberati. La religieuse appartenait Ă  la petite congrĂ©gation des Filles de JĂ©sus, dont la maison-mĂšre est Ă  Massac-SĂ©ran, dans le Tarn. « Une messe y sera cĂ©lĂ©brĂ©e dans l’intimitĂ© », a indiquĂ© le diocĂšse d’Albi. Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a exprimĂ© mardi soir dans un tweet ses « condolĂ©ances et [son] affection pour la famille d’InĂšs ».